Les liens utiles

ϟ Tout savoir sur Chesscross
ϟ Breaking news de Chesscross
ϟ Coin des invités
ϟ Le jeu du Karma
ϟ Pour se faire des amis
ϟ Les bottins

ϟ RP du mois d'avril



 
AccueilAccueil  CalendrierCalendrier  Dernières imagesDernières images  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Come into my world, see through my eyes ~ Parker [Karma interdit]

 :: Chesscross :: Centre-ville :: Quartier historique :: Butte Gueule-de-loup :: Jardin Sybellius Weiss
Sam 22 Mai - 14:29

Come into my world, see through my eyes

Samedi 24 avril 2021

Kartane passa délicatement sa main dans les boucles blondes de Nisha, comme s’il craignait que ce simple geste suffise à briser ce qui restait de lui. La nuit avait été épouvantable et entrecoupée régulièrement par les hurlements glaçants du jeune homme, relayés non seulement par la proximité de leurs chambres, mais également par le babyphone que le Roi laissait toujours allumé. S’il était facile de deviner que son cousin faisait des crises quand il se mettait à crier, parfois, ça pouvait être plus vicieux et il préférait garder un contact permanent avec lui, en plus de son eidolon qui le prévenait dès que Nisha succombait à ses angoisses et ses souvenirs. Il couva du regard la silhouette fragile qui l’observait avec des yeux inexpressifs, roulée en boule sous ses couvertures.

- Je dois partir, Nisha, souffla-t-il tendrement en caressant sa joue. Je reviens tout à l’heure. Daimon est là, Luce et Dorian aussi. Si les ombres reviennent, ne reste pas tout seul, s’il te plait.

Comme il s’y attendait, il n’eut aucune réaction. Lorsque son cousin était dans cet état, son esprit trop loin pour se focaliser sur ce qui l’entourait, Kartane savait qu’il ne servait à rien d’insister. Il espérait cependant que le blond se souviendrait de ses paroles en cas de besoin. Il ne s’autorisa pas un soupir, dans le cas éventuel où Nisha pourrait le percevoir et mal l'interpréter et resta encore un instant à caresser ses cheveux tendrement avant de se lever et de refermer sans bruit la porte de la chambre. Il sortit directement de ses appartements, étant déjà habillé et préparé, Gio sur les épaules, et rejoignit son chauffeur qui l’attendait, conformément à sa demande, devant le Manoir. Le Roi se glissa dans la berline et profita du court trajet pour vérifier ses emails sur sa tablette.

Il aurait été trompeur de croire que l’Agora restait vide le week-end parce que le bâtiment était fermé aux visiteurs durant ces deux jours. Certes, la plupart des employés ne travaillaient pas en fin de semaine et les lieux cessaient, pendant ce temps, de grouiller de vie et d’animation, pourtant, on croisait régulièrement des personnes venues s’avancer. Kartane faisait partie de ces gens-là. Rester libre tous les weekends relevait d’une douce utopie lorsqu’on se retrouvait à un poste important. Il parvenait parfois à se dégager assez de temps pour souffler, mais ce n’était pas systématique, surtout ces derniers temps. La passation de pouvoir entre Keith Sullivan avait créé des remous dans le Conseil de Chesscross et il avait, de ce fait, pris un peu de retard dans le traitement des affaires courantes. Rien d'irréparable, simplement, il fallait que ce soit fait. Le Weiss profitait donc de ce samedi matin pour traiter les dossiers en cours restés trop longtemps ignorés. Il ne pouvait pas déléguer tout son travail à son Diplomate, déjà bien occupé et, s’il préférait en général travailler depuis son propre bureau, dans ses appartements privés du Manoir, aujourd’hui, il avait besoin des archives et documents de l’Agora.

Il salua les quelques collègues venus faire la même chose que lui et s’installa dans son bureau officiel, se plongeant dans ses papiers en mettant de côté sa vie personnelle. Dissocier sa vie privée et sa vie professionnelle était essentiel avec un rôle comme le sien et lorsqu’il endossait son titre de Roi, il préférait rester concentré uniquement sur la tâche bien assez compliquée de veiller sur les élémentaires de la cité-état.

Un grognement dans un coin de son esprit le fit relever la tête de ses documents plusieurs heures plus tard. Son eidolon le prévenait, à sa façon, qu’il était temps de laisser là ses devoirs royaux pour satisfaire les besoins de son estomac, tirant un discret sourire à Kartane. Ce dernier indiqua à Gio qu’il terminait son dossier, provoquant une vague de désapprobation chez l’ancien mafieux qui ne répondit cependant rien, parfaitement conscient des raisons qui poussaient le brun à finir. Quelques minutes plus tard, le Weiss abandonna son bureau et partit manger en ville.

Le magnifique ciel bleu qui surplombait la ville ressemblait à une invitation à aller se dégourdir les jambes. Il ne fallut pas longtemps à l’élémentaire, une fois son repas pris, pour décider de céder à cet appel et choisir de faire un tour dans les jardins Sybellius Weiss, derrière l’Agora. Il n’avait pas son garde-corps, qu’il préférait laisser libre le weekend, mais peu importait. Au moins, à cette heure-ci, la plupart des gens mangeaient et les jardins étaient à peu près déserts, ce qui éviterait qu’on le regarde trop. Il flâna dans les allées, laissant son regard errer sur les parterres de fleurs bien entretenues, notamment les gueules-de-loup qui avaient donné leur nom à la butte du centre-ville, qui embaumaient l’air ambiant avec leur parfum entêtant. Une légère brise rafraichissait l’atmosphère et seuls quelques rires ainsi que les rumeurs de la ville venaient troubler le calme des lieux… jusqu’à ce que des cris déchirent cette tranquillité.

- Hé ! Mais qu’est-ce que vous foutez ?! fit une voix d’homme un peu plus loin. Mais laissez ça !

