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Lun 3 Mai - 14:43


How can you see into my eyes, like open doors, leading you down into my core where I've become so numb Hanaelle & Daimon 28/04


Lorsque la petite affiche fit son apparition sur le tableau d’affichage de la caserne, il attira immédiatement mon attention : dans ma quête incessante de donner un sens à ses actions et de s’affranchir du rôle de pion auquel je m’étais pourtant arraché en faisant interner ma chère mère, je cherchais régulièrement à apporter mon aide à ceux qui en avaient besoin. Et pour cela, quoi de mieux qu’un don du sang ? J’avais la chance d’avoir une santé de fer que j’entretenais plutôt bien en lui épargnant notamment les méfaits de l’alcool. Bon, ok, de temps à autre, je me faisais une petite orgie de viandes, mais c’était suffisamment rare pour ne pas en devenir un excès. Et tous mes rapports, quoique fréquents et aléatoires, étaient protégés. J’étais donc le candidat parfait pour ce genre de “mission humanitaire”.

Je m’étais donc inscrit à la maison du don, où j’avais eu droit à un entretien avec un médecin pour déterminer si j’étais éligible au don. Après avoir rempli un questionnaire, fait quelques examens et répondu à des questions de routines, on me confirma que je pouvais donner mon sang, et on convint ensemble d’un rendez-vous. Le jour J, je me préparai -enfin, je demandai aux domestiques de me préparer- un petit déjeuner de champion mais sans graisse, pour me pointer dans les meilleures conditions possibles à la maison du don. C’était Liloo qui était ravie, car elle récupéra toutes les tranches de bacon et saucisses que je mangeai habituellement le matin…

- Tu devrais donner ton sang touuuus les jours !

s’extasia-t-elle en se léchant les babines. Je secouai la tête, un sourire au coin des lèvres.

- Je note, Liloo, que tu me viderais de mon sang pour quelques tranches de poitrine fumée...
- Hé ! Chacun ses faiblesses !

Et elle me donna un petit coup de tête sur le mollet en guise de réconfort. Petit détour par ma chambre pour enfiler un jean -oui, je n’avais clairement que ça dans ma penderie- et un t-shirt pour faciliter la vie de l’infirmier ou infirmière qui allait devoir me faire le prélèvement. La veste en cuir enfilée par dessus et les boots, et j’étais parti pour faire la BA de la journée et gagner quelques points auprès du Karma -même si jusque là on ne pouvait pas dire qu’il m’avait récompensé pour mes bonnes actions hein…

Je poussai les portes de la maison du sang avec la satisfaction de celui qui s’apprête à sauver des vies autrement qu’en jouant juste avec le feu… Sauf que cette assurance presque pompeuse se trouva éclatée en mille morceaux lorsque mes yeux tombèrent sur la charmante jeune fille qui tenait l’accueil. Charmante jeune fille que je connaissais à la fois presque pas, et à la fois trop pour mon propre équilibre psychologique. Je restai planté près de l'entrée -qui m'apparaissait surtout comme une sortie là tout de suite hein- tellement longtemps que l’arrivant qui suivit me bouscula en poussant la porte, se fondant en excuses que j’ignorai, trop occupé à être en mort cérébrale. Je faillis faire demi-tour -hé, on ne juge pas, parfois la fuite EST l’option la plus courageuse, même si là, clairement, c’était l’option lâche…- mais la jeune femme, Hanaelle, si je me souvenais bien, venait de lever les yeux de son registre pour les planter sur moi. Ok… L’option “lâche” était nettement moins séduisante lorsqu’on avait un regard planté sur soi. Et comme si elle sentait mes hésitations, je sentis Liloo me donner un coup de tête pour m’inciter à avancer.

- Allez p’tit prince, les petites bêtes ne mangent pas les grandes, prends ton courage à deux mains !

Je faillis rétorquer que Gio était une petite bête bien capable d’en manger une grande, mais mon cerveau était aussi sec que ma gorge pour le coup. A la place, j’enclenchai le mode pilote automatique jusqu’au bureau, la dévisageant avec un mélange de gêne atroce et de scepticisme. Est-ce que par hasard elle avait oublié ma tête ? Vues les circonstances dans lesquelles on s’était quittés, ce serait sans doute préférable… dans le genre réaction de gros salopard, j’avais un peu tout donné ce soir-là. Et si en général je n’en avais pas grand chose à cirer, pour ne pas dire que c’était carrément volontaire, là… Là j’n’étais vraiment pas fier de moi. Mais cette fille-là, elle avait un effet très, TRES indésirable sur moi, un effet que je n’avais pas du tout envie de revivre. Sauf que si je continuais à la fixer comme ça sans mot dire, j’allais passer pour un stalker creepy. Encore plus si elle ne se souvenait pas de moi. Pitié, qu’elle ne se souvienne pas de moi…

- Je...ehm...

Petit râclement de gorge car ma voix avait décidé de se transformer en un grognement guttural, comme toujours avec le meilleur timing au monde. Tout pour me montrer sous mon meilleur jour, même si clairement je ne ferais pas pire que quand je l'avais plantée à moitié déshabillée en me barrant en 4eme vitesse tout en remontant mon jeans -pas le même qu'aujourd'hui, mais très semblable cela dit.

- J’ai un rendez-vous pour un prélèvement. Daimon Weiss.

Et je crus bon de rajouter, au cas où ce n’était pas hyper évident.

- C’est mon nom…
-  Oh god...

Soupira Liloo dans ma tête. Et je ne pouvais qu’être d’accord avec elle.

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Daimon Weiss
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Daimon Weiss
Daimon Weiss
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Daimon Weiss
Lun 3 Mai - 21:30

Wake me
up inside



Un bâillement à demi-étouffé échappe à Hanaelle alors qu’elle pousse la porte de la maison du don pour prendre son poste. Généralement, elle ne commence pas aussi tôt, mais au moins, elle sera libre dans l’après-midi pour aller à son rendez-vous chez le gynéco. Après tout, c’est elle qui a demandé à commencer plus tôt pour éviter de prendre une aprem pour sa consultation, donc elle ne peut pas vraiment se plaindre. En même temps, ça commence à être urgent ce rendez-vous, puisqu’elle supporte de moins en moins sa pilule contraceptive, il est plus que temps d’en changer. Surtout qu’elle a pas vraiment envie d’avoir un “accident” et de se retrouver avec un chiard dans le bide, merci bien hein ! La maternité, c’est vraiment pas fait pour elle ! Elle salue sa collègue en cachant un nouveau bâillement derrière sa paume. Houlà, si ça commence comme ça, le reste de la journée risque d’être compliqué. Bon, avant toute chose, il faut qu’elle trouve la cafetière - enfin non, elle sait très bien où elle est, il faut surtout qu’elle se serve une tasse de café. Elle suit sa collègue jusque dans la salle de pause et attend sagement son tour pour accéder à la cafetière pleine qui semble n’attendre qu’elle. A sa grande surprise, quand sa collègue se détourne, c’est pour lui faire face et lui tendre un mug plein.

