Le pouvoir, ça se mérite ►Kart&Vegas

Dim 18 Avr - 16:37

Le pouvoir, mes amis si vous en saviez le prix. C'est la mort qui vous sourit, l'éternité dans une vie et quand je rends la justice, la vertu contre le vice

- 9 avril 2021, avec @Kartane Weiss
Elle fut laissée dans le couloir mais le serviteur était fou d’imaginer qu’elle allait y rester, La salle d’attente était faite pour ceux qui ne sont pas de la famille voyons. Il la prenait pour qui ? Entrer par effraction dans ce haut lieu était chose aisée pour elle, ce n’était pas comme si elle avait grandi ici, à s’y cacher et à s’inviter dans toutes les pièces. Aussi, avec l’aide de Darcy qui vivait sa meilleure vie sous l’aspect d’un saïmiri, elle força la serrure pour entrer dans le bureau. Délicatement elle referma la porte, histoire que Kartane ait la surprise de la trouver à l’intérieur quand il arrivera.

Ce bureau qu’elle avait côtoyé toute son enfance, voilà qu’elle y remettait les pieds mais pas pour y prendre un thé chaud. Vegas ne put réprimer un frisson de dégoût en prenant un bibelot sur le bureau, frisson qui tira un soupir à Darcy. Ne soit pas si émotive, ce n’est qu’une pièce. Qu’une pièce, pas vraiment, c’est un lieu d’échange où les souvenirs s’emmêlent. Elle s’y revoit avec son roi, Gilbert, le seul auquel elle continue de prêter allégeance par delà la mort. A ses pieds, Darcy se baladait dans la pièce en touchant à tout, jugeant sans vergogne ce qu’elle voyait, piqua un livre au passage qui lui semblait à son goût pour le lancer à Vegas. Habituée, Vegas le rangea dans son sac à main, la lecture du soir était toute trouvée. Redresse-toi, on dirait que tu portes le monde sur tes épaules. Soit plus digne, tu es une Weiss pas une de leur servante, que diable !. L'air de rien, Vegas redressa les épaules, effaça l’air lasse et triste de son visage. Tu t’imagines qu’il est devenu roi en geignant ? Non, évidemment. Cet homme a tué l’obstacle qu’était ton oncle et il a pris sa place. Ta place. Si tu avais osé réclamer le statut de Reine on en serait pas là mais tu ne m’as pas écouté… ce que tu peux être bête par moment, cela me fatigue. Vegas ne dit rien, qu’il y avait-il à répondre à ça ? Elle n’avait pas tord, si elle avait osé s’avancer ce jour-là tout aurait pu être différent. Elle siégerait à la place de son cousin et aurait pu poursuivre l'œuvre de son oncle, au lieu de voir Kartane se pavaner dans le Mirage comme si le lieu lui appartenait.

Mais, bon, les regrets n’avaient pas d’importance, Darcy lui avait assez répété que les plaintes était l’étendard des faibles ; les forts sont ceux qui assument chacun de leur choix, bon comme mauvais. Une seconde pour y penser et Vegas fait claquer ses bottes sur le parquet pour aller s'asseoir à la place du roi. Bras sur l’accoudoir, elle essaya de se persuader qu'elle s’y serait sentit à son aise si tout ça lui avait appartenu.