Un bruit d’affrontement et des exclamations suivirent l’intervention soudaine. Kartane se mit aussitôt aux abois, prêt à intervenir. Il sentait, dans son esprit, Gio faire de même tandis qu’il s’avançait prudemment  dans l’herbe en pressant le pas. Des mouvements derrière un bosquet attirèrent son attention. Plissant les yeux, il se redressa, les mains légèrement relevées pour l’aider à utiliser son don en cas de besoin.

- Casse-toi le vieux !
s’écria une voix manifestement plus jeune. On fait des trucs importants ! Y’a des gens qui crèvent en Australie, nous on veut changer ça !
- En collant des tracts anti-thérians partout ? reprit le premier homme. C’est interdit, la discrimnation !
- Ta gueule ! T’es un thérian, c’est ça ?! T’es de leur côté ? T’es… Merde !

Kartane venait de contourner le bosquet qui lui cachait la vue et posa un regard tranchant sur l’étudiant qui parlait. Devant lui, trois gamins de pas plus de vingt ans étaient debout au milieu d’une marre de tract aux couleurs vives et aux messages virulents. Le Roi parcourut des yeux la scène en une seconde. Les mots “bêtes sanguinaires” et “instinct primaires” le frappèrent de plein fouet, faisant courir dans ses veines une colère sourde. L’inconnu qui l’avait précédé et qui tentait de raisonner les jeunes le remarqua à son tour et se tourna vers lui, visiblement aussi soulagé par sa présence qu’indigné par les prospectus. Quant aux trois inconscients… Deux d’entre eux semblaient cloués sur place, les yeux rivés sur la silhouette du roi, mais le troisième, lui paraissait animé d’une ferveur furieuse. Dangereuse. Kartane le sut immédiatement : il allait poser problème. Car ceux qui étaient persuadés d’être dans leur bon droit restaient les plus compliqués à maitriser.  

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Kartane Weiss
Roi
Kartane Weiss
Kartane Weiss
Age : 30 ans
Date de naissance : 08/03/1991
Métier : Chanteur d'opéra
Messages : 101
Kartane Weiss
Lun 24 Mai - 11:02

Come into my world, see through my eyes ~ Parker [Karma interdit] 48r8

Come into my world, see through my eyes

Lorsque le réveil sonna, une patte d’ourse s’écrasa dessus pour le faire taire et l’instant d’après, la tête contrarié de Parker sortit de sous sa couette. Merde, elle avait encore cassé un réveil… En même temps, ils étaient contrariants ces trucs à sonner à 7h30 ! Certes, c’était elle qui le programmait ainsi mais ce n’était pas pour autant qu’elle se réjouissait de se lever si tôt. Surtout qu’elle n’avait jamais été du matin. Même si la tentation de se recoucher était forte - surtout qu’elle s’était couchée tard pour finir une commande - l’Oméga finit par sortir de son nid douillet - avec un nouveau grognement - et prit immédiatement la direction de la salle de bain, en espérant qu’une douche la réveillerait un peu plus. Quelques minutes plus tard, alors qu’elle enfilait un sweat jaune moutarde par-dessus un jean, elle constata que non, ce n’était pas le cas.

Après avoir rassemblé ses cheveux en un chignon rapide, elle rejoignit la cuisine, en essayant d’ignorer le pincement au cœur qui la prenait à chaque fois qu’elle passait devant la chambre de son père. Elle était tellement occupée depuis trois semaines qu’elle n’avait pas eu le temps de ranger ses affaires. A tel point qu’il y avait toujours sa dernière lecture en cours posée sur un coin de la table basse du salon, que son manteau l’attendait toujours dans l’entrée et que sa tablette était toujours sur le fauteuil dans lequel il s’installait tout le temps. Au début, après sa mort, c’était trop douloureux pour Parker d'envisager de toucher aux affaires de son père. Maintenant, elle manquait juste de temps, elle ne passait que peu de temps chez elle - son atelier ne comptant pas - et elle refusait que quelqu’un d’autre s'en occupe à sa place. Elle se détourna de ce triste spectacle qui ne la laissait toujours pas indifférente et engloutit un petit-déjeuner rapide avant de filer pour l’Agora.

L’Agora… depuis deux semaines, c’était là qu’elle passait le plus clair de son temps, et elle avait fini par se familiariser avec les lieux. Ce n’était pas pour autant qu’elle y entrait de gaité de coeur un samedi matin de bonne heure, mais elle avait du boulot qui l’attendait et c’était bien pour ça qu’elle ne s’était pas levée une seule fois après huit heures depuis son accession au poste d’Oméga. Elle espérait vraiment que le rythme se calmerait une fois qu’elle aurait pris ses marques, parce que le samedi matin, c’était fait pour dormir. Elle salua l’agent de sécurité qui était de garde ce week-end et s’enferma dans son bureau pour se pencher - encore - sur ses divers dossiers en cours.

Parker ne releva la tête de ses papiers qu’au moment où son estomac la rappela bruyamment à l’ordre. En jetant un coup d'œil à son portable, elle remarqua qu’en effet, il était largement temps d’aller manger. Elle prit quand même le temps de finir ce qu’elle lisait - prenant des notes rapides sur le carnet qui ne la quittait plus depuis quelque temps - avant de tout laisser en plan pour aller manger. Elle avait repéré un petit food truck pas très loin du jardin Sybellius Weiss le week-end dernier et elle y retourna, parce que c’était pratique, pas très cher et bon. Un quart d’heure plus tard, elle reprenait le chemin de l’Agora, en passant par les fameux jardins, quand les bruits d’une altercation l’alarmèrent suffisamment pour qu’elle aille voir ce qui se passait, malgré le travail qui l’attendait. Ce n’était probablement rien, sûrement des gamins qui faisaient les idiots et qui se faisaient reprendre par l’agent de sécurité, mais elle préférait s’en assurer. Et elle avait bien fait.

Parker se stoppa net en arrivant près de la statue à l’effigie du sauveur de la ville. Sur son torse, on avait collé une affiche aux couleurs criardes sur laquelle s’étalait un message haineux envers les thérians. Enfin non, pas “on” mais trois jeunes cons qui comptaient apparemment retapisser toute la ville. Les poings de l’Oméga se serrèrent quand les mots “bêtes sanguinaires” lui sautèrent aux yeux. Elle avait envie de gronder, mais elle se retint, pour ne pas donner raison - à tort - à ces imbéciles. Agacée, elle s’avança vers eux pour les remettre à leur place.