- Tiens, je crois que ça te fera du bien, bon courage pour la journée ! lui lance sa collègue, une brune avenante un peu plus âgée qu’elle.

En la remerciant, Hanaelle récupère le mug qu’elle lui tend, un cadeau de ses collègues, avec un minivan de hippies sur lequel on peut lire “je peux pas, j’ai surf !”. Elle le sait, vraiment, que ça partait d’une bonne attention de la part de ses collègues de travail qui lui ont offert ça pour ses trente ans, elle le sait, mais ce mug, elle le déteste. Parce qu’il lui rappelle cruellement que justement, le surf n’est plus une excuse, à peine un loisir dans lequel elle essaie de se démerder comme elle peut. Alors qu’elle a été championne du monde - et pas qu’une fois. A croire que c’est un signe du Karma pour lui annoncer que sa journée allait être bien pourrie ! Pour la peine, elle pique un donut au chocolat dans la boîte qui est posée sur la table. Mouais, avec du sucre et de la caféine, ça allait déjà un peu mieux. Une fois ce - second - petit-déjeuner imprévu terminé, elle se lave les mains avant de prendre place derrière le comptoir d’accueil. Elle attrape la liste des rendez-vous du jour et se fige instantanément en reconnaissant un nom dans la liste : Daimon Weiss. Non, ce n’est pas forcément lui ! Après tout, des Weiss, il doit bien y en avoir trois mille à Chesscross ! Une rapide recherche sur google lui apprend qu’en fait, non, il n’y en a bien qu’un. Et merde…

Tiens, quand on parle du loup, le voilà qui pointe le bout de sa queue. Ou pas d’ailleurs, parce que sa queue, elle ne l’a jamais vue, et c’est plus ou moins ça le problème. Bref, tout ça pour dire que le phénoménal Daimon Weiss vient d’entrer dans la maison du don avec son toutou blanc et ses bouclettes folles. Bordel, elle aurait vraiment mieux fait de rester au lit ce matin ! Pourquoi elle l’a pas fait d’ailleurs ? Ah oui, c’est vrai, le rendez-vous avec le gynéco… Quelle vie magnifique. Et l’autre là, qui a l’air d’avoir cramé un ou deux de ses neurones au milieu de l’entrée. A moins qu’il soit carrément en train de songer à fuir ? Parce qu’apparemment, il aime bien ça, se barrer. Ah non, finalement, il se décide à avancer, heureusement que le toutou - bah oui, elle connaît pas son nom à la bestiole elle - est là pour lui donner du courage. Bordel...c’était quoi ce visage gêné franchement ? Un peu sceptique aussi. Clairement le genre de tronche qui donne envie d’envoyer un sourire éclatant - et totalement factice - à son interlocuteur. Ou pas en fait. Ne faisant aucun effort, Hanaelle garde un visage neutre et laisse l’élémentaire - enfin elle suppose, c’est un Weiss après tout - se démerder tout seul comme un grand. Après tout, il avait réussi à remettre son jean sans l’aide de personne la dernière fois, elle voit pas pourquoi elle lui viendrait en aide maintenant. Quand il finit par ouvrir la bouche, elle hausse un sourcil blasé. Wouah, quelle éloquence ! Bon bah, ça va pas être de la tarte tout ça, mais bon, elle a quand même un boulot à faire, l’air de rien, donc elle attrape l’un des formulaire pré-don ainsi qu’un stylo estampillé ECS - établissement chesscrossien du sang - alors qu’il finit par lui donner son nom et par préciser qu’il a rendez-vous.

- Oui, je sais, je me souviens, glisse-t-elle avec un sourire glacial pour lui montrer que non, elle ne l’a pas oublié.

Franchement, les rares fois où elle croise un de ses coups d’un soir dans son boulot, elle fait comme si elle ne les avait jamais vu, mais là, elle l’a trop mauvaise qu’il se soit barré comme un voleur - et surtout sans aucune explication - pour lui accorder ça. Elle finit quand même par poser le questionnaire et le stylo devant lui.

- Il me faut ton nom, ton prénom, et ta date de naissance, ensuite tu remplis ce questionnaire et tu l’apportes au médecin, première porte à droite quand tu passes par ce couloir. Il va te prendre ta tension pour vérifier que tu es en forme pour le don. Évite de tourner de l'œil aussi, ça me donnerait du boulot en plus.

Est-ce que c’est foutage de gueule de lui redemander son nom après lui avoir dit qu’elle s’en souvient ? Un peu, mais bon, c’est la procédure et même si elle a une dent contre lui, elle s’efforce de rester professionnelle. Enfin, en partie, parce qu’en théorie, elle n’est pas censée tutoyer les donneurs, et encore moins leur parler aussi sèchement.


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Hanaelle Pennel
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Hanaelle Pennel
Hanaelle Pennel
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Hanaelle Pennel
Dim 9 Mai - 13:31


How can you see into my eyes, like open doors, leading you down into my core where I've become so numb Hanaelle & Daimon 28/04


Mortifié. J’étais tout simplement mortifié. Pourquoi est-ce que j’étais un putain d’élémentaire ? Pourquoi est-ce que mon pouvoir ce n’était pas juste de disparaître ? Téléportation spontanée. Ou devenir invisible. Ou être Thérian, et se transformer en mignon petit animal auquel nul ne peut résister. Parce que là, le feu, il ne me servait à rien. Ah, si. Je pourrais déclencher un incendie pour faire diversion et...

-  Non, on ne fait pas d’incendie juste parce qu’on a honte de soi P’tit Prince...

...et je ne pouvais même plus paniquer intérieurement tranquillement ! Je jetai un regard noir en direction de Liloo, avant de reporter mes yeux verts sur Hanaelle qui venait de me verser un seau d’eau glacé sur la tête en me signalant de manière très directe qu’elle voyait très bien qui j’étais. Evidemment…  Et l’eau et le feu ne faisant pas bon ménage, j’eus soudainement envie de me ratatiner. Mais ratatiner 1m83 c’est loin d’être une mince affaire, alors je ne trouvai rien de mieux que de lui offrir un sourire pincé. J’avais toujours été nul en pokerface, je n’allais pas commencer maintenant à exceller. Elle finit néanmoins par mettre fin à mon supplice psychologique en me donnant la paperasse nécessaire pour fuir cette rencontre gênante.

- Daimon. D-A-I-M-O-N. Weiss. W-E-I-deux S. 20/06/1991

Récitai-je à tout vitesse, bouffant à moitié mes mots au passage, tout pour pouvoir aller me terrer dans un coin et remplir ce questionnaire sans avoir ces deux icebergs dardés sur moi. Quand on dit que le froid peut brûler, croyez-moi, on ne se trompe pas…

- Merci. Bonne nuit. JOURNEE. Bonne journée ! Merde...

Baffouillai-je, levant les yeux au ciel devant mon incapacité totale à garder mon sang-froid, attrapant le papier et le stylo pour aller remplir tout ça genre… pas dans son champ de vision.

-  Tu sais il aurait suffi de s’excuser hein...

Nouveau regard noir à Liloo.

- Je suis pas sûr qu’elle soit très intéressée par des excuses là tu vois.

Grommelai-je dans ma barbe. J’avais bien trop pris l’habitude de m’exprimer à voix haute quand je parlais avec Liloo, j’oubliais une fois sur deux de m’adresser à elle par pensée. Ca me jouait parfois de drôles de tours. Je m’empressai de remplir le questionnaire avec mes pattes de mouche, avant de m’élancer vers la porte qu’elle m’avait indiquée dans une tentative de fuite désespérée. Manque de bol, j’étais tellement pressé de mettre fin au supplice que je n’avais écouté qu’à moitié, et je me trompai de porte pour atterrir dans ce qui semblait être un débarras. Je fis demi tour et retentai ma chance de l’autre côté en maugréant, pour tomber en effet sur une salle de consultation.  Questions et mesures de routine, j’étais un peu absent, mais visiblement en suffisamment bon état pour donner mon sang. Bon… tant mieux. Ca m’aurait fait chier d’être venu pour rien, surtout que ça partait d’une bonne intention qui s’était transformée en malaise total.

Et c’était parti pour les prélèvements. C’était la première fois que je faisais un don, mais pas la première fois que je faisais une prise de sang. J’esquissai une légère grimace lorsqu’on m’enfonça l’aiguille, rien de terrible, mais rien de très agréable non plus. De toute façon j’étais trop occupé à ressasser la rencontre qui venait d’arriver. Quelles étaient les chances que je retombe sur elle, franchement ? Le Karma était vraiment un tordu de première. Ce n’était ni agréable pour elle, ni pour moi. Bon, après, ça avait été de courte durée. Sans doute qu’en repartant je l’entre-appercevrais 30 secondes et ensuite je pourrais déguerpir au galop et ça serait de l’histoire ancienne. Pas la peine d’en faire tout un foin. Après ça, je pourrais laisser cette fichue histoire derrière nous. Moi qui avais toujours cru que me regarder dans le mirroir était le pire des supplices, j’avais découvert qu’il y avait en fait pire : c’était plonger ses yeux dans ceux de quelqu’un aussi balafré que vous. Rien que de repenser à ce que j’avais lu dans ce regard me déclencha un frisson, que le médecin interpréta à tort.

- C’est bientôt fini.

Me rassura-t-il. Je répondis par un sourire crispé. La prise de sang, sans doute. Le tourment psychologique éternel, lui, par contre…

- Et voilà !

Conclut-il en me collant son petit bout de coton avec un sparadrap. Je lui offris un autre sourire pas plus détendu que le premier et initiai un mouvement pour me relever… Et mieux retomber en arrière sur le siège. Woh. C’était quoi ce vertige ?

- Tout va bien monsieur ?
- Impeccable !

Mentis-je, retentant ma chance. Je parvins cette fois, en m’y prenant plus doucement, à me redresser, je fis un pas, deux pas. Et le tournis s’empara de mon cerveau au troisième, me faisant tituber, et retomber contre le torse du médecin qui s’était levé pour me récupérer à temps. Il me dit ou demanda quelque chose, mais je n’entendis pas, des acouphènes s’étant soudainement jetés à l’assaut de mes tympans.

- Ca va...

Me contentai-je de dire, espérant que ça répondrait autant à ses questionnements qu’à de potentielle affirmations. La phrase bateau passe-partout. Sauf qu’il avait dû dire une phrase à laquelle “ça va” ne répondait pas du tout, car l’instant d’après, ses mains, étonnamment fermes, se refermaient sur moi pour m’entraîner vers l’accueil. En temps normal, j’aurais pu sans mal me dégager, mais là, mon corps refusait de coopérer. Le bruit parasite finit par se calmer au moment même où le médecin me déposait comme un colis sur une des chaises de la salle d’attente, alors que je l’entendais dire :

- Hanaelle, tu peux rester avec lui ? Il nous fait un petit malaise vagal.

Ah non. Non non. Ca c’était juste pas possible. Retrouvant un semblant d’énergie, je me relevai… pour mieux rebasculer en arrière

- Arrêtez de vous agiter monsieur Weiss, ça ne fera qu’empirer votre état.
- Mais je vous ai dit que je vais bien !

Protestai-je, comme si le dire à voix haute suffirait à ce que ça ne devienne une réalité. Breaking News : ça ne fonctionnait pas du tout comme ça… Le médecin finit par s’éclipser après s’être assuré que je n’allais pas retenter un geste stupide, nous laissant seule avec la demoiselle aux yeux maudits, que j’osais un peu plus regarder maintenant que ma vue était floue.

- J’ai pas fait exprès, je le jure...

Grommelai-je à son attention, l'air mi-boudeur, mi-exaspéré, en référence à ce qu’elle m’avait jeté à la figure un peu plus tôt. “Evite de tourner de de l’oeil”, qu’elle avait dit. Echec cuisant... Mais quelle belle journée de merde !

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Daimon Weiss
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Daimon Weiss
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Daimon Weiss
Ven 14 Mai - 13:40

Wake me
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En rentrant dans le logiciel les informations données par l’élémentaire, Hanaelle réalise qu’il est plus jeune qu’elle. Pas de beaucoup, à peine quatre mois, mais plus jeune quand même. C’est marrant, elle le voyait un peu plus âgé, comme quoi ça ne veut rien dire. Enfin bon, ça n’a pas d’importance au fond, puisqu’il ne s’est rien passé avec lui. Puis ça aurait pas été le premier type plus jeune qu’elle se tapait hein. Au moment d’enregistrer les informations, elle hésite, l’espace d’un instant, à changer l’orthographe de Daimon pour “Démon” mais elle s’abstient. C’est puéril comme comportement et probablement que ça ne ferait rire qu’elle. Si elle peut s’éviter un sermon de sa supérieure, elle va pas se faire prier. Elle relève les yeux de son écran pour donner le questionnaire et le stylo au grand blond sexy - mais con - et lui lance un regard sévère quand il lui souhaite de passer une bonne nuit. Putain mais il est vraiment con ou il le fait exprès ?! Pour la peine, elle ne lui répond même pas quand il s’éloigne ! Surtout qu’elle n’a pas vraiment envie qu’il passe une “bonne journée” vu comment il vient de pourrir la sienne en réapparaissant dans sa vie sans prévenir.

Enfin bon, maintenant qu’il a quitté l’accueil, elle ne devrait plus le voir. A la rigueur, ils se croiseront quand il quittera l’établissement et fin de l’histoire. Allez, on se motive et on laisse pas une belle gueule de salaud gâcher la journée. Le Karma doit être de bonne humeur - ou lui préparer un sale coup - puisque c’est ce moment que choisit le rendez-vous suivant pour arriver. Pour le coup, elle est beaucoup plus professionnelle qu’avec le Weiss et prend le temps d’expliquer à la demoiselle comment se passe un don du sang puisque c’est son premier. Elle l’oriente ensuite vers le bureau d’un de ses collègues. Bon, normalement, elle a un peu de temps avant le prochain rendez-vous - même si certaines personnes viennent sans rendez-vous - donc elle va pouvoir mettre à jour ses dossiers et recommander des flacons d’analyses parce que le stock commence à être juste. Bon, autant commencer par le plus chiant ! Elle se lève pour aller vers la grande armoire qui contient des classeurs dans lesquels tous les dossiers sont soigneusement rangés. Franchement, c’est compliqué pour pas grand-chose cette organisation mais bon, elle s’y plie. Maintenant, elle a plus qu’à trouver le dossier de monsieur Spillmaeker. Elle attrape le classeur marqué d’une petite étiquette “R-S-T” et cherche le dossier en question quand une voix familière l’interpelle dans son dos pour lui demander de rester avec un donneur. Ah, un malaise, ça arrive parfois, elle a fini par connaître la procédure à force.

- Pas de problème, je m’en occupe ! assure-t-elle en bataillant pour refermer le classeur.

Quand elle y arrive, elle se tourne pour le poser sur son bureau quand ses yeux se posent sur Daimon. Ah. C’est lui qui fait un petit malaise ? Finalement, le Karma était bien en train de lui préparer un sale coup. Putain de Karma ! Elle laisse le médecin repartir avant de s’avancer vers l’élémentaire qui, pour le coup, est franchement pâle. Quand elle s’arrête à sa hauteur, elle l’entend grommeler qu’il l’a pas fait exprès. Manquerait plus que ça tiens ! Avec un soupir, elle se résigne à faire son travail et l’aide à se remettre sur pieds, passant un bras autour de sa taille pour le soutenir.

- Un grand gaillard comme toi terrassé par une aiguille, on aura tout vu. Allez, avance, on va te mettre en salle de collation, tu seras mieux.

Surtout que c’est la procédure et que ça évitera qu’il fasse flipper les petits courageux venus sauver des vies. Elle se met à avancer et vérifie du coin de l'œil que le toutou les suit bien. Enfin l’Eidolon, parce que ça doit pas être un vulgaire chien en fait, mais ça revient au même. Il n’y a que quelques mètres qui séparent l’accueil de la salle de collation, mais elle a l’impression de marcher pendant des heures tant elle est consciente de la proximité du blond. Quand ils arrivent enfin à destination, elle l’aide à s’installer sur la première chaise venue et s’éloigne de lui rapidement. Pour pas donner l’impression de le fuir - même si c’est ce qu’elle fait hein - elle s’approche des brocs contenant les boissons chaudes et lui sert un verre de chocolat chaud - soit le premier truc qui lui passe par la main - avant de le poser devant lui.

- Tiens, bois ça, ça te fera du bien. Tu veux manger un truc ?

Il lui semble bien qu’il reste tout une boîte de pâtes de fruits, le truc dont personne veut quoi, ça lui fera une petite vengeance de lui refiler ça. En attendant, elle s’éloigne de nouveau pour se servir un café. Parce que putain, la journée va être longue, elle le sent.


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Hanaelle Pennel
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Hanaelle Pennel
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Hanaelle Pennel
Lun 17 Mai - 17:32


How can you see into my eyes, like open doors, leading you down into my core where I've become so numb Hanaelle & Daimon 28/04


Ca ressemblait quand même au scénario d’une mauvaise comédie cette histoire… Quelles étaient les chances que je retombe sur cette fille, tout d’abord ? Et ensuite, quelles étaient les chances que je fasse un putain de malaise pile au moment où il fallait pas et que je me retrouve coincé là avec elle ?! C’était Liloo qui jubilait là, elle qui croyait au destin dur comme fer.

-  C’est pas pour rien tout ça mon p’tit Prince, c’est l’univers qui te donne une deuxième chance de mieux te comporter !

Comment pouvait-on être aussi moralisateur avec un air aussi mignon ? Elle me tuait. Et je lui jetai un regard assassin en guise de réponse. J’avais clairement pas besoin de ses commentaires dans ma tête dans cette situation. Je trouvai encore le moyen de passer pour un gros mâlin avec mon excuse pourrie… Bah oui, évidemment que je ne le faisais pas exprès. Je m’infligeai une baffe mentale pour la peine. L’instant d’après elle était collée à moi pour essayer de me relever. Woh… mauvaise idée là !

- Ah mais je peux mar… O...OK.

Me résignai-je en sentant que clairement, si elle me lâchait, je m’écroulai par terre. Et je m’étais assez affiché comme ça pour ne pas en remettre une couche. J’avais clairement des vertiges, et le trajet fut franchement laborieux, que ce soit parce que je ne tenais vraiment pas sur mes pattes, ou parce que ça réveillait des souvenirs dont on se serait bien passés tous les deux. Alors à sa petite remarque, je ne résistai pas à l’occasion d’une petite touche d’humour.

- Ah bon, les malaises sont réservés aux gens petits ?.

Répliquai-je dans un sourire, tentant la carte de l’humour tout en sentant que ce n’était peut être pas le bon moment, ou la bonne personne, ou… bref. J’avais perdu une belle occasion de me taire, mais ce n’était pas la première fois, et ça ne serait pas non plus la dernière. On finit par atteindre la fameuse salle de collation, où je pus me laisser tomber comme un poids mort sur une chaine. Liloo vint se coller à ma jambe, mais je soupçonnai que c’était plus pour continuer de me faire son harcèlement mental que par pur soutien. Sous ses airs angéliques, mon Eidolon pouvait être une vraie diablesse parfois.

Hanaelle revint avec une boisson chaude, du chocolat à l’odeur, que j’accueillis avec un “merci” vaseux, car je n’étais toujours pas dans mon assiette. J’attrapai le verre, que je portai à mes lèvres. OK, le goût sucré faisait du bien, c’était déjà ça.

- Je veux bien, merci...

Marmonai-je, encore un peu dans les vappes alors qu’elle partait me chercher de quoi me donner des forces. Liloo décida que c’était le bon moment pour revenir à la charge. Le potentiel de fatigue de cette Samoyède était infini… Je commençai à sentir un mal de crâne poindre, et je n’avais pas du tout envie de me lancer dans une discussion mentale, mais elle était difficile à ignorer...

-  Allez, c’est le moment parfait pour faire son mea culpa !

- Hein ?! Mais achète toi un dico Liloo pour consulter le mot parfait, ce moment n’a RIEN de parfait...

-  Mais siiii ! Vous êtes tous les deux en tête à tête et…. techniquement elle ne peut pas te jeter dehors !

- Ah super, très réconfortant, ça m’encourage vachement, merci Liloo...

-  Alleeeeez p’tit Prince ! Tu vas le regretter sinon ! Allez, t’es pas un mauvais garçon, tu vas pas laisser le malentendu s’installer comme ça ? Alleeeeez !

Le mal de crâne n’allait pas tarder à muter en migraine si elle continuait. Elle me pompait l’air là, tant et si bien que je ne réalisai que trop tard que ma réponse suivante fut bel et bien prononcée à haute voix, et pas dans ma tête, comme je le pensais :

- Bordel mais lâche l’affaire, t’es lourde là !

Pile au moment où Hanaelle revenait avec ce qui ressemblait à des pâtes de fruits. Le timing était tellement mauvais et le moment tellement gênant que j’eus l’impression de piquer un fard… Ce qui ne devait pas du tout être discret, vu qu’il y a quelques secondes à peine, j’étais blanc comme un linge. C’était bien le moment de se transformer en feu rouge quoi.

- Je… euh… pas toi.

Balbutiai-je, un peu à cours de mots. Non mais c’était pas possible, c’était le destin qui voulait que je continue de m’enfoncer avec elle ou quoi ? Comment je pouvais passer du type le plus à l’aise en baratin en société au gosse de 6 ans qui a l’impression qu’on l’a attrapé la main dans le sac en train d’essayer de voler des bonbecs à la boulangerie du coin ? C’était lamentable. Et ça empirait de plus en plus. Et Liloo qui revenait à la charge. Bordel… Elle n’allait donc pas se taire tant que je ne mettais pas les pieds dans le plat, hein ? Très bien. Si c’était l’unique solution…

Tripotant la boîte de pâte de fruits du bout des doigts, je cherchai un truc sur lequel poser mes yeux. Je finis par décider de les planter dans les siens, même si ça m’enlevait plus de courage que ça ne m’en donnait, parce que bon… C’était quand même malpoli de s’adresser à quelqu’un en dévisageant ses pieds ou son Eidolon. Alors oui, je n’étais pas connu pour mes bonnes manières, mais si je pouvais éviter d'aggraver mon cas déjà bien critique, c’était le moment de déployer quelques efforts. J’avais la bouche un peu pâteuse -et ce n’était pas la faute des pâtes de fruit, que je n’avais pas encore touchées- alors ça s’annonçait pas très éloquent, mais on pourrait au moins dire que ces excuses auraient le mérite d’exister...

- Ecoute… euhm… Tu dois pas avoir envie de reparler de ça plus que moi j’imagine mais… Je voulais te dire que j’aurais dû m’excuser convenablement pour l’autre soir.

Finis-je par dire, tapotant nerveusement du pied par terre. C’était le pied contre Liloo, en plus, mais ça lui ferait les pieds justement -enfin les pattes- vu que c’était de sa faute si j’étais dans cet état là. Lorsque je l’avais plantée là toute seule, la pauvre, fuyant la queue entre les jambes, littéralement, j’avais baragouiné un rapide ‘désolé’, mais on ne pouvait pas vraiment dire que ça comptait comme de vraies excuses.

- J’ai euh… Je me suis dégonflé. Parce que...

Je poussai un soupir qui venait du plus profond de moi. J’avais envie d’être le plus honnête possible, mais sans trop en dire. Je n’allais pas lui dérouler le tapis de mes blessures profondes, ce serait très malvenu, et je n’aimais de toute façon pas parler de ce genre de choses. J’avais déjà du mal à en parler à Kartane ou Parker, alors une personne que je connaissais à peine et qui en plus voyait en moi un gros con… Non. Ca n’avait aucun sens.

- J’étais intimidé.

Conclus-je, ce qui était ce qu’il y avait de plus proche de la vérité sans trop en dévoiler. De toute façon, elle devait se foutre comme d’une guigne des raisons de la dite intimidation. En fait… je n’étais même pas certain qu’elle allait me croire. Ca sonnait comme la pire excuse foireuse du monde maintenant que j’y mettais deux secondes de réflexion. Bon ben… au moins j’aurais essayé. Et comme pour me conforter dans mon choix et dans ma réaction, Liloo vint me donner un coup de tête affectueux sur le mollet. Par réflexe, ma main vint chercher sa petite tête pour lui gratouiller l’oreille. Je faisais toujours ça quand je cherchais un peu d’assurance.

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Daimon Weiss
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Daimon Weiss
Ven 21 Mai - 21:06

Wake me
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Finalement, aider l’autre idiot blond, c’est peut-être pas une bonne idée. Parce qu’en passant son bras autour de sa taille, Hanaelle se souvient un peu trop bien de ce qui se cache sous son t-shirt. Franchement, il a pas à rougir de son corps, juste de son attitude, et elle n’a justement pas envie de repenser à tout ça. Trop tard, et merde, voilà, elle est agacée ! C’est sûrement pour ça qu’elle lui lance un regard glacial quand il s’essaie à l’humour. Déjà parce que sa blague est nulle - et elle manque clairement d’objectivité - et ensuite parce que merde quoi, il a cru qu’ils étaient potes ?! Si c’était ce qu’il voulait, il se serait pas enfui de chez elle comme un lâche putain ! Du coup, elle l’abandonne sans cérémonie sur une chaise et s’empresse de s’éloigner de lui pour ne pas avoir à penser que c’est quand même vachement agréable, un corps chaud contre soi. Bordel, ce qu’elle fait pitié parfois… En même temps, elle se sent tellement seule qu’elle passe son temps à écumer les bars à la recherche de tocards qui pourront lui faire oublier, l’espace de quelques heures, à quel point sa vie est merdique. Ok, c’est vrai, des fois, c’est pas forcément agréable, mais rien n’a été pire que l’abandon violent que lui avait servi Daimon.