Je me demande ce qu’il nous veut s’interrogea Darcy en sautant en bas d’une des armoires. Je ne sais pas, peut-être qu’il n’a pas apprécié que l’on mette en place les réunions avec les Anderson ? Papa m’avait dit qu’il fallait qu’on lui en parle mais…Mais rien du tout Vegas, ton père se ramollit avec l’âge. Ne ronchonne pas, tu sais que j’ai raison. Les Anderson ont un excellent réseau dans la justice locale et ça, cela nous manque. Flirter avec la légalité est une chose mais si l’on pouvait avoir un juge ou un policier dans notre poche, ce ne serait pas de refus. Kartane serait fou de te reprocher ce rapprochement, tu ne vas pas me faire croire qu’il n’a pas les mains sales, lui ? On ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs, moi je dis : on ne fait pas de royauté sans des ripoux !. Fière de sa remarque, Darcy grimpa sur le bureau, Vegas septique quant à ses paroles ne dit rien. Elle n’avait pas tords, ses explications se tenaient, mais papa avait dit qu’il fallait en parler au roi car une telle alliance pouvait être à double tranchant… Elle aurait dû en parler à Kartane ? Ou ne rien lui dire du tout ? Aurait-elle eu le même pouvoir dans l'alliance sans son aval ? Non pour sûr… mais là, lui avoir annoncé la couleur au dernier dîner au Mirage ce n’était peut-être pas la meilleure tactique… Elle n’avait pas été fine sur ce coup-là.. agacée, Vegas se rongea brièvement l’ongle du pouce, attendant avec une certaine anxiété son monarque.

(c) AMIANTE

Jeu 22 Avr - 12:41

Le pouvoir, ça se mérite

Bien calé au fond de son fauteuil, les jambes croisées, le regard de Kartane allait et venait entre les deux hommes qui ne parvenaient pas à se mettre d’accord. Il avait tenu à les recevoir dans le petit salon ouest, afin de rendre l’entretien un peu moins formel, espérant que cela contribuerait à alléger l’ambiance. Malheureusement, ses interlocuteurs semblaient, l’un comme l’autre, décidés à remporter gain de cause à grand renfort de protestations. S’ils n’osaient pas élever la voix en sa présence, le Roi n’avait nul doute qu’il lui suffirait de quitter la pièce pour qu’ils en viennent aux mains. Sa position l’obligeait à écouter certains conflits, ceux qui prenaient une importance trop grande et menaçaient l’équilibre de Chesscross, pour autant, devoir superviser des disputes stériles ne lui apportait pas la moindre satisfaction. Au moins, puisque l’alpha des cervidés, censé désamorcer la situation avec lui, avait eu un empêchement et lui avait assuré qu’il s’en remettrait à sa décision, il possédait le champ libre pour agir. Alors qu’il écoutait l’argument du juge, un élémentaire que le thérianthrope accusait d’avoir falsifié des preuves en faveur d’un autre élémentaire et au détriment de lui-même, les yeux de Kartane dérivèrent brièvement vers la grande pendule en bois massif installée dans un coin de la pièce. Il restait encore un peu de temps avant son rendez-vous avec Vegas, mais il devait couper court ou il finirait en retard. Or, le retard ne faisait pas partie des choses qu’il se permettait.

Il se redressa donc, se levant en silence et fixant tour à tour les deux hommes d’un regard fermé. D’un ton qui ne souffrait aucune réplique, il expliqua qu’il avait bien entendu leur plainte et qu’une enquête serait menée pour s’assurer que le procès du cervidé avait été fait dans les règles. Dans le cas inverse, l’élémentaire qui avait énoncé le jugement serait puni. Il précisa froidement qu’en attendant que les choses soient tirées au clair, aucun des deux partis ne devait s’approcher de l’autre ou le dénigrer publiquement. Les concernés ne parurent pas ravis, mais ne répondirent rien, se contentant d’acquiescer d’un air sombre. Une fois les salutations d’usage terminées et un serviteur prêt à les escorter jusqu’à la sortie, Kartane se dirigea vers son bureau officiel. Matthew, le majordome du Manoir, se glissa à ses côtés tandis qu’il traversait le grand hall.