Apparemment, elle n’était pas la seule à avoir eu cette idée puisque Kartane Weiss venait de surgir lui aussi au détour d’un bosquet. Parker ignora superbement le petit soubresaut que son cœur fit à son arrivée. C’était clairement pas le moment, elle - ou plutôt ils - avaient d’autres chats à fouetter. Si leur arrivée sembla refroidir deux des trois délinquants, ce ne fut pas le cas du “chef” de la bande dont le regard se fit plus haineux. Son instinct lui hurla qu’il allait faire quelque chose d’idiot - et de potentiellement dangereux - mais avant qu’elle n’ait pu esquisser un geste, elle se retrouva prise de vertiges.
Revenir en haut Aller en bas
Parker Brent
Oméga
Parker Brent
Parker Brent
Age : 24 ans
Date de naissance : 08/11/1996
Métier : Sculptrice sur bois
Messages : 220
Parker Brent
Mar 1 Juin - 10:51

Come into my world, see through my eyes

Samedi 24 avril 2021

Kartane riva son attention sur le plus agressif des trois étudiants. Ses yeux luisaient d’une fureur contenue qui n’augurait rien de bon. La belle journée qui s’était profilée semblait à présent se teinter de gris… Le Roi avait cette impression insidieuse et désagréable que les choses allaient mal tourner. Il avait vécu assez de situations tendues pour déceler les signes indicateurs d’ennuis et surtout pour repérer les personnes peu disposées à s’arrêter ou à être raisonnées. Là, il lui semblait évident que le jeune homme n’était pas ouvert à la discussion. En revanche, ses deux acolytes, eux, paraissaient vouloir être partout ailleurs qu’ici. Peut-être que s’il s’adressait à eux, ils arriveraient ensuite à calmer leur ami. La parole d’une personne qu’on connaissait valait toujours mieux que celle d’un inconnu, même si cet inconnu représentait l’autorité. Cependant, il ignorait jusqu’à quel point les trois pouvaient être proches…

Sur la défensive, il scrutait les trois jeunes, le regard légèrement plissé en guise d’avertissement. L’homme qui s’était indigné s’éloigna un peu, comme s’il estimait que tout allait se régler à présent qu’une figure d’autorité avait fait son apparition. Kartane regrettait que ce ne soit sans doute pas aussi simple… Il fit un pas en avant et plongea un regard dur comme l'acier dans les yeux de celui qui semblait être à la tête du petit groupe.

- La discrimination et tout ce qui s’y rapporte sont interdits à Chesscross, signala-t-il d’une voix polaire où perçait une pointe de menace. Et vous n’avez certainement pas l’autorisation pour ces tracts.
- Et alors quoi ? rétorqua immédiatement l’intéressé, agressif. Vous allez nous foutre en taule ? C’est de la tyrannie !! De la TYRANNIE !! Et la liberté d’expression, hein ??

Kartane serra les mâchoires devant cet argument ridicule, laissant une colère sourde et contenue envahir son corps et alourdir l’atmosphère. Son interlocuteur continuait à s’énerver de plus en plus. Le détendre paraissait peine perdue d’avance. Il faudrait passer par la manière forte. Bien. Manière forte, ce serait. Le commissariat n’était pas loin et il y avait la sécurité de l’Agora juste à côté, même si elle était réduite le week-end. Et si ça ne suffisait pas… Il s’en chargerait lui-même. Un mouvement attira son attention alors qu’il allait sortir son téléphone pour prévenir les autorités. Quelqu’un les rejoignait, sûrement attiré par les cris. Quelqu’un de petit, fermement campé sur ses positions et au regard décidé. Parker Brent. Ses prunelles noires luisaient d’un évident mécontentement et ses muscles étaient crispés. Du coin de l'œil, Kartane l’observa un instant, se demandant si elle laisserait la colère dicter sa conduite dans cette situation délicate, prenant par là le risque de mettre le feu aux poudres. Elle avait fait montre jusque-là d’une personnalité forte et logique, agissant de manière réfléchie, cependant, c’était dans les moments les plus délicats qu’on dévoilait le plus sa nature profonde.

Le jeune qui criait se tut en voyant l’Oméga, mais sa rage ne s’envola pas pour autant. Il lança un regard acéré à l’un de ses compagnons, celui qui paraissait le moins assuré et lui donna un coup de coude. Kartane laissa aussitôt ses préoccupations concernant Paker Brent, tous ses sens à l'affût tandis que Gio se faisait plus alerte. Il se concentra juste assez pour se focaliser sur la nature et la terre qui l’entourait, son pouvoir affluant sans l’utiliser pour autant, prêt à agir, lorsqu’il fut pris d’un vertige. Le parc, les fleurs, les trois étudiants devant lui se mirent à tanguer dangereusement. Le Weiss serra les dents alors que la sensation s’accentuait, se raidissant davantage, droit et imposant pour surplomber de toute sa hauteur le jeune terrifié qui, il en était certain, était à l’origine de ce trouble. Il avait manqué de vigilance… Le monde paraissait se tordre, les couleurs se mélangeaient… et brusquement, tout cessa. Pourtant, la sensation demeurait. Le parc semblait… différent. Il avait une impression diffuse et étrange. Quelque chose n’allait pas. Ce n’était plus le même angle de vue. Et il y avait…

Il se figea. Il y avait un manque. Un vide. Un silence. Total. Terrible. Il ne sentait plus Gio. Son eidolon avait toujours été discret, mais leur lien n’empêchait pas de les maintenir connectés et ce, depuis des années. Un froid glacial traversa l’élémentaire tandis qu’il réalisait qu’il n’y avait plus rien d’autre que son propre esprit en lui. Il baissa les yeux pour voir si la vipère était toujours là - il ne sentait même plus son poids familier - et s’immobilisa à nouveau. Il n’était plus… il n’était pas Kartane. Il tourna la tête d’un mouvement fluide et élégant pour se retrouver face à lui. Ou plutôt, face à Parker. Il n’était pas compliqué de deviner qui habitait son corps si lui-même était dans celui-ci et un soulagement l'envahit, en même temps qu’un nouveau sursaut de colère. Son eidolon devait aller bien. Il l’espérait… Mais quelqu’un avait joué avec leur âme. La différence entre eux se notait, c’était évident. Son lui était moins droit et ses yeux reflétaient un éclat franc reconnaissable entre mille. Quelque part, il trouvait ça rassurant de constater que certaines choses restaient les mêmes. Les prunelles de Parker Brent gardaient leur expressivité même dans un autre corps.