Pour éviter de penser à tout ça et surtout à l’impact - désastreux - que ça a eu sur elle, Hanaelle sert une boisson chaude au bellâtre à bouclettes et tant pis s’il est pas d’accord. Il a l’air d’avoir saisi le message implicite puisqu’il la remercie. Bon, peut-être qu’elle peut faire un effort, et son boulot par la même occasion. Donc, elle lui propose un truc à manger, de toute façon, c’est la procédure, il va pas vraiment avoir le choix, elle le laissera plus difficilement partir s’il avale rien. Elle farfouille un instant dans l’armoire pour remettre la main sur le carton de pâtes de fruits - c’est pas parce qu’elle est professionnelle qu’elle ne va pas être vache avec lui - avant de se tourner vers lui.

- T’as une préférence pour le goût ? demande-t-elle sur un ton détaché.

Sauf que l’autre crétin l’ignore, trop concentré sur… Elle sait même pas en fait, mais ça l’énerve. D’un pas rapide, elle s’approche de lui, la boîte de pâtes de fruits à la main, et revient à la charge sur un ton un poil plus agacé.

- Hé je te parle !

Et là… là, il dit ce qu’il faut pas dire. Qu’elle le lâche parce qu’elle est lourde ?! Il est sérieux là ?! Putain mais...mais il mérite des baffes ce connard !! Sans plus de cérémonie, elle laisse tomber la boîte sur ses cuisses - en espérant lui faire mal au passage. Quelques pâtes de fruits en profitent pour se faire la malle mais elle s’en moque.

- Ok, démerde toi ! Et tu ramasseras aussi ! lâche-t-elle sur un ton acide.

Avant de s’éloigner de lui comme s’il avait la peste. Elle retourne près des boissons chaudes et récupère son gobelet de café - en luttant contre son envie de le lui lancer au visage - pour s’occuper les mains. Là, elle s’en fout qu’il soit même pas dix heures du matin, elle aurait pas dit non à un truc plus fort. Quand Daimon reprend la parole, elle le foudroie du regard, pour lui montrer qu’elle ne le croit pas un seul instant, quand bien même il est aussi rouge qu’une tomate trop mûre.

- Tu parlais à ton chien peut-être ? répond-elle sur un ton railleur. Peu importe, tu ferais peut-être mieux de te taire avant d’aggraver ton cas.

Pour bien marquer que la discussion est close, du moins pour elle, elle vide d’un trait son gobelet de café avant de le laisser tomber dans la poubelle prévue à cet effet. Pourquoi est-ce qu’il a fallu qu’il vienne aujourd’hui ? Et qu’il fasse un malaise en prime ? Pourquoi est-ce qu’elle a ce stupide rendez-vous à cause duquel elle est venue plus tôt ?! Pourquoi est-ce que le Karma a l’air de s’éclater à foutre sa vie en l’air au juste ?! Et l’autre qui n’a pas compris le message et qui se remet à parler de l’autre soir ! Pour le coup, ce n’est pas de la colère ou de l’agacement qui passe dans le regard de la blonde, mais de la détresse. Elle n’a pas envie d’entendre ses excuses et encore moins une explication, mais elle n’arrive pas à l’arrêter. Elle se retrouve obligée de se cramponner à la table pour ne pas perdre pied. Forcément, elle l’écoute du coup, même si elle n’en a pas envie, parce qu’elle se voit mal se boucher les oreilles et chanter à tue-tête Le bon roi Dagobert juste pour ne pas entendre sa voix. Et finalement, quand l’explication arrive, elle tombe des nues. Intimidé ??? Il était intimidé ??? Un rire sans joie et blessé lui échappe alors qu’elle le détaille.

- Intimidé ? T’as pas trouvé mieux comme excuse ?! Parce que je te crois pas ! Moi je t’intimide ??? C’est la meilleure quoi !

Pendant qu’elle parle, elle se détache de la table contre laquelle elle était appuyée et s’approche de lui, jusqu’à être à côté de sa chaise, puis elle se penche pour le regarder, de telle sorte que leur visages se retrouvent à quelques centimètres l’un de l’autre.

- Et là, je t’intimide toujours ?

Sa voix se fait plus basse quand elle pose la question, presque tremblante d’émotions contenues. Décidément, le Karma a vraiment envie de se foutre de sa gueule !


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Hanaelle Pennel
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Sam 22 Mai - 20:35


How can you see into my eyes, like open doors, leading you down into my core where I've become so numb Hanaelle & Daimon 28/04


J’aurais pu me douter que ma petite altercation avec Liloo allait être mal interprétée… Et me voilà donc avec une Hanaelle d’humeur massacrante et des pâtes de fruit laissées à l’abandon par terre ou sur moi. Je rassemblai celles qui décoraient mes jambes pour les remettre dans leur boîte, et je ramassai celles tombées par terre pour les jeter plus tard. Je crus tout de même bon de lui préciser que contrairement à ce qu’elle pensait, ma phrase ne lui était nullement adressée.

- Mais oui !

Répondis-je alors qu’elle ironisait sur le fait que je parlais à mon chien. Bon, c’était une eidolon plus qu’un chien, mais je n’étais pas certain que lui apporter ce genre de précision allait redorer mon blason. D’ailleurs, à la croire, la seule chose qui pouvait arranger mon cas, c’était de me taire. Ce que je fis. Un moment.  Jusqu’à ce que j’ai l’idée sublime de prendre mon courage à deux mains pour lui présenter les fameuses excuses. Rien qu’à sa tête, je compris que ce n’était pas une très bonne idée, et qu’elle donnerait cher pour pouvoir se téléporter très loin d’ici. Mais maintenant que j’avais entre-ouvert la porte, ce n’était pas pour mieux la refermer au nez de ma lâcheté. Trop tard pour faire demi-tour, il fallait maintenant aller au bout. Ce que je fis. Avec le peu de bravour qui me restait. Et si je ne m’attendais pas spécialement à ce qu’elle me tende la main pour me proposer d’enterrer la hâche de guerre et laisser cette malheureuse expérience derrière nous, je ne m’étais pas non plus attendu à ce qu’elle bondisse dans ma direction pour venir se pencher sur moi. Proche. Beaucoup trop proche.