- Mademoiselle Weiss est arrivée, Monsieur, indiqua-t-il. Devons-nous préparer une collation ou une boisson chaude ?
- Non, merci Matthew, répondit-il d’une voix plus radoucie. J’ai bien peur que ce ne soit pas ce genre d’entretien…

Le domestique hocha la tête d’un air entendu puis s’éloigna tout aussi discrètement qu’il était arrivé, le laissant à ses réflexions. Vegas Weiss… Une autre de ses préoccupations régulières. La jeune femme n’était pas la seule à ne pas approuver sa nomination en tant que Roi. Et elle n’était sûrement pas non plus la seule à penser qu’il avait assassiné Gilbert. S’il n’y avait eu que ça, il ne se serait pas inquiété outre mesure. Seulement, contrairement aux autres, Vegas jouissait d’une situation favorable. Entre sa position au Mirage qui lui conférait une notoriété non négligeable et une place de choix en société et sa relation avec Daimon… il préférait ne pas prendre sa cousine à la légère. Il avait déjà pu voir de quoi elle était capable. Gio, qui suivait le cours de ses pensées, enroulé autour de son bras, sous sa chemise, ne manqua pas de lâcher un court grognement d’irritation mêlé de dédain. Si lui-même ne portait pas la jeune femme dans son cœur, son eidolon, lui, avait un avis bien tranché sur la question et ne manquait jamais une occasion de le lui faire savoir. Il n’eut cependant pas le loisir d'expliciter son avis.

Kartane venait de déboucher dans le couloir qui précédait son bureau : il était vide. Les banquettes rebondies prévues pour rendre plus confortable l’attente des visiteurs semblaient clamer l’absence de celle qui aurait dû se trouver là. Il s'immobilisa instantanément, tous ses sens aux aguets. Il se méfiait de Vegas. Son regard se ficha sur la porte de son bureau. Aucun domestique ne l’aurait fait entrer sans qu’il soit à l’intérieur, à part en ayant son accord explicite, mais… alors que ses prunelles se teintaient d’un éclat plus dur, il fit disparaitre la distance qui le séparait de la pièce en quelques enjambées et poussa la porte. Juste en face de lui, derrière l’imposant bureau qui occupait une bonne partie de l’espace, se trouvait sa cousine, bien installée dans le fauteuil, comme si le monde lui appartenait. Il balaya rapidement les lieux du regard, vérifiant sommairement que rien ne manquait. Au fond de son esprit, il pouvait sentir Gio fulminer. Il prit soin de ne rien laisser transparaitre de son agacement et s’avança tranquillement, refermant la porte derrière lui avant de planter ses yeux froids dans ceux la jeune femme.

- Je vois que tu n’as pas eu besoin de moi pour t’installer, fit-il d’une voix calme mais néanmoins dangereusement basse.

Il s’approcha lentement du bureau sans la quitter des yeux, tendant le bras vers le plateau afin de permettre à son eidolonde se glisser hors de sa chemise. Gio ne se fit pas prier pour quitter sa place favorite et se dresser de toute sa hauteur vers la rousse pour la toiser de haut en bas sans même la saluer. Kartane, lui, contourna le meuble pour rejoindre sa cousine et s’arrêter à quelques centimètres d’elle, la dévisageant, impassible, une lueur au fond de ses prunelles.

- Cette place te sied à merveille, chère cousine, susurra-t-il en faisant courir ses doigts sur le cuir de l’assise. Peut-être devrais-je t’en faire présent…

Gardant Darcy dans un coin de son champ de vision, il fixa la demoiselle tandis que ses lèvres se relevaient lentement en un sourire dénué de chaleur.

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Sam 24 Avr - 17:29

Le pouvoir, mes amis si vous en saviez le prix. C'est la mort qui vous sourit, l'éternité dans une vie et quand je rends la justice, la vertu contre le vice

