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Tu peux toujours courir... ~ Ace

 :: Chesscross :: Quartier des Mazelles :: Les Camelines :: Habitations
Sam 3 Avr - 18:18

The Phoenix
Fall Out Boy
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Ace & Sigurd
le 3 Avril
xxx
Tu peux toujours courir...
Ça fait cinq jours depuis cette fameuse nuit où j’ai trouvé mon âme sœur et ça me fait trop bizarre de revenir aux Camelines, ce lieu où on s’est rencontrés. Je me repasse en boucle cette soirée depuis qu’elle a eu lieu. Et je suis partagé. Il y a ce côté de moi qui s’envole à chaque fois que je repense à lui. Sérieux, c’est dingue. J’ai jamais, jamais ressenti un truc pareil, pour aucun de mes béguins. Quand je me souviens d’Ace c’est… c’est magique. Je revois son sourire en coin, celui qui lui donne un air de fripouille, avec cette lueur dans ses yeux. Un truc de fou. Comme s’ils allaient se mettre à brûler, tout d’un coup. Et cette façon de me regarder… ça me fait chavirer. Vraiment. Je me sens tomber encore et encore quand je l’imagine. J’ai l’impression que je pourrais faire n’importe quoi avec lui. Je peux pas m’empêcher de sourire. Je baisse la tête pour pas avoir l’air d’un imbécile heureux au milieu de la rue, mais mon cœur flotte sur son petit nuage. Y’a quelque chose qui doit vraiment pas tourner rond chez moi. En y repensant, qu’est-ce qui m’a pris de donner ma virginité à un mec que j’avais littéralement rencontré dix minutes plus tôt, et de faire ça dans une ruelle, en plus ? Je me mords la lèvre pour ne pas rire. Ouais, définitivement, y’a un truc qui cloche chez moi. Parce qu’au lieu de le regretter, plus j’y pense, plus je me sens euphorique. Mon corps baigne dans ce sentiment de plénitude, d’émerveillement. Ce que j’ai ressenti ce soir-là, je l’oublierai jamais. C’est gravé en moi, tout. La sensation des mains de Ace qui me découvrent, sa bouche qui cherche la mienne, mes doigts contre sa peau et les muscles qui s’animaient en dessous… Et puis la chaleur.

Mes joues me font presque mal tellement je sourie, je dois avoir l’air débile, mais je m’en fous. Hiver, qui trottinait devant moi, s’arrête et vient à ma rencontre. Bon, j’aurais l’air un peu moins bizarre si les gens pensent que je sourie à mon chien. Je la caresse et la laisse repartir. Si je m’en rappelle bien, c’était par ici… Je regarde autour de moi, essayant de me souvenir du chemin qu’on avait emprunté. Pas évident. A l’aller, j’étais à moitié dans les vapes tellement je nageais dans le bonheur et le ravissement. Et au retour… Bah au retour j’étais coincé dans un tourbillon d’émotions et je ne regardais absolument pas où j’allais. J’ai même fini par atterrir sur le campus universitaire sans savoir comment, c’est dire. J’arrivais pas à me calmer, alors me repérer…

Parce que ouais, rencontrer Ace a été merveilleux, fantastique, irréel. Sauf qu’il y a eu le réveil. Je m’y attendais tellement pas… Même aujourd’hui, je pige pas. Comment on peut se montrer aussi intense, aussi entier, aussi incroyable puis quelques heures après balayer tout ça et péter un câble ? Non, je comprends pas. Même s’il avait été bourré - et je suis sûr et certain qu’au moins à la fin, il l’était pas, ou plus - y’aurait pