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Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant

 :: Le monde administratif :: Les citoyens de Chesscross :: Présentations validées
Sam 27 Mar - 18:03

Sigurd Hirtzfelden



Anecdotes

* Pour me soutenir et me motiver pendant ma rééducation, mon père m’a proposé un deal : je réapprenais à marcher et lui perdait enfin le poids qu’il avait en trop. Résultat : j’ai fini par même pouvoir courir, et lui, il a perdu 53 kilos !

* J’ai passé tellement de temps au commissariat central quand j’étais ado que je le connais presque comme ma poche.

* Ma chienne, Hiver - c’est un chien-loup blanc alors ce n’est pas très original mais bon - arrive à ouvrir les portes devant moins quand je suis en béquilles chez moi et que je galère. Elle me soutient aussi, des fois. Je l’adore.


Age: 22 ans
Date de naissance: 1er avril 1999
Origine: Danemark
Espèce: Mage
Don: Enchanteur
Rôle: Citoyen
Métier: Vit de son don et opérateur de téléphone rose
Statut marital: Célibataire
Avatar: Nils Kuiper
Crédit: Charly
Traits particuliers

* A cause de ma prothèse, j’ai une démarche légèrement chaloupée. Quand je suis fatigué, ça m’arrive de boiter parce que je traîne un peu la jambe.

* Ma prothèse est de couleur ivoire, avec des dessins de fleurs et de lierre qui s’entortillent dessus. J’y ai gravé certains enchantements, notamment pour la rendre plus légère.

* J’avoue que je suis assez coquet, et j’aime bien me faire des jolies coiffures ou porter des bijoux pour me faire beau. C’est pas tant pour plaire aux autres, c’est juste que j’aime bien me regarder dans la glace et apprécier ce que j’y vois. C’est mon corps après tout, autant qu’il soit à mon goût !

* J’essaie d’avoir toujours sur moi de quoi faire des enchantements basiques.


Caractère

Il paraît que je “vis de manière assez intense”. C’est mon entourage qui me répète ça, mais je ne suis pas sûr de savoir ce que ça veut dire. Que je profite de la vie, peut-être ? Ou que je suis un fonceur ? C’est assez vrai. Je ne suis pas du genre à ronger mon frein, quand j’ai envie d’une chose, je ne passe pas dix ans à me prendre la tête sur le pourquoi du comment, je me lance à fond. Mon père dit que je fais mon tank, dans ces moments-là, parce que, je cite : “bon courage à celui qui voudra t’arrêter”. Ouais, il parait aussi que je suis vraiment têtu quand je m’y mets… mais j’ai de qui tenir !

Sinon… je crois que je suis plutôt jovial et j’ai aucun problème à aller vers les autres. Au contraire, j’aime bien découvrir des nouvelles têtes ! C’est toujours cool. Je me demande à chaque fois ce que ça va donner, ce que me réserve cette rencontre. On a toujours son lot de surprises, et ça, c’est chouette. Parfois elles sont nulles, parfois elles sont super, mais c’est ça, la vie. Et honnêtement, j’adore ça. J’adore vivre. On a tellement vite fait de passer à côté de sa vie, ou juste de la perdre ! Moi j’ai la chance d’avoir une existence assez facile, comparée à d’autres. Oui, évidemment, moins que certains, mais et alors ? ça m’empêche pas d’être heureux.




Don

J’ai toujours bien aimé mon don, mais à la base, c’était… comment dire ? Une matière comme les autres, au même titre que l’histoire ou les maths. Un truc à travailler, quoi. A une époque, je voulais être un coyote comme papa, parce qu’il a trop la classe quand il se change ! Et ma mère n’était pas là pour me montrer comment fonctionne mon propre don (de toute façon je crois qu’elle le maitrise super mal) donc je n’y trouvais pas d’intérêt particulier. Je me débrouillais bien, parce que j’ai de l’imagination et que je trouvais ça sympa, mais sans plus.

C’est après mon opération que j’ai commencé à m’y mettre plus sérieusement. Plus précisément, c’est quand j’ai eu ma première prothèse. Elle était lourde et pas agréable, et mes parents avaient déjà tellement dépensé pour moi… je ne voulais pas qu’ils paient un mage pour la rendre plus pratique, alors je me suis entrainé. Quand j’ai réussi à faire un enchantement pour la rendre plus légère, après, j’ai voulu en essayer un autre, puis un autre… J’avoue, ça me plait de réfléchir à un moyen d’enchanter un objet comme je le souhaite. Aujourd’hui, j’y passe beaucoup de temps et j’en ai fait mon gagne-pain.



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Sigurd Hirtzfelden
Citoyen
Sigurd Hirtzfelden
Sigurd Hirtzfelden
Age : 22 ans
Date de naissance : 01/04/1999
Métier : Vit de son don / Opérateur de téléphone rose
Messages : 173
Sigurd Hirtzfelden
Sam 27 Mar - 18:06


L'Histoire


6 ans

La grosse silhouette de papa dépasse des côtés du chariot. Sa tête a même l’air d’être posée sur la pile de bagages, quand on le regarde de face, c’est rigolo. Il faut dire qu’il y en a plein, des valises. A chaque virage, on dirait qu’elles vont tomber, mais non, papa, il gère. J’ai trop envie de courir devant pour explorer. C’est super grand, y’a plein de gens partout, et les écrans là-bas, on dirait que c’est comme celui dans Monstres et Compagnie. D’ailleurs, les fenêtres partout, ça ressemble aussi à l’usine du film. C’est trop cool. C’est la première fois que je viens dans un aéroport, pourtant c’est là que maman travaille. Enfin non, c’est dans les avions, mais c’est pareil. J’aimerais bien qu’elle soit là. Mais elle et papa, ils m’ont expliqué qu’elle ne viendrait pas. Ils ont dit qu’ils étaient « divorcés », et que papa et moi, on retournait là où il est né, à Chesscross. C’est loin du Danemark, ils m’ont montré sur une carte. Heureusement que maman va partout avec ses avions. Elle pourra venir nous voir. Je ne comprends pas trop pourquoi elle ne peut pas être avec nous. Elle avait l’air triste. Et papa aussi. Je sais qu’ils s’aiment beaucoup. Alors c’est bizarre. Peut-être parce qu’ils ne se voyaient plus assez ? Je les ai entendus dire ça un jour. C’est vrai que papa travaille beaucoup. Et maman aussi. J’aime bien la nourrice, mais je préfère être avec eux. Peut-être que maman nous rejoindra plus tard ? J’ai trop hâte d’être là-bas. On m’a dit que j’allais me faire des nouveaux amis, et qu’à Chesscross, il y avait plein de thérians comme papa. Peut-être même d’autres coyotes ! Et des mages, comme maman et moi. Même des élémentaires !! J’en ai jamais vu, je crois. Je m’accroche à papa pour le presser. Faut pas qu’on rate l’avion ! Je veux trop voler. Maman dit que c’est la meilleure chose qui existe ! Je veux vite savoir ce que ça fait, en plus, si on se dépêche, on sera plus vite aussi dans notre nouveau chez-nous. Je veux trop le voir. Je veux tout voir. J’ai trop hâte. Vivement que maman nous rejoigne !

11 ans

Je dévale les escaliers à toute vitesse. Le bruit des pas des dizaines d’élèves qui sortent de classe en même temps me suit, mais je m’en fiche. J’ai déjà dit au revoir à mes copains, maintenant, je suis pressé d’arriver au commissariat. J’ai eu la meilleure note en maths ! Je suis super fier. C’est la première fois. Je suis sûr que papa sera content. Je traverse le hall en courant à moitié, mon cartable accroché à l’épaule. J’ai hâte de le dire à tout le monde et de fanfaronner un peu. Peut-être que Martha aura des cookies ? J’adore le commissariat. C’est un peu comme ma deuxième maison. Quand je l’ai en videocall, maman soupire que j’y passe trop de temps et que papa devrait faire des efforts pour y bosser moins, mais il est commissaire, et un sacré commissaire d’ailleurs ! Alors forcément, « la justice prend pas de repos », comme il dit. Moi, j’adore que papa soit le chef. J’aime trop quand il prend son air intimidant et que tous les grands gaillards de flics se dégonflent tout à coup devant ses gros yeux - faut dire qu’il fait peur quand il est en rogne, surtout qu’il est massif, papa, il a toujours pas perdu ses kilos en trop.

Je quitte le collège et je tourne à l’angle de la rue. Je connais le chemin par cœur. Je claironne un grand « bonjour madame Wilson ! » quand je passe devant elle et je me force à ralentir une minute en l’entendant demander ce qui me met d’aussi bonne humeur. Les vieux, ils ont toujours tendance à papoter ! Je lui explique et je souris quand elle me félicite avant de reprendre ma route. Je traverse l’avenue d’un bon pas guilleret, je longe le tribunal, jette un coup d'œil à la Chesscross Skytower, perdue dans les nuages aujourd’hui, et continue ma route sans perdre l’allure. J’accélère encore quand j’aperçois le bâtiment qui dépasse de derrière un toit et après un dernier tournant, je fonce vers l’entrée. J’espère que papa sera dans son bureau et pas quelque part sur le terrain. J’ai pas envie d’attendre, je suis trop pressé ! Je salue tout le monde avec entrain et grimpe quatre à quatre les marches jusqu’à son bureau. Je m’y engouffre comme une tornade et je rigole en voyant ses sourcils froncés, prêt à engueuler celui qui est entré sans frapper. Évidemment, comme c’est moi, il se contente de ronchonner un peu. J’adore mon père. J’adore ma vie.

14 ans et 11 mois

J’ai peur. Je comprends pas. J’ai peur. Je flippe. Je ne veux pas. Je veux pas y aller. On verra bien comment ça évolue, tant pis. Ça guérira peut-être tout seul. Ça peut pas être si terrible. Ça peut pas. C’est pas possible. Je crois que je préfère mourir. C’est pas juste. C’est pas juste. Pourquoi c’est moi ? Pourquoi ça doit être moi ? Je flippe. Je veux pas y aller. Les murs se referment sur moi. Je vais étouffer. Mon corps commence à s’engourdir. J’arrive pas à bouger et mon esprit est ralenti, pourtant je flippe. C’était pas censé m’endormir, ce truc ? Et si je m’endors pas ?! Je veux pas dormir. Je veux pas, surtout pas. Ce sera comment quand je vais me réveiller ? J’aurai plus ma jambe ? Je serai plus entier ? Qu’est-ce qui se passe ? Ça va trop vite. Ça peut pas être possible. Je sais que je pleure. J’arrive pas à parler. Je sens ma bouche s’agiter, se déformer pour articuler des mots qui sortent embrouillés. C’est mes sanglots ? Ceux de papa ? Et maman ? Il m’a dit qu’il l’avait appelée. Qu’elle allait venir. Mais elle était au Mali. Je veux pas y aller. Je supplie papa. Bute sur les mots. Essaie de m’agripper à lui. Mes doigts l’effleurent à peine. Je suis même pas sûr d’avoir pu les bouger. Il a les yeux bouffis et tout rouges. Je m’en fous. Je m’en fous. Il peut pas laisser faire ça. Il peut pas. Je le déteste. Je te déteste. Les laisse pas faire. Pitié papa. Je t’en supplie les laisse pas, je veux pas, c’est pas grave si je meurs, je flippe trop. Je veux garder ma jambe. Je veux pas être handicapé. Je veux pas passer ma vie dans un fauteuil ! Je veux courir. Je veux marcher. Je veux ma vie. Ça peut pas être possible. Ça peut pas. Ça peut pas.

14 ans et 11 mois, deux semaines après

Sarcome osseux. Je suis pas sûr de savoir ce que ça veut dire. Tout ce que je sais, c’est que ça m’a pris ma jambe droite. Les détails, je m’en fous. J’ai plus ma jambe. On l’a coupée au-dessus du genoux. C’est dégueulasse et moche. Ça me fait mal. On m’a dit que la douleur finirait par partir. Quelle bande de mythos. Je les déteste. Je voudrais qu’une bombe les fasse tous exploser, et moi avec, qu’on en parle plus. La porte de ma chambre s’ouvre et je m’enfonce dans mon oreiller. Si c’est une infirmière pour un nouveau test ou un nouveau check-up ou un nouveau je-sais-pas-quoi, je l’envoie se faire foutre. Si c’est papa, je l’envoie se faire foutre doublement. Si c’est maman, je l’ignore. Elle aussi, elle a cautionné ça. Je leur pardonnerai jamais.

C’est papa. C’est pas difficile de savoir que c’est lui. Il est tellement lourd que quand il s’assoit sur le lit, il s’affaisse à moitié. Je le regarde pas. Je m’en fous que ça lui fasse mal. Moi aussi j’ai mal. Il me raconte les dernières nouvelles du commissariat. Je concentre toute mon attention sur ma perfusion et sur les gouttes de morphine qui tombent une par une. Le commissariat. J’ai pas envie qu’on me brandisse des souvenirs d’une vie que j’ai plus. Une bulle de douleur et de désespoir enfle dans ma poitrine à une vitesse vertigineuse. Qu’il se taise. Putain. Tais-toi !! C’est plus ma vie. Ce sera plus jamais ma vie. J’ai plus rien. Même pas mes jambes.

J’ai l’impression qu’un truc se casse en moi. J’ai presque quinze ans. Dans moins d’un mois, j’aurai quinze ans. J’aurai quinze ans et déjà plus de vie. Je serai en fauteuil. Ou avec une prothèse, si par miracle je la supporte et qu’on peut s’en payer une, et si je fais ma rééducation correctement. Le simple fait d’y penser me vide d’avance. J’ai pas le courage d’affronter ça. De toute façon, je marcherai jamais comme avant. Puis les fonds de mes parents sont pas extensibles. Ce sera sûrement le fauteuil. Je vais redoubler. Mes copains seront loin. Qu’est-ce qu’ils se feraient chier avec un handicapé ? Et mes études ? L’argent de la fac, il est parti dans cette opération. Papa disait qu’il voulait pas que je meure. Mais je vois pas l’intérêt de cette vie. J’ai googlé « jambes amputées » et j’ai lu quelques articles avant d’oublier mon portable dans un coin. Apparemment, j’ai plus de chance que les autres de chopper une maladie et de crever. Alors ça aura servi à quoi ? A rien. On m’a arraché ma vie en même temps que ma jambe. Il fait soleil. Je peux pas sortir. J’ai l’impression de pouvoir encore bouger mes orteils. Ça me fait mal. Je veux pas d’une vie comme ça. Je suis même plus entier. Eclopé. Invalide. Unijambiste. Infirme. Handicapé. Je voulais pas y croire. Mais ces mots se gravent chaque jour plus profondément. Ils se gravent et ils me tuent. J’ai envie de mourir. Foutez-moi la paix. Laissez-moi mourir.

15 ans

Mon cœur va exploser. Le sang bat à toute allure à mes tempes. Assis contre ma pile de coussins, je ne vois même plus les murs de ma chambre qui, pourtant, me plongeaient dans la déprime encore quelques minutes avant. Je n'entends plus les va-et-vient des infirmières dans le couloir. Mes yeux sont rivés sur l’écran de la tablette que papa m’a ramenée y’a quelque temps. Je peux pas les détacher de la vidéo que je viens de lancer. J’ai l’impression que le temps s’arrête tout en s’étirant à l’infini. Mon cœur va exploser, c’est sûr. C’est quoi ces gens qui courent ? Ils courent comme s’ils étaient libres. Comme si rien d’autre ne comptait que le mouvement de leur corps. J’arrive presque à sentir le vent dans leurs oreilles, sur leur visage. Ça fait combien de temps que j’ai pas pris l’air ? Je déteste sortir. Je déteste devoir m’asseoir dans mon fauteuil. Mais là, j’ai l’impression d’être dehors avec eux. Ça tambourine dans ma cage thoracique. Ma respiration s’est bloquée dans ma gorge. Mon sang se réchauffe, brûle, bouillonne en moi.

La caméra zoome sur les athlètes. Je regarde leurs jambes. Ils ont tous une prothèse. Pas comme celle qu’on m’a rapidement présentée et qu’on m’a fait essayer. Pas cette espèce de poids mort qui enserre la cuisse et que j’ai dû essayer de traîner derrière moi parce que les médecins m’y ont forcé et que ma mère a insisté. Non, une prothèse fine, recourbée, qui rebondit quand elle entre en contact avec le sol et qui les propulse en avant. Et mon cœur fait un bond avec eux à chaque nouvelle foulée. Quelque chose bout en moi. Quelque chose s’échauffe, se réveille. Une effervescence soudaine brouille mes sens, bouscule la torpeur brumeuse et dépressive dans laquelle je m’enfonce depuis des semaines. J’ai envie… de bouger. Mon corps me démange. Courir. Marcher. Je ne veux plus y penser. Plus jamais. J’ai enterré ces mots trop douloureux. Je sais. J’ai encore une jambe, je pourrais le faire. Mais je ne veux pas me trainer. Une prothèse c’est lourd, ça fait mal. J’ai essayé dix minutes, ça m’a suffi. J’ai pas envie de faux espoirs. Je veux juste qu’on me foute la paix. De toute façon ma vie est finie.

Mais non. Là, tout de suite, je peux pas y croire. Je peux plus m’en convaincre. Mes doigts me démangent. Ma jambe me démange. Ma poitrine me démange. Il faut que je bouge. Ces gens devant moi, ils peuvent courir. Ils ont perdu leur jambe, comme moi, mais ils courent. Ils courent. Et moi je pourris dans une chambre. Dans un lit. Je me noie dans le malheur. Brusquement, je ne comprends plus. Pourquoi ?! Qu'est-ce que je fous ? Pourquoi j’ai décidé que tout était fini avant d’avoir essayé ? Parce que c’est trop dur. Ouais… C’est trop dur. Mais là devant mes yeux, un coureur atteint la ligne d’arrivée. Et moi ? C’est quoi ma ligne d’arrivée ? Qu’est-ce que je vais faire demain ? Et après ? Et encore après ? Je veux avancer, moi aussi. Je veux ma vie. Je ne veux pas être cet ado déprimé qui vit comme s’il était déjà mort. Non.
Je ne serai pas ce garçon qui pourrit dans son lit.
Je ne serai pas cette larve qui pleure sur ce qu’il a perdu sans voir ce qui lui reste.
Je ne serai pas cette enveloppe vide qui se contente de vivoter et survivre.
Je ne serai pas cet infirme qui a laissé la douleur avoir raison de lui.
Je ne serai pas cet être faible qui baisse les bras avant d’avoir essayé.
Je ne serai pas celui qui reste par terre après  chute.
Non.
Je serai celui qui se relèvera à chaque fois.
Celui qui regarde droit devant lui, comme ces athlètes.
Celui qui trace sa route peu importe les obstacles.
Celui qui vit. Celui qui marche.
Parce que oui. Je vais marcher. Je veux marcher.
Je marcherai. Je marcherai. Je marcherai.

Le sentiment explose en moi. Balaie tout le reste. L’envie déborde. Me submerge. Je ne peux pas rester immobile. Mon corps brûle. Je roule sur le côté. Mes mains tremblent sous l’effervescence et la tempête qui se déchaîne à l’intérieur de moi. J’attrape mon fauteuil. Le repousse. Mes béquilles. Celles que je refusais d’utiliser. Je les fais tomber dans la hâte et je dégringole du lit. Pas grave. J’emporte avec moi dans ma chute ma perfusion qui tiraille mon bras. Je le sens à peine. Bouger. Agir. Marcher. Vivre. Ça se bouscule en moi. Ça me dévore. Je rampe jusqu’à mes béquilles et je ne sais pas comment j’arrive à me hisser. Mes muscles tremblent sous l’effort. Mon souffle est court. Ma jambe me lance. Je m’en fous. Je veux avancer. J’ai besoin d’avancer. Mon père choisit ce moment pour arriver et il donne l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans le ventre quand son regard croise le mien. Il se précipite pour m’aider et pour la première fois, j’accepte qu’il me supporte. Je marcherai. Je marcherai. Et, un jour, je courrai.

16 ans

Je tiens à peine en place sur ma chaise. Autour de moi, les collègues de papa qui me connaissent bien chantent en chœur « joyeux anniversaire » et franchement, le résultat est catastrophique pour les oreilles. Pourtant, ils pourraient faire éclater les vitres que je m’en foutrais royal. Je suis tellement… heureux aujourd’hui, ouais. Et ému. Quand je pense qu’il y a un an j’étais au fond du trou… ça me fait tout drôle d’y repenser. Cette année, j’ai pas trop eu le temps de regarder en arrière. La rééducation, ça m’a demandé toutes mes forces et toute mon attention. Un pas après l’autre, lentement, j’ai avancé, j’ai progressé, et je me suis pris des gamelles spectaculaires, aussi. Mais j’ai pas baissé les bras. Et aujourd’hui, je marche ! Evidemment, ce sera plus jamais comme avant. Tant pis. Je tiens debout. C’est tout ce qui m’importe. Bon, c’est pas si vrai, c’est sûr qu’à certains moment, je regrette un peu ma vie d’avant, mais j’essaie de pas y penser. Ça va rien m’apporter. Surtout que je suis pas tant à plaindre : je suis bien entouré.

Un museau humide vient se coller à mes mains. Je baisse les yeux et je ne retiens pas mon sourire. Hiver. Ma chienne. Je l’ai eue quand je suis sorti de l’hôpital, c’était une idée de papa et maman. Elle était toute petite. Elle a grandi pendant que je faisais des allers-retours au centre de rééducation. Elle a suivi mes progrès et elle m’aide dès qu’elle le peut. Je l’aime tellement. Elle a le poil plus épais que celui de papa en coyote et c’est trop cool de pouvoir enfouir mon visage contre elle, c’est tout doux. Tous les jours, ça me désole de devoir la laisser pour aller au lycée, j’aimerais trop l’y amener, mais bon les profs seraient jamais d’accord… (j’avoue j’ai essayé en prétextant que j’avais parfois besoin d’elle à cause de ma jambe, donc je sais de source sûre que c’est mort parce que « un chien ça va pas dans un lycée »).

L’affreux chant d’anniversaire s’arrête enfin, me laissant mort de rire. Les collègues de papa font de bons flics mais pas des bons chanteurs ! L’un d’eux me tend un petit tas de fascicules et de flyers. J’y jette un coup d’œil, curieux, et mon cœur fait un bon enthousiaste dans ma poitrine. Ils parlent tous de clubs d’handisport de la ville. C’est un secret pour personne que je veux en intégrer un vu comment j’arrête pas de les bassiner avec ça, mais ça me fait super plaisir qu’ils se soient renseignés. Et encore plus d’avoir le feu vert de papa. Il m’avait demandé d’attendre un peu pour me lancer, que je sois plus à l’aise avec ma prothèse et d’avoir l’accord de mon médecin pour commencer, et je l’ai eu la semaine dernière, donc… je vais vraiment pouvoir commencer.  Je prends les flyers, impatient et excité, remarquant à peine les cadeaux derrière, mais mon attention est vite détournée par un énorme gâteau. Est-ce que j’aurais pu avoir un meilleur anniversaire ? Non, je crois pas.