Le ton était bas, trop calme à son goût, elle sentait qu’elle aurait dû quitter le fauteuil avant son arrivée. Elle ne l’avait pas fait par provocation, elle en avait envie voilà tout. La boule d’angoisse dans son ventre s'accentua, elle sentit que Darcy s’agaçait de ses émotions. Pas besoin de mots pour savoir que son eidolon la voulait plus combative, après tout, elle pouvait aller sur ce fauteuil si l’envie l’en prenait. Oui, voilà, pense ainsi Vegas et ça ira mieux. Malgré elle, elle suivit la lente descente de Gio sur le bureau. Elle ne l’aimait pas cet eidolon, sa personnalité elle s’en foutait royalement, non ce qu’elle n’aimait pas c’était qu’il soit une vipère velue. Un être qui d’un coup de crocs pouvait envoyer Darcy ou elle-même dans l’au-delà. A chaque fois qu’elle la voyait, elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il fallait être sacrément tordu pour avoir un eidolon avec une forme de vipère. Il avait besoin de fourberie pour tuer Gilbert et Gio était apparu pour faire le travail. Vegas était persuadée qu’en regardant un eidolon, elle en apprenait plus sur l’humain qu’en une centaine de conversations. Par exemple, Daimon avec son samoyède, c’était assez visible qu’il était ce genre d’homme à avoir besoin d’être rassuré et choyé. Le genre “pas vraiment un homme” selon les standards de Darcy. Alors que Kartane, il se baladait avec une pancarte sifflante disant “je suis machiavélique” et ce ne sont pas ses sourires qui lui feront penser le contraire.

Non merci, je ne veux pas de passe-droit pour l’avoir, je ne fais pas dans la facilité

Elle se leva du fauteuil pour lui laisser la place, le sous-entendu à peine voilée. Vegas fit le tour du bureau mais resta debout, récupérant au passage Darcy qui prit place sur son épaule, également peu encline à rester trop proche de la vipère velue.

Tu voulais me voir, je suis là.

Face à celui qu’elle était censée reconnaître comme son roi, Vegas était sur la défensive et prête à attaquer pour se défendre. On était très loin de la maîtrise dont Kartane faisait preuve, elle essayait de donner bonne figure, de cacher sa nervosité mais ce n’était pas évident. Il lui fallait une certaine concentration et, clairement, avec l’inquiétude de ce qu’elle avait fait avec les Anderson, elle n’était pas au meilleur de son jeu. Elle souhaitait qu’il aille au but, qu’ils ne tournent pas autour du pot et aille à l’essentiel. Ce n’était pas à elle de lancer le sujet, c’était lui qui l’avait convoqué après tout ! ”Calme toi, soit patiente, si tu craque il va prendre l’ascendant. conseilla Darcy à sa descendante uniquement. facile à dire, si ça se trouve il a préparé un truc ou je ne sais quoi. J’aurai peut-être dû agir autrement…, Cesse de douter de toi, tu as fait ce qu’il fallait. Reprend l’avantage, c’est lui qui devrait se sentir nerveux, pas toi.

Alors, que me veut mon cousin préféré ? Excusez-moi, je voulais dire : comment puis-je servir mon roi ? Pour se donner une contenance, elle releva le regard, le menton un peu en avant, posé nonchalamment sur le dos de sa main. Une entrevue à te préparer au Mirage peut-être ? Ou une réservation à faire pour des invités très spéciaux ?” glissa t-elle d’un ton égal, un sourire en coin perlant sur son visage, voilà qui était mieux, lui rappeler qu’il trempait aussi dans leurs affaires louches c’était une bonne façon de renverser la balance, non ?