En d’autres circonstances, devant une telle provocation, je n’aurais probablement pas hésité deux secondes avant de répondre à ce défi silencieux, à venir me saisir de son visage pour venir le plaquer au mien, insolemment, impétueusement, pour venir dévorer ces lèvres que je savais qui plus est délicieuses, pour voler son souffle en même temps que je lui volerais ce baiser. Mais il y avait ces yeux, ces putains d’yeux...

Ne disait-on pas que les yeux étaient le miroir de l’âme ? Eh bien moi, j’avais toujours détesté les miroirs. Enfin toujours… depuis longtemps. Ça avait commencé vers mes 16 ans. A l’époque, ce que me renvoyait le miroir me dégoûtait. J’y voyais ce que ma mère voyait sans doute : un pion, un objet de convoitise et d’orchestration, un moyen vers une fin indigne d’avoir son propre destin. Ça m’avait longtemps terrorisé, puis écœuré, jusqu’à ce que je ne décide de ne plus m’y confronter. Depuis, je m’étais retrouvé face à un miroir une seule fois, à la caserne, suite à une mauvaise blague d’un collègue, et j’avais écopé d’un blâme, parce que une blague n’est pas une raison suffisante de frapper quelqu’un.

En l’occurrence, le miroir ne me renvoyait pas mon image, mais un aperçu de ce qui se cachait derrière les yeux froids d’Hanaelle. L’ennui, c’était que ce qui s’y cachait ressemblait un peu trop à ce que j’essayais d’oublier dans mon propre cœur. J’avais presque l’impression d’entendre la fissure se déchirer en moi en me plongeant dans son regard. Et ça me faisait mal comme si c’était mon cœur qu’on venait tirer jusqu’à rupture. Je déglutis, lentement, et bruyamment dans ce silence sacré qui était retombé autour de nous. Je finis par détourner le regard, mais j’étais encore oppressé par sa proximité et par cette sensation qu’on pressait mon cœur comme un agrume qui avait pourtant déjà craché tout son jus.

- Non.

mentis-je, crispant mes doigts sur les accoudoirs de la chaise, les yeux fixés sur un point invisible au sol.

- Non. T’as raison. C’était pas ça.

Je faisais machine arrière, renonçant à essayer d’expliquer quoique ce soit. Des fois, il valait mieux passer pour plus salaud qu’on ne l’était vraiment plutôt que d’affronter ses démons intérieurs. Et en même temps… à quoi je m’étais attendu sérieusement ? Si je courbais l’échine, une fois de plus, et que j’attendais, ça allait finir par passer. Je m’étais répété ça inlassablement de mes 15 à 24 ans. Qu’est-ce que c’était qu’une fois de plus au final ? Elle allait bien finir par reculer. Et moi par respirer. Je sentis quelque chose de froid sur mon mollet : Liloo venait de remonter mon jeans pour coller sa truffe sur ma peau et me jetant un regard de soutien. Elle savait que ça me réconfortait quand elle faisait ça.

- Je vais y aller, ça vaudra mieux.

Ajoutai-je, songeant que j’allais accélérer la fin du supplice comme ça. J’amorçai un geste pour me redresser, sauf que allez savoir si c’était le malaise qui ne s’était toujours pas dissipé ou sa proximité qui me troublait plus que de raison, mais je fus pris d’un violent vertige. Retour à l’envoyeur, me revoilà scotché au siège.

- .. dans 5 minutes.

Conclus-je, attrapant mon front avec ma main comme si ça pouvait stabiliser la sensation de tournis -Breaking news : ça ne fonctionnait pas du tout. On allait bien réussir à s’ignorer 5 minutes, non ? Si je ne disais rien, elle était de toute façon partie pour m’ignorer, de base. Je me ratatinai sur ma chaise, songeant que si j’arrivais à avoir l’air plus petit, je serais plus facile à ignorer. Evidemment, c’était toujours plus compliqué quand on était une grande tige. Je finis par fermer les yeux, parce que c’était bien connu : ce qu’on ne voyait pas n’existait pas. Ah la théorie du déni…  Sauf qu’en fait, fermer les yeux quand on avait des vertiges, c’était assez abominable. Je les rouvris et les dardai sur Liloo, qui me regardait avec un air désolé. Je mourrais d’envie de lui balancer un “alors, t’es contente ? Super idée les excuses”, mais avec sa petite bouille trop mignone, il m’était difficile de lui en vouloir. Alors je me contentai de la fixer avec un air vide, attendant que le temps et le tournis passent.

Sauf que cette histoire me travaillait. Elle m’avait figé sur place en ne me laissant d’autre choix que celui de la fixer dans les yeux, elle m’avait coupé dans mon élan, et pourtant, j’étais parti pour m’excuser avec sincèrité, à la base. Peut être pas pour lui dire le fin fond de ma pensée mais… En fait, c’était sans doute ça, que j’aurais dû faire. Ne pas faire dans la demie-mesure, au contraire, tout lui déballer. Elle n’aurait sans doute pas été moins en colère, mais elle m’aurait peut être cru ? La vraie question, c’était peut être pourquoi est-ce que je voulais qu’elle me croit… Après tout, j’avais fait les choses correctement. Pas ce soir là, évidemment, mais là tout de suite. Je m’étais excusé de mon comportement. Ca aurait dû laver ma conscience. C’était en partie à ça que servaient les excuses, non ? Mes doigts s’étaient serrés en un poing, qui martelait à répétition l’accoudoir de la chaise alors que j’essayais d’ordonner mes pensées.

Ma voix s’éleva avant même que je ne me sois préparé psychologiquement à ce que j’allais dire. J’avais relevé les yeux vers elle, me demandant combien de temps j’allais réussir à soutenir son regard si elle le plantait à nouveau dans le mien.

- Je vais te dire pourquoi j’ai pas couché avec toi.

Déclarai-je, laissant de côté le politiquement correct. Et avant qu’elle ne puisse me répondre qu’elle ne voulait pas le savoir, j’enchaînai.

- Parce que t’es une fille paumée et esseulée. Persuadée qu’elle ne vaut rien de mieux que ce que les hommes voient en elle, à savoir un bout de viande, et qu’elle ne mérite pas mieux que ce que tous les connards du coin veulent bien lui donner.