18 ans

C’est ma première vraie compétition, et c’est grisant. J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure. Je m’appuie sur ma prothèse sportive. On appelle ça une lame, dans le milieu. Je ne la mets que pour courir. Elle est légère, elle rebondit quand je m’appuie dessus. C’est totalement différent d’une jambe, mais c’est incroyable. Elle me porte en avant et sans elle, je n'aurais jamais connu à nouveau cette sensation de vitesse quand on s'élance. Mon père et ma mère ont terminé de claquer toutes leurs économies, tout l’argent destiné à mes études pour me l’offrir. On en a longuement discuté. Et je ne regrette pas. Je ne regretterai jamais. Bien sûr que je veux faire des études, mais j’ai encore toute la vie pour ça ! Je vais économiser et me les payer moi-même, voilà tout. En attendant, j’ai commencé depuis quelque temps à gagner ma vie avec mon don et à vendre des créations enchantées ou à prendre des commandes. J’espère me faire un petit réseau. Il va aussi falloir que je trouve un petit job à côté, sûrement à mi-temps. Je m’en fais pas trop, en fait. J’ai pas envie de me prendre la tête. Là, tout de suite, je vais juste courir. Courir. Intégrer une équipe d’athlétisme handisport, ça m’a donné des ailes. J’ai l’impression que rien ne peut m’arrêter, quand je cours. J’ai qu’une jambe et je sprinte. C’est bien la preuve que tout est possible, non ? Ça a été difficile, oui, mais aujourd’hui, je suis là. Je suis là, et j’ai bien l’intention d’en profiter. Je lève les yeux vers mon père, qui, pour une fois, s’est libéré de son poste pour l’occasion, vers mes amis, aussi. J’ai hâte d’appeler ma mère pour lui raconter ça. J’ai hâte de savoir ce que je vais vivre demain. Un bref coup de sifflet retentit et je m’élance d’un bond pour courir.





Derrière l'écran

Pseudo: Charly / Missie Age: 26 ans Comment avez-vous connu le forum ? J'ai agité ma baguette magique et pouf, ça a fait des chocapics  Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 2377529887  Un petit mot pour la fin ? Vivement le TC !!  Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 3459968646
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Sigurd Hirtzfelden
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Sam 27 Mar - 18:19
Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 87052997Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 87052997Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 87052997

Salut potomage ! Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 3153442960 Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 2079127348 Tu sais que t'es mignon pour un p'tit jeune ? Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 3822056076 Mais au lieu de faire le beau, va me remplir tout ça !! Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 1954440053 Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 2105396822
Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 1884353027
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Hanaelle Pennel
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Hé c'est en cours, c'est en cours !! Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 876588172 Laisse-moi le temps Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 3613897903
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Sigurd Hirtzfelden
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Sigurd Hirtzfelden
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P'tit con...





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Ace Mitchell
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Gros bouché ! Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 2103282597
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Dim 28 Mar - 15:11

Bravo, tu as passé le test du Karma !



Ace me dit de te dire: "J'suis garagiste, pas boucher, abriti". Des bisous! Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 87052997

Félicitations ! Tu es validé !! Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 2661242909Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 2661242909  

Avant de venir t'amuser avec nous Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 3822056076 Il te reste quelques démarches à faire, rien de bien sorcier heureusement ! Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 1378088032 Dans un premier temps, tu dois recenser ton avatar, mais également ton don et si tu es un élémentaire, n'oublie pas de recenser ton eidolon.  Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 1055731787

Ensuite, il est fortement conseillé de créer ta fiche de lien qui est très utile pour se faire des amis ! Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 2121511661Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 2892599572  Pour finir, si tu le souhaites, tu peux également créer un scénario pour ton personnage.

Maintenant, il ne nous reste plus qu'à te souhaiter officiellement la bienvenue sur notre forum   en espérant que tu y passeras de bons moments et que le Karma ne te torturera pas trop !  Sigurd Hirtzfelden ~ Toujours droit devant 1954440053


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