(c) AMIANTE

Sam 1 Mai - 15:41

Le pouvoir, ça se mérite

Kartane avait toujours détesté ce grand fauteuil de bureau, imposant et massif, dont le seul but était d’intimider ceux qui entraient dans la pièce. Il ne lui inspirait que du dégoût et une amertume tenace qui n’avait jamais disparu. Il l’avait d'ailleurs fait remplacer lorsqu’il avait pris ses fonctions de Roi, pourtant, cette désagréable impression subsistait. Il ne pouvait s’empêcher d’y revoir la silhouette de Gilbert, son sourire mauvais et son regard froid. Parfois, lorsqu’il entrait dans son bureau et que ses yeux se posaient sur cette place, il se demandait ce que voyaient les visiteurs quand ils s’asseyaient en face de lui. Peut-être gardaient-ils la même vision, celle d’un Roi au cœur gelé. Peut-être deviendrait-il un jour cette personne que les journalistes dépeignaient parfois. Peut-être qu’à force de lutter pour un monde meilleur, il incarnerait le monstre qu’il avait juré de combattre. Rien au monde, hormis la perte de ses proches, ne lui faisait plus peur que l’idée de se changer en un être que plus rien ne pourrait atteindre. Voilà ce que lui inspirait ce fauteuil. Voilà à quoi il songeait en regardant la jeune femme qui s’y était calée. Il refusait cependant de laisser des peurs altérer son jugement. Pour l’heure, il possédait une lumière efficace contre ces ténèbres, car il savait qu’aucun des siens ne laisseraient ça arriver. Daimon était un phare et avec lui à ses côtés, il ne pouvait pas se perdre.

Son sourire sans joie s’accentua légèrement aux propos de sa cousine alors qu’il la fixait, la suivant du regard de la même façon que Gio tandis qu’elle se levait pour s’arrêter un peu plus loin. Darcy rejoignit son épaule, ce qui n’était pas pour déplaire au Weiss. Il la préférait là, où il serait plus aisé de la surveiller en même temps que Vegas, que près de ses affaires, même s’il savait que son propre eidolon ne perdait pas une miette de ses mouvements. Il ne répondit rien, observant la jeune femme, aussi immobile qu’une statue de glace, un rictus froidement douceureux toujours accroché à ses lèvres. Si elle savait comme il haïssait le poids de ce titre…

- En effet. Merci de t’être déplacée.

Bien que prononcés d’une voix parfaitement égale, Kartane ne cachait pas la pointe d’ironie de tels remerciements. Evidemment, face à une convocation directe, il aurait été très malvenu de la part de sa cousine de refuser de le voir. D’un autre côté, il était à moitié sérieux : elle avait malgré tout pris la peine d’aménager son temps pour se rendre au Manoir.

Un éclat plus dur passa dans ses yeux comme un avertissement en entendant la suite de ses paroles. Si le Weiss n’appréciait pas qu’on utilise son titre officiel, il ne le relevait habituellement pas, car assumer ledit titre faisait partie des jeux du pouvoir. Cependant, il ne s’agissait là ni de politesse, ni de respect des traditions. Son sourire disparut et lentement, il se mit en mouvement pour faire deux pas vers elle, le regard rivé dans le sien. Il s’arrêta à distance respectable sans essayer de calmer Gio, qui sifflait de colère dans son esprit.

- Des invités très spéciaux… comme les Anderson ? demanda-t-il d’une voix sirupeuse, presque chantante.

Sa main vint caresser brièvement le plateau de son bureau, appréciant le bois lisse qui glissait sous ses doigts en une danse nonchalante avant de s’immobiliser à quelques centimètres de son eidolon. Il laissa passer une seconde, puis deux, avant de reprendre tranquillement.

- Tu devrais savoir que je ne t’aurais pas dérangée pour si peu. La raison est bien plus… triviale, j’en ai peur.

Dispenser des avertissements faisait partie des choses qu’il aurait voulu ne pas avoir à faire, mais s’il avait choisi de se présenter pour devenir Roi, ce jour-là, trois ans plus tôt, c’était bien pour rétablir un juste équilibre entre les gens qui abusaient de leur position et ceux qui s’en retrouvaient écrasés. Et l’équilibre passait par là.

- J’ai ouï dire que tu avais rencontré Parker Brent.

Il laissa planer la remarque, sachant qu’elle ferait écho au remue-ménage provoqué par Vegas quelques jours auparavant.