Il analysa la situation en une seconde. Le chef des trois jeunes semblait s’enorgueillir de ce changement. Il les fixait avec un éclat jubilatoire alors qu’à côté, le détenteur du pouvoir qui venait de semer le trouble avait l’air sur le point de fuir en courant.

- On fait moins les malins, hein ?! Vous vous pensiez tout permis et intouchables, pas vrai ? Bah dans vos gueules ! Vous êtes comme les autres, tous les mêmes, des gros pourris qui pensent qu’à l’intérêt des thérians ! Des vendus à ces espèces de bêtes !

Et sur ce, il tendit la main vers eux. Kartane eut tout juste le temps de se jeter sur le côté avant qu’une décharge ne fasse voler en éclat le gravier là où il se tenait. Malheureusement, il ne maitrisait pas ce corps. La portée des membres, les muscles, son poids… Il se retrouva donc à trébucher, finissant par terre, le bras ripant dans les cailloux, lui écorchant la peau. Peu importait. Il prit une inspiration. Deux choses en priorité : s’habituer à la sensation de vide due à son eidolon et maitriser ce corps. La première, il pouvait faire abstraction. A la longue, si la situation devait durer, ce serait compliqué. Mais pour l’heure… pour l’heure il avait de quoi s’occuper l’esprit. La seconde, en revanche, promettait d’être plus compliquée.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Kartane Weiss
Roi
Kartane Weiss
Kartane Weiss
Age : 30 ans
Date de naissance : 08/03/1991
Métier : Chanteur d'opéra
Messages : 101
Kartane Weiss
Sam 12 Juin - 16:39

Come into my world, see through my eyes ~ Parker [Karma interdit] 48r8

Come into my world, see through my eyes

Le parc tanguait autour d’elle, de manière désagréable et non naturelle. Du moins elle le supposait parce qu’il n’y avait aucune raison pour qu’elle soit subitement prise de vertige ! C’était forcément l'œuvre d’un des trois jeunes anti-thérians qui voulaient afficher leur haine sur la statue de Sybellius Weiss. Aussi soudainement que ça avait débuté, tout s’arrêta et Parker se retrouva plus confuse qu’elle ne l’aurait cru. Les jardins semblaient… différents, comme si le point de vue avait changé. Les célèbres gueule-de-loups avaient l’air plus lointaines, comme si elle avait reculé pendant que tout tanguait autour d’elle. Cependant, ce qui la dérangeait le plus, c’était ce poids qu’elle avait sur les épaules et qui n’était pas là quelques secondes auparavant. En tournant la tête vers son épaule, Parker eut la surprise, désagréable, de tomber sur elle-même. C’était quoi ce bordel encore ?! La trajectoire de son regard continua jusqu’à la fameuse épaule qui était recouverte d’un tissu gris perle, comme la veste que portait Kartane. Petit à petit, l’Oméga prit conscience de ce qu’il venait de se passer : elle avait échangé de corps avec le Roi.

- Oh putain… lâcha-t-elle à voix basse malgré elle.

La surprise d’entendre la voix grave et pénétrante de Kartane être associée à ses propres mots la prit de court. C’était beaucoup beaucoup trop bizarre. Elle échangea un regard affolé avec elle-même avant que son attention ne soit accaparée par une nouvelle sensation bizarre. Comme de l’inquiétude qui ne viendrait pas d’elle-même, une présence supplémentaire qui la dérangeait. Le poids sur ses épaules se rappela à elle et doucement, elle souleva la veste et la chemise qui habillaient le corps de Kartane pour tomber nez à nez avec le regard d’une vipère arboricole. Son visage perdit un peu de couleur alors qu’elle reculait en trébuchant, sonnée de ce qu’elle venait de voir. Une putain de vipère arboricole trônait sur ses épaules ! L’un des serpents les plus dangereux du monde était sur elle ! Ok, ce n’était pas le moment de paniquer, vraiment, vraiment pas. Chaque chose en son temps, traiter une urgence à la fois, pour éviter de se retrouver submergée. Mais qu’est-ce qui était le plus urgent entre un serpent mortel et un groupe d’abrutis dangereux ? Difficile à dire…

- Réfléchis deux minuti, gronda une voix dans son esprit qui n’était pas la sienne. Si j’avais voulu te tuer, j’aurais pu le faire dix fois. Calme-toi, un po.

Inquiète, elle regarda autour d’elle à la recherche de l’origine de cette voix avec un fort accent italien. Son premier réflexe fut de soupçonner l’un des trois jeunes, ou plutôt des deux autres puisque le plus affolé était visiblement le responsable de ce changement de corps, mais la voix semblait plus âgée que ces délinquants. Cette pensée fut suivie d’un écho mécontent qui ne venait pas d’elle, comme si le propriétaire de la voix avait entendu ses pensées. Bordel… C’était quoi encore ça ?! Est-ce qu’elle passerait pour une folle si elle demandait à voix haute qui avait parlé ?

- Oui, répondit une voix exaspérée avant de continuer sur un ton sec. Cesse de t’agiter. T’as jamais entendu parler d’eidolon ? Je suis lié à Kartane. Tu es dans le corps de Kartane, donc tu es liée à moi. Fais avec. Et calmati !