Moi. Tu es moi, tout simplement.

- Et c’était trop pour moi.

Mon corps tout entier était tendu, comme si je m’apprétais à devoir faire face à l’apocalypse dans quelques secondes à peine. Dur de dire ce qui me ferait le plus peur. Le silence ? Une baffe ? Une insulte ? Des insultes ? Un crochet du droit ? Je ne la connaissais pas, cette fille-là. Je ne savais pas de quoi elle était capable. Diable ! Je ne savais même pas de quoi MOI j’étais capable. De creuser ma propre tombe, visiblement.

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Daimon Weiss
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Dim 23 Mai - 15:08

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Intimidé, c’est ça son excuse pour justifier son départ précipité de lâche le soir de leur rencontre ?! Hanaelle ne le croit pas, et pire encore, sa réponse l’énerve. Sauf que la colère, ça va, la blonde sait la gérer, elle préfère ça au malaise qu’elle a ressenti plus tôt en le voyant. Quelque part, la colère, c’est quand même plus sain. Même si ça lui fait faire n’importe quoi, comme s’approcher du blond et se pencher vers lui jusqu’à ce que leurs visages ne soient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Une provocation muette en somme. A laquelle il ne répond pas… Elle l’entend déglutir avant de le voir détourner les yeux et encore une fois, Hanaelle se sent rejetée, repoussée, abandonnée. Ce qui n’a aucun sens parce qu’elle n’a rien à attendre de ce type ! Rien du tout, elle devrait se foutre de son avis ! Ne pas se laisser affecter de la sorte mais elle n’y arrive pas. L’espace d’une seconde, d’une toute petite seconde, elle est tentée de réduire la distance qui les sépare à néant et de lui voler un baiser, juste pour le faire chier, juste pour lui prouver qu’elle en est capable, juste pour lui montrer qu’elle lui en veut, juste pour se faire du mal… mais elle éloigne cette idée de ses pensées.

Elle finit elle aussi par détourner le regard avant de s’éloigner quand il lui répond que non, elle ne l’intimide pas. Un mensonge, encore. Il suffit de voir la façon dont il s’accroche à ses accoudoirs. Elle ne le comprend pas, mais d’un autre côté, qu’est-ce qu’il y a à comprendre ? C’est juste un type comme un autre, sans importance. Elle a l’impression d’être groggy quand elle recule, de vaciller sur ses jambes comme si elle avait trop bu, alors qu’elle n’a pris que du café depuis qu’elle s’est levée. Ce type… il a un effet néfaste sur elle et comme toutes les choses qui lui font du mal en ce moment, elle a du mal à s’en détourner. Et lui, visiblement, il a envie de la fuir à en juger par son envie de s’en aller. Malgré son malaise qui n’est visiblement toujours pas passé puisqu’il se rassoit aussitôt.

- Arrête de faire l’idiot et reste assis jusqu’à ce que ça aille mieux ! Mange, ça peut que te faire du bien !

Sa voix claque plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu dans la pièce mais tant pis. Elle en profite pour récupérer les pâtes de fruits qui sont tombées par terre et les jeter. C’est gâcher de la nourriture mais tant pis, au pire, sa cheffe lui gueulera dessus, vu la matinée de merde qu’elle est en train de passer, ça ne pourra pas être pire. En retournant près des provisions pour les donneurs, elle hésite et après un soupir, elle prend une corbeille de muffins qu’elle pose devant le bellâtre blond. Au moins, s’il a la bouche pleine, il pourra pas parler et ça ne sera pas plus mal. Décidant de l’ignorer, Hanaelle se met à réarranger les corbeilles de nourritures, remettant des confitures ou redressant un petit pain alors que c’est inutile. Tout pour s’occuper et ne pas se tourner vers le blond. Tout. Mais bien sûr, il n’est pas de cet avis, puisqu’il reprend la parole.

Elle se raidit en l’entendant et se tourne vers lui, vivement, dans le but de lui ordonner de se taire mais il ne lui en laisse pas le temps. Paumée… Esseulée… Vaut rien...Bout de viande… Chacun de ses mots la percutent de plein fouet, comme autant de coups qu’elle se prendrait dans la figure. Son visage perd toutes traces de couleur pour devenir blanc comme un linge. Elle essaie de se retenir à la table derrière elle parce que ses paroles… c’est comme un gouffre qui s’ouvre sous ses pieds… mais elle ne parvient qu’à se faire mal en ripant sur le bord et en faisant tomber la corbeille de petits pains. Elle serre les poings, laissant volontairement ses ongles s’enfoncer dans sa paume jusqu’à se faire mal. Elle se mord la lèvre pour retenir le cri de désespoir qu’elle sent monter dans sa poitrine. Le regard qu’elle pose sur Daimon est hanté, plein de ses démons qu’elle s’efforce d’ignorer la plupart du temps. Qu’elle arrive à ignorer la plupart du temps, mais pas là. Pas alors qu’il vient de lui balancer ça en pleine gueule.

“C’était trop pour moi”... Et elle alors ? Qu’est-ce qu’elle devrait dire au juste ?! Est-ce qu’il a conscience de ce qu’il est en train de lui envoyer dans les dents ? De ce qu’elle a ressenti quand il l’a laissée ? Puis quand elle s’est retrouvée à genoux dans une ruelle sordide entourée de deux types peu recommandables ?! Ok, elle le cherche peut-être, mais c’est pas pour autant qu’elle ne le vit pas mal. Une vague de dégoût d’elle-même s’abat sur elle sans prévenir, plus forte encore que celles qu’elle ressent d’habitude. Elle a envie de se faire du mal, de boire, d’oublier tout ça, mais elle peut pas, parce qu’elle est en plein travail et qu’en face d’elle, il y a cet imbécile qui la juge en se foutant de l’impact de ses mots. Elle finit par se redresser, par mettre un pied devant l’autre en vacillant, le regard fixé sur la sortie, comme un objectif à atteindre.

- Tu ne sais rien de moi…


Elle aurait aimé lâché ça comme une accusation, avec colère et froideur, mais même à ses oreilles, cette phrase sonne misérable et pathétique. Comme elle… Sans plus attendre, sans demander son reste et sans même le prévenir, elle traverse la salle pour le laisser derrière. Elle ne peut pas rester face à lui, ni face à personne d’autre. Des images qu’elle préférerait oublier défilent devant ses yeux, lui donnant envie de mourir. Il a raison… Elle n’est qu’un morceau de viande, une putain qui devient un jouet entre les mains de connards.


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Hanaelle Pennel
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