Codage par Libella sur Graphiorum

Jeu 20 Mai - 18:51

Le pouvoir, mes amis si vous en saviez le prix. C'est la mort qui vous sourit, l'éternité dans une vie et quand je rends la justice, la vertu contre le vice

La tension dans le bureau montait doucement mais sûrement si bien que lorsqu’il s’avança elle ne put retenir un pas en arrière. Ce silence qui n’en finissait pas ne l’aidait pas à garder ses nerfs intacts. Allez, reste digne, reste forte, ne lui montre pas tes appréhensions. Ne montre rien, si ce n’est hélas ce corps raide et crispé. L’allusion dans cette voix de fer, quoi qu’on en dise, lui fit un frisson d’appréhension. Ah on y est, c’est pour ça ! Je te l’avais dis ! imposa t-elle à une Darcy qui ne répliqua pas, prête à y aller de tout son support moral pour que sa pauvre humaine ne craque pas. Lui demander de prendre l’ascendant n’était pas gagné mais elle va y arriver, il faut qu’elle y arrive. Fort heureusement pour Vegas, les propos suivants de Kartane la rendirent assez perplexe pour qu’elle oublie une seconde ses craintes et, de fait, perdit de sa raideur. Quelque chose de trivial ? Là… elle cherche, ne trouve pas, baisse malgré elle son regard perdu pendant un instant dans ses réflexions.

Et là enfin il crache le morceau. Ah. Il est sérieux ? De la crainte elle passa à l’agacement en une fraction de seconde, il l’avait vraiment dérangé pour ça ? Pour parler de cette thérian ? Ah, pardon, de cette omega ! Il n’a pas grand chose à penser notre roi, dis donc.

Oui. En effet.

Le ton est froid, désagréable et sans l’attitude mielleuse et moqueuse dont elle avait fait preuve. Parlez lui thérian et elle sera désagréable, parlez lui de Parker et elle le sera doublement. Elle n’était pas née de la dernière pluie, il ne l’avait pas convoqué pour lui demander ce que ça faisait de connaître l’omega. Si elle était mignonne et sympathique, cette jeune femme capable de vous égorgez d’un coup de patte. Elle avait potassé le dossier, un peu tard mais elle n’aurait pu imaginer qu’un simple trajet en voiture la conduirait là.

mais j’hésite, Kartane, reprit-elle en abandonnant le titre pour lui rappeler que pour elle il restait Kartane, simplement Kartane. Et ce n’était pas un compliment. tu souhaites évoquer le moment où elle m’a fait finir au commissariat à devoir me justifier, moi ? Ou le passage où elle a profité de son statut pour se mettre le policier dans la poche ? J’hésite…

[i]Calme-toi, tu commences à t’énerver souffla Darcy en jetant un oeil à Gio. Evidemment qu’elle commençait à s’énerver, ce n’était pas un souvenir plaisant ! Outre l’humiliation évidente, elle avait dû prendre sur elle pour encaisser que sa bêtise aurait pu avoir des conséquences désastreuses. Elle s’était débarrassée de la culpabilité et voilà qu’il en remettait une couche ! Oh il devait craindre pour les relations diplomatiques mais cela n’était pas son affaire, la relation était vouée à un échec alors qu’il s’occupe des affaires des élémentaires plutôt que celles des thérians ! Ce n’était pas comme si elle-même était une affaire qui l’intéressait. Je ne vois pas en quoi cette histoire te concerne.

(c) AMIANTE

Jeu 27 Mai - 10:56

Le pouvoir, ça se mérite

Kartane ne chercha pas à combler la distance qui s’était créée entre eux lorsque Vegas avait reculé d’un pas. Il ne la craignait pas, mais il aurait été stupide de ne pas s’en méfier. Les personnes acculées pouvaient se montrer imprévisibles, en particulier sa cousine. De plus, empiéter sur sa sphère intime sans en avoir besoin ne lui paraissait pas être forcément judicieux, pour le moment. Il se contenta donc de rester non loin d’elle, la dévisageant d’un air fermé tandis qu’il amenait doucement la conversation vers le sujet principal. Parker Brent. La nouvelle Omega. Même s’il ne l’avait pas rencontrée récemment, sa réaction aurait été identique. Seulement à présent, il possédait une raison supplémentaire de convoquer Vegas : celle de connaître avec certitude l’instigateur de ce scandale, bien qu’il s’en soit douté avant. En réalité, ça n’avait pas tant d’importance, qui avait commencé. Ce qui comptait, c’était le résultat. Et le résultat ne jouait pas en la faveur des élémentaires, ni des Weiss.