Se calmer, se calmer ! Il en avait des bonnes celui-là ! Avec ces bêtises, Parker failli rater le mouvement du chef des fauteurs de trouble. Elle eut juste le temps de se décaler précipitamment avant que le gravier ne vole en éclat à l’endroit où Kartane et elle se trouvaient quelques instants plus tôt. Sauf que ce corps était plus grand que le sien, de trente centimètres à peu près et si ça pouvait sembler peu à première vue, c’était énorme en réalité quand on se retrouvait dans un corps qu’on ne connaissait pas. Résultat des courses, elle s’emmêla les pinceaux et tomba dans un parterre de gueule-de-loups. Presque immédiatement, elle essaya de se remettre sur ses pieds, d’un bond comme elle en avait l’habitude, mais le résultat était beaucoup plus gauche et vacillant qu’elle n’en avait l’habitude. Surtout qu’elle n’était pas aidée par ce… truc que portait le Roi et qui l’empêchait de se mouver à sa guise mais aussi de respirer convenablement ! Sérieusement, c’était pas un truc pour les femmes d’il y a trois siècles les corsets ?! Une légère exclamation méprisante retentit dans son esprit à cette pensée. Parker n’aurait su dire comment elle le savait, mais elle sentait que l’eidolon - la fameuse vipère apparemment - était d’accord avec elle. C’était vraiment perturbant de voir toutes ses pensées commentées.

- Stop ! tonna la voix mécontente dans un grognement agacé. Reprends-toi, imbecille ! C’est pas le moment de flancher. Commence par bouger tes muscles un par un pour te familiariser avec ce corps. Faut maitriser quei figli di puttana avant qu’ils fassent des dégâts…

Est-ce qu’il était en train de traiter les gamins ingérables de fils de putes là ? Bon, c’était pas le moment de penser à ça ! Mais faudrait sérieusement que monsieur l’inconnu arrête de baragouiner en italien dans sa tête parce qu’elle n’y comprenait rien elle ! Pas inconnu en fait, Giorgio Faucini, lui souffla un écho bizarre dans son esprit. Putain il allait falloir qu’elle se fasse à ça aussi - une sorte d’approbation blasée lui répondit - et elle n’aimait pas non plus qu’on lui donne des ordres mais vu la situation, elle allait prendre sur elle… Bouger les muscles un par un qu’avait dit le donneur d’ordre, ça devrait pouvoir se faire. Elle commença par retrouver un équilibre plus stable. Bon, les jambes, ça avait l’air d’aller, il fallait juste qu’elle évite les mouvements brusques, et qu’elle n’ait aucune raison de courir parce que ça allait virer au ridicule. Giorgio la vipère - Gio, la coupa-t-il - avait raison, il fallait maîtriser ces trois abrutis. Instinctivement, elle essaya de faire appel à ses sens d’ours mais échoua. C’était logique, ce n’était plus elle la thérianthrope, c’était Kartane, dans son corps, mais être privée de cette part d’elle déclencha une détresse qu’elle s’efforça d’ignorer tant bien que mal. Comment faire pour les arrêter et les empêcher de causer encore plus de dégâts ?

- Laisse-faire Kartane, décréta Gio.

Son poing droit se serra malgré elle à l’entente de ses mots. S’il ce sale type avait été en face d’elle, elle lui aurait collé un pain bien mérité juste pour cette remarque. Ce qui déclencha un écho d’approbation surprise à laquelle elle ne s’attendait pas. Cet eidolon était une vraie girouette ou il se plaisait juste à la faire tourner en bourrique ?!

- Plutôt que de me donner des conseils à la con, aide-moi idiot ! pesta-t-elle à voix basse en essayant d’endiguer son agacement.
- Commence déjà par te taire, pour me répondre ! Autant crier sur les toits que tu as un eidolon sur toi… Kartane ne fait pas attention pour que tu ruines ses efforts !

Ces propos déclenchèrent une vague de culpabilité chez Parker, mêlée à une envie d’étrangler ce type. Il croyait quoi au juste ?! Que c’était évident pour elle ?! Breaking news, ça ne l’était pas !! La situation n’était déjà pas simple à gérer comme ça pour qu’en plus elle se fasse remettre à sa place à la moindre pensée. Un soupir résigné lui répondit.

- Bon. Une chose après l’autre. Tu veux aider ? Bene. Tu devrais pouvoir utiliser le don de Kartane. Mais attention, doucement ! Si tu dérapes ou que tu y vas trop fort, tu vas détruire tout le centre-ville. Tends ton esprit vers la nature, déjà. Tu devrais sentir ton don affleurer.

Merde, Kartane était capable de faire un truc pareil ?! Et c’était les thérians qu’on trouvait dangereux ?! Et il en avait de bonnes l’autre ! Tendre son esprit vers la nature ! C’était censé vouloir dire quoi ?! Se concentrer sur les pâquerettes qui poussent ?!

- Essaie ! claqua la voix agacée de Gio. Ton espèce te lie à la terre. C’est en toi ! Tu dois juste t’approprier cette force.

Elle prit une grande inspiration, résolue à au moins essayer. Hors de question qu’elle reste les bras croisés en laissant un homme tout faire ! Enfin façon de parler vu que l’homme en question était coincé dans son propre corps. Elle jeta rapidement un regard dans cette direction pour s'assurer que tout allait bien. A part des mains écorchées - ça allait pas l’arranger ça… - il ne semblait pas y avoir de dégâts. Elle était vraiment aussi petite que ça aux yeux de Kartane…? Elle chassa aussitôt cette pensée pour se concentrer. D’après Gio, elle en était capable, il fallait juste qu’elle s’approprie le pouvoir. Plus facile à dire qu’à faire. Elle puisa en elle pour essayer de se rappeler des conseils de son père lors de ses premières transformations. Le tout, c’était de visualiser le résultat qu’on cherchait à obtenir, peut-être que ça marchait de la même manière pour les élémentaires ?

Bien, il était temps de réfléchir, qu’est-ce qu’un élémentaire de terre pouvait faire pour retenir un type et l’empêcher de s’enfuir ? Les pâquerettes ne lui seraient d’aucune utilité, mais peut-être que du lierre, ça pourrait faire l’affaire ? Est-ce que Kartane était capable de faire pousser une plante au moins ? Elle l’avait vu guérir un arbre mais au final, elle ne savait rien de son don. L’indignation hautaine de Gio lui apprit que oui, il en était capable. En théorie, elle était donc capable d’y arriver, mais en pratique… Plutôt que de perdre son temps en réflexions inutiles, elle préféra essayer directement. Elle se concentra sur l’espace sous les pieds de tête de con en chef et visualisa dans son esprit une pousse de lierre grandissante qui s’enroulait autour de ses chevilles. Au début, il ne se passa rien mais plutôt que de rester sur un échec, Parker se concentra entièrement sur cette tâche, y faisant passer sa colère et sa frustration jusqu’à obtenir un résultat.

- Doucement ! s’écria l’eidolon dans son esprit.

Mais son intervention arriva trop tard, le lierre sortait déjà de terre, beaucoup plus gros que ce que Parker avait prévu, poussant de manière chaotique jusqu’à créer une explosion de lierre au milieu du jardin. Et merde… L’avantage, c’est que son intervention prit au dépourvu les trois garçons. Leur chef tomba même à cause de la végétation alors que ses deux acolytes prenaient la fuite. Au moins, il était hors d’état de nuire pendant quelques secondes… Elle voulut s’avancer pour le maintenir au sol en attendant que la sécurité arrive, mais une chape de fatigue s'abattit sur elle comme une couverture de plomb.

Revenir en haut Aller en bas
Parker Brent
Oméga
Parker Brent
Parker Brent
Age : 24 ans
Date de naissance : 08/11/1996
Métier : Sculptrice sur bois
Messages : 220
Parker Brent
Mar 29 Juin - 20:01

Come into my world, see through my eyes

Samedi 24 avril 2021

S’il y avait bien une chose dont Kartane avait conscience depuis son plus jeune âge, c’était qu’on ne pouvait rien maitriser totalement. La vie était faite d’imprévus impossibles à anticiper parfois. Les gens arrivaient toujours à surprendre d’une manière ou d’une autre, le hasard venait ajouter son grain de sel dans les plans les plus savamment élaborés et tout avait le potentiel de déraper à n’importe quel moment. Dans cet univers rempli d’incertitude, il avait donc gravé ses propres repères. S’il ne pouvait contrôler les autres, il arriverait à se contrôler, lui. C’était ce sur quoi il avait si durement travaillé. Il avait appris à ne laisser filtrer que ce qu’il désirait montrer, ou du moins, il espérait le faire au mieux. Il ne se laissait pas aller. Il travaillait son corps comme d’autres travaillaient des vêtements ou des œuvres d’art. Du moins, dès qu’il devait s’afficher en public. Il aimait se connaitre, que ce soit son esprit ou son physique, ainsi, les surprises que l’existence lui réservaient ne venaient pas de lui et ça lui permettait d’appréhender le reste plus sereinement. Il connaissait son corps. Il connaissait ses limites. Il savait ce dont il était capable et ce qu’il ne pouvait pas faire. Il les connaissait parfaitement.

Jusqu’à cet instant. A présent, les muscles sous sa peau répondaient différemment. Ils lui semblaient plus souples, plus réactifs et paradoxalement, plus durs. Son point de gravité avait changé. Il se sentait très légèrement cambré, probablement à cause de sa morphologie féminine. Le sol lui paraissait plus proche. Et il avait… cet instinct diffus et sauvage qui semblait courir sous sa peau. Il s’agissait d’une présence moins marquée que celle d’un eidolon, comme endormie ou lointaine, mais pourtant bel et bien là, alerte et attrayante. Y céder… avait l’air simple. Naturel.

Il tentait de se familiariser avec cette sensation lorsque le chef du petit groupe tendit la main. Kartane atterrit dans les graviers, désarçonné par la façon dont bougeait ce corps, qui n’était pas le sien. A peine avait-il détourné son attention de la présence sauvage que celle-ci en profita pour gagner du terrain. Un instinct primaire recouvra un instant ses pensées, poussant son esprit, envahissant sa tête pour remplacer l’humain par l’animal. Il le sentait. Sa logique semblait s’amenuiser au profit de pensées plus directes et simples. Alors qu’il se relevait, posant ses mains par terre pour y prendre appui, ses doigts se changèrent lentement en griffes. Aussitôt, il se braqua, repoussant violemment la présence au fond de son esprit. Il n’était plus maître de son corps, mais rien ne lui ferait perdre le contrôle de son propre mental. Ignorant son cœur qui s’était accéléré sous l’adrénaline, aussi bien celle provoquée par le geste de l’homme en face que celle due à l’invasion soudaine de l’ours en lui, son regard balaya la scène. Parker, à côté de lui, venait de se relever également et ne semblait pas plus à l’aise que lui. Il préféra ne pas relever l’étrangeté de se voir sans être réellement soi-même. Ce n’était pas le moment.

Les yeux rivés vers son adversaire, guettant le moindre mouvement de sa part, il se permit un rapide coup d’œil en coin vers sa partenaire en l’entendant gronder à voix basse. Il retint un sourire. Il savait parfaitement à qui elle s’adressait. Si lui peinait à se faire à son ours, elle ne devait pas se faire mieux à la présence de Gio qui, lui, pouvait en plus être bien plus cassant. Pourtant, savoir que la vipère était là pour guider la jeune femme le soulagea. Il lui faisait pleinement confiance. Il saurait l’aider et elle arriverait à suivre. Elle en avait largement le potentiel. A présent, il lui fallait, lui, maitriser ses atouts.

Malheureusement, il n’avait pas beaucoup de temps. Il ignorait quand les trois jeunes décideraient d’attaquer à nouveau. Rapidement, il fit fléchir ses jambes et avança précautionneusement d’un ou deux pas vers l’avant, faisant jouer ses bras avec élégance, le port altier. Il n’avait pas terminé de passer son corps en revue qu’une explosion de terre et de feuilles ébranla le sol devant lui, déséquilibrant leurs assaillants et en en faisant fuir deux. Un lierre immense poussait à toute vitesse, s’entortillant sur lui-même, n’ayant nulle par où s’accrocher, le tout dans un ensemble chaotique et dangereux. Pour une première utilisation, toutefois, Kartane trouva que Parker s’en était tirée avec brio. Il la détailla du coin de l’œil, pas très étonné en remarquant qu’un voile, sûrement dû à la fatigue, venait rendre son regard argenté moins alerte. Vu la soudaineté de l’apparition du lierre, elle avait sûrement mal dosé la quantité d’énergie utilisée et son doute se confirma en la voyant faiblement vaciller. Il fallait qu’il s’occupe de neutraliser le chef pendant qu’il était au sol, la jambe momentanément prisonnière du lierre.

En le voyant s’avancer, le jeune homme hostile agita à nouveau la main et une nouvelle explosion rata de peu le Weiss. Ce dernier accéléra le pas, se maudissant de ne pas avoir plus de maitrise sur ses gestes, qu’il ne parvenait pas, ou mal, à coordonner. S’il se mettait à courir, il risquait de tomber. Le tiraillement de tout à l’heure revint alors. Comme si sa part animal cherchait à le dominer. Là encore, il voulut la repousser, cependant, une autre salve d’explosion, qui le fit reculer, le poussa à prendre du recul. L’ours était une part de Parker. Une part qui agissait… seule ? Il n’en était pas certain. Il ignorait le fonctionnement détaillé des thérians. En tout cas, l’animal en lui semblait avoir une espèce de volonté… Et son instinct lui soufflait d’y céder, parce qu’il serait plus simple de gérer tout ça si ça se faisait naturellement. Il lui fallait juste accepter de lâcher la bride. Ça ne lui plaisait pas. Il ignorait comment la suite se déroulerait. Il savait, en revanche, qu’il aurait plus de chance d’arrêter l’homme avec des réflexes et un corps d’ours. Il se résigna donc à abdiquer.

Aussitôt, il se sentit submergé par une vague d’instinct primaire. Son esprit fut projeté au second plan. Il avait l’impression de maitriser les choses sans y avoir pleinement accès. L’ours était aux commandes. Et l’ours, lui, était parfaitement à l’aise, bien que beaucoup plus petit que ce à quoi Kartane s’était attendu. En deux temps trois mouvements agiles, il rejoignit le fauteur de trouble et posa la patte sur sa poitrine d’un geste menaçant. Parker s’empressa de le retrouver et leva le poing. Par réflexe, le roi voulut lever le bras pour l’empêcher de frapper l’homme à terre, mais ce fut une patte griffue qu’il bougea, manquant d’éborgner leur ennemi alors qu’un grognement franchissait ses lèvres. Il ne put empêcher la jeune femme – en l’occurrence lui-même – d’assommer violemment leur assaillant. Tant pis. Il ne l’avait pas volé.

Pas très sûr de savoir comment retrouver sa forme humaine, il resta sans bouger, tentant de reprendre les commandes. Finalement ça se fit plutôt naturellement. Il sentit son torse se redresser, ses jambes devenir plus longues et ses mains retrouver leurs doigts sans griffes. A un détail près. Il était entièrement nu.



Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Kartane Weiss
Roi
Kartane Weiss
Kartane Weiss
Age : 30 ans
Date de naissance : 08/03/1991
Métier : Chanteur d'opéra
Messages : 101
Kartane Weiss
Sam 10 Juil - 20:19

Come into my world, see through my eyes ~ Parker [Karma interdit] 48r8

Come into my world, see through my eyes

A présent qu’un lierre immense avait surgi de nulle part, Parker se retrouvait en partie vidée de son énergie. Merde, elle avait totalement mal géré son coup là…

- Je t’avais dit lentamente, grogna Gio dans son esprit.

Oui bon, elle avait fait ce qu’elle pouvait hein ! Enfin, au moins, le crétin en chef était momentanément hors service. Ils n’avaient pas beaucoup de temps pour le neutraliser, peut-être une minute ou deux, mais pas plus. Ce type finirait par se ressaisir et par causer de nouveau des problèmes. Il fallait donc agir, et vite ! Aussi se mit-elle en mouvement, ou plutôt, elle essaya, parce qu’elle se retrouva à vaciller au premier pas. Bordel ! C’était vraiment pas le moment là ! Inquiète, elle jeta un coup d'œil sur sa gauche pour voir si Kartane allait agir sauf qu’elle fut perturbée de tomber sur elle-même - encore. Elle ne se faisait clairement pas à cette situation et elle espérait que ça ne durerait pas bien longtemps ! Même si ce n’était pas le moment, voir que le Roi semblait galérer autant qu’elle avait quelque chose de réconfortant, même si pour le coup, elle aurait préféré que ce ne soit pas le cas. A cette pensée, elle sentit le mécontentement de l’eidolon qu’elle choisit d’ignorer.

Leurs regards se croisèrent pendant une seconde avant qu’il - enfin elle ou lui dans son corps… bref c’était le bordel quoi ! - ne se mette en mouvement. C’était très étrange de se voir avancer de cette manière. Elle était prête à parier qu’elle n’était pas aussi raide quand elle était dans son propre corps, et que son port de tête n’était pas aussi… royal. Comment est-ce qu’il faisait pour rester aussi digne alors qu’il avait l’air d’être peu à l’aise dans son corps ?

- C’est une question d'entraînement, commenta la vipère sur un ton satisfait.

Est-ce qu’elle était en train de se faire prendre de haut par un serpent de soixante centimètres à tout casser là ? Il y avait quand même plus urgent, là ! Elle fut coupée dans ses réflexions par une nouvelle explosion qui manqua de peu Kartane. Ah oui, c’était pas le moment de se poser ce genre de questions !

- Non, bouge-toi !

Pour une fois, elle était d’accord avec Gio. Elle fit un pas sur le côté pour éviter le deuxième assaut qui la visait. Bon, il était temps d’agir et tant pis si son corps était un peu plus faible depuis qu’elle avait puisé dans son énergie pour utiliser le don de l’élémentaire. Au pire, elle tomberait sur l’imbécile et ça règlerait sûrement la question. Bon, ça embarrasserait aussi Kartane et ça, elle préférait quand même éviter.