Il plissa les yeux, les réduisant en une fente froide braquée sur la jeune femme alors que le comportement de cette dernière changeait du tout au tout. L’atmosphère de la pièce, tendue, devint plus électrique. Sa cousine ôtait son masque et ne cachait plus son irritation, comme si elle se trouvait dans son bon droit. Sauf que ce n’était pas le cas. Plus question de faux-semblants, elle utilisait cette fois son prénom et il saisissait parfaitement tout ce que ça impliquait. La nuance sous-jacente était facile à percevoir.

Il ne répondit rien, la laissant continuer sans cesser de la fixer, mais il tendit lentement le bras vers Gio afin qu’il le rejoigne. La vipère se glissa sur lui et vint se poster près de son cou comme une menace pour tout ce qui approchait. Il ne ratait cependant pas une miette des mots de Vegas, et plus elle parlait, plus la température de la pièce semblait se refroidir autour de Kartane, qui la fixait d’un regard polaire. Il attendit une seconde, immobile, avant de s’avancer d’un pas parfaitement mesuré vers elle. Il s’arrêta à quelques centimètres et la toisa, Gio se mettant à siffler cette fois de manière audible, pas simplement dans son esprit. Un sourire aussi glacial que doucereux se dessina sur les lèvres du Roi et il leva sa main dans un geste calculé pour aller effleurer, presque avec tendresse, la joue de sa cousine, puis remonter le long de son visage et replacer délicatement une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Ensuite seulement, il ouvrit la bouche.

- Pardon de t’avoir laissé croire que tu parlais à Kartane, susurra-t-il d’une voix dangereusement onctueuse. Permets-moi de clarifier la situation. C’est bel et bien en tant que Roi et chef de cette famille, que je t’ai convoquée aujourd’hui.

Ses doigts vinrent s’égarer sur le bras de Vegas un instant alors qu’il la détaillait des pieds à la tête, comme pour jauger la valeur ce “moi” qu’elle clamait être, le regard dur. Il savait qu’elle jouissait d’un prestige reconnu. Elle n’était pas n’importe qui. Elle était une Weiss. Une Weiss qui se hissait toujours plus haut dans les sphères d’influence… mais il balaya tout cela de son esprit. A cette seconde, elle n’était qu’une personne qui avait causé du tort à la réputation de son peuple et de sa famille. Lorsqu’il reprit, sa voix n’était plus qu’un murmure.

- C’est précisément ce que je souhaite évoquer, oui. Ce moment où tu as cru bon d’ignorer les répercussions qu’une telle attitude aurait sur les Weiss… et sur notre espèce en particulier. Ce… “passage” comme tu dis, que la presse a relayé. Et tu ne vois pas en quoi ça me concerne ? Oh, Vegas… souffla-t-il d’un ton presque affectueux bien que dénué de toute chaleur. Je suis sûr que tu peux trouver.

Il consentit finalement à reculer légèrement pour s’appuyer contre son bureau, reprenant plus distinctement.

- Je me fiche de savoir qui est responsable et qui a mal agi, c’est un peu tard pour s’en inquiéter…

Même s’il ne croyait absolument pas les accusations de la jeune femme que Parker, ce n’était pas à lui d’en juger et il s’agissait d’une toute autre histoire.

Codage par Libella sur Graphiorum

Sam 10 Juil - 0:01

Le pouvoir, mes amis si vous en saviez le prix. C'est la mort qui vous sourit, l'éternité dans une vie et quand je rends la justice, la vertu contre le vice

Darcy voyait un petit roi pitoyable qui se donnait des airs avec son eidolon sifflant, Vegas voyait un cousin plus charismatique qu’elle ne l’aurait aimé. Contrairement à son eidolon, elle avait du mal à rester de marbre face aux mouvements de Kartane, rester impassible à Gio qui siffle sous son nez. Ne pas reculer, ne pas lui montrer une once de faiblesse. Elle est tendue, mais elle tient bon. Même quand il osa poser sa main sur elle, elle tient bon. Cette intrusion dans son intimité fut plus difficile à gérer mais, malgré qu’elle déglutit et pâlit, elle tient bon. C’est fou ce que la colère et la rancune peuvent faire, plus que l’ego c’était son desamour, son mépris, pour Kartane qui l’a faisait tenir. Toute cette colère dans les yeux qui lui disait « je n’ai pas peur de toi ».

Un roi… non… tu n’es et ne seras jamais mon roi. La presse, le scandale, soit disant la raison qui la mise ici. Cela n’aurait pas dérangé Gilbert, il l’aurait comprise, lui. Non Kartane ne m’insulte pas, tu ne m’as pas convoqué pour ce scandale.. tu veux juste asseoir ta petite autorité. Elle refuse de subir un blâme ou une espèce de sermon mal venue, elle était assez grande pour apprendre les leçons de cette histoire. Quant aux restes, est-ce qu’il ne devrait pas plutôt laver sa réputation plutôt que la convoquer ? Pauvre roi. Elle reprend confiance, puisant dans son deuil de Gilbert la force de tenir tête. Le fait qu’il s’éloigne d’elle l’aide également, elle respire mieux quand il est loin. Ça aussi, ça met de l’eau à son moulin. Elle ne lui a pas donné l’autorisation, personne ne la touche, personne. Darcy lui souffle que les hommes sans autorité, sans légitimité, abusent de ce stratagème pour apposer leur domination sur les femmes. Vieille technique de dernier recours. Pauvre Kartane. Pitoyable Kartane. Ça fait du bien, de le détester, c’est plus agréable que de le craindre. Oscillation entre ces deux sentiments, Vegas casse la balance en essayant de reprendre l’avantage. Il n’y aura pas de domination masculine avec moi.

- Tu restes Kartane. Tu seras toujours Kartane. Ne joue pas au roi avec moi, ce n’est rien ce petit… incident. Un communiqué de ta part et notre réputation est sauve. Tu veux quoi ? Que je fasse des excuses publiques ? Que j’aille offrir un panier garni aux thérians ? Laisse tomber Kartane, ça ne sert à rien..
Parle lui du fait qu’il t’a convoqué pour te remettre dans le rang murmura Darcy à Vegas uniquement, attisant le brasier.
- Ne t’avise plus jamais de me toucher. Je ne suis pas une de tes choses, tu peux t’amuser avec les autres mais pas avec moi. Tes petits jeux là, ça prend pas. Tu m’as vraiment convoqué pour ça ? Je crois pas. Je crois que tu as compris que d’ici la fin de l’année j’aurai prouvé que tu es un mauvais monarque et que tu essaies désespérément de me faire rentrer dans les rangs. Trois ans que tu fais du sur-place, tu nous a rien apporté, rien offert. Les élémentaires n’ont pas grandi, nous n’avons pas gagné en influence, nous sommes… des locataires dans notre ville. Tu diriges mal, alors occupe toi plutôt de TA ville et laisse moi gérer ma vie. Tu as plus important à gérer qu’un bête accident.

Le palpitant au bord de l’explosion, le souffle un peu précipité à cause du stresse mais la rage qui montait, la colère entretenue qui ne se cache pas. Darcy approuve, c’est une chaleur qui renforce ses convictions. Il faudra qu’il l’enferme pour qu’elle cesse d’agir, jamais, jamais elle ne pliera. Et pleine d’audace, elle ose relever le menton et d’un air un poil moqueur, ajouta Tu as encore quelque chose à ajouter ou je peux y aller ? Tu me fais perdre mon temps.

(c) AMIANTE