Elle fit un pas, un peu chancelant, dans la direction du supposé méta toujours à terre, quand un ours à lunette plus petit qu’elle - enfin plus petit que le corps de Kartane - lui passa devant. Voir son ours entrer dans la course lui tira un sourire amusé et un peu fier aussi. Il avait pigé le truc. Ce qui ne l’étonnait pas en vrai, on parlait de Kartane là, forcément qu’il arriverait à gérer la situation. Elle ressentit une vague d’amusement à cette pensée, ainsi qu’un commentaire qu’elle n’apprécia pas vraiment.

- Je ne suis pas “à fond” sur lui ! grogna-t-elle mentalement à l’encontre de Gio.

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, leur opposant se retrouva coincé sous une patte d’ours, immobilisé à terre. Sauf qu’il avait toujours accès à ses mains et qu’ils avaient été suffisamment témoin des dégâts qu’il pouvait causer avec son pouvoir. Parker puisa donc dans ses ressources d’énergie pour se hâter de les retrouver. Aussitôt, elle serra son poing dans le but de neutraliser le méta - parce qu’il y en avait marre de ses conneries - mais Kartane, enfin l’ours, manqua de crever un œil au type en levant la patte pour la retenir.

- Attention ! lança-t-elle sur un ton inquiet, mais sans reproches.

Parce qu’elle savait très bien les dégâts que pouvaient causer des griffes d’ours, surtout les siennes. Plutôt que de perdre inutilement du temps à s’inquiéter sur ce qui pouvait possiblement arriver, elle serra de nouveau sa main droite en un poing fermé, leva son bras et frappa le jeune homme à terre dans le but de l’assommer. L’impact ne mit pas longtemps à arriver mais elle avait dû y mettre plus de force qu’elle ne le pensait parce qu’une vive douleur envahit sa main. Elle recula d’un pas et secoua sa main comme si ce simple geste pouvait suffire à faire partir la douleur.

- Putain, ça fait un mal de chien ! s’exclama-t-elle à mi-voix.
- Evidemment, vos muscles ne sont pas les mêmes… commenta la vipère sur un ton dédaigneux.

Mais il pouvait pas se taire lui ?! Elle cessa de secouer la main pour jeter un coup d'œil à cette dernière et vérifier qu’il n’y avait pas de dégât. Ce fut là qu’elle remarqua qu’une chevalière ornait le majeur droit de Kartane. Ah bah oui, forcément qu’elle avait mal avec ça au doigt ! Elle n’avait pas l’habitude de porter des bijoux pour se battre elle ! C’est que ça pouvait être dangereux ces machins, elle aurait pu lui casser le doigt si elle avait frappé au mauvais endroit ou frappé trop fort. Bon, visiblement, il n’y avait pas trop de dégât mais quand même. Puis elle avait toujours mal à la main quoi ! Ce qui ne l’empêcha pas de se concentrer sur autre chose - parce que l’air de rien, elle avait l’habitude de ce genre de douleur - et de lancer un coup d'œil au méta pour s’assurer qu’il était bien hors d’état de nuire. C’était bien le cas, et en prime, il avait gagné une impression du magnifique blason des Weiss sur la joue. C’était tellement incongru comme marque, que Parker se retrouva à pouffer de rire pendant un instant - ce qui blasa un peu plus la vipère. Jusqu’à ce que la sécurité de l’Agora arrive en renfort.

A présent que la situation était sous contrôle, elle allait pouvoir se concentrer sur plus important, à savoir récupérer son corps et rendre le sien à Kartane. Elle se tourna donc vers lui - elle - et marqua un temps d’arrêt. L’ours avait disparu pour laisser place à elle, nue. Se voir ainsi, dans le jardin de l’Agora, surprit Parker. D’autant plus que ça faisait longtemps qu’elle ne s’était pas retrouvée nue après une transformation. Inutilement, elle regarda un peu plus loin pour constater qu’en effet, son sweat jaune moutarde, son jean et ses converses étaient en lambeaux un peu plus loin. Dommage, elle l’aimait bien cette tenue… Quand elle remarqua un morceau de tissus blanc au milieu du reste, son visage prit une teinte plus rouge. Ok, ça restait des sous-vêtements de sport, mais ce n’était pas une raison pour que le monde entier sache ce qu’elle porte ! Ni qu’il voie son corps ! se dit-elle en reportant son attention sur Kartane. D’ordinaire, elle n’était pas spécialement pudique, mais en même temps, elle ne s’était jamais retrouvée à se contempler nue, sur une place publique et fréquentée, devant des gens qui n’étaient pas censés la voir dans cette tenue. Sans attendre plus longtemps, elle retira la veste grise que portait Kartane et la mit à ce dernier pour couvrir son corps. L’avantage c’est qu’elle était petite et que la veste couvrait pas mal de choses. L’inconvénient, c’est qu’engoncée dans le corset qu’il portait, elle avait du mal à se pencher pour mettre correctement la veste. Une fois que ce fut chose faite, elle se redressa et échangea un regard avec elle-même - c’était vraiment perturbant - en observant la sécurité qui s’affairait autour d’eux.

- Et si on bougeait ? proposa-t-elle d’une voix qu’elle ne reconnaissait pas, elle avait beau avoir celle de Kartane, elle n’avait pas ses intonations et elle semblait bien plus hésitante que lui. Ils ont l’air d’avoir la situation sous contrôle.

L’air de rien, elle n’avait pas spécialement envie de continuer à se donner en spectacle devant l’Agora. D’autant plus qu’il devenait urgent de trouver des vêtements pour couvrir Kartane. Ou elle-même. Bref, d’habiller ce corps nu !

Revenir en haut Aller en bas
Parker Brent
Oméga
Parker Brent
Parker Brent
Age : 24 ans
Date de naissance : 08/11/1996
Métier : Sculptrice sur bois
Messages : 220
Parker Brent
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1
Sauter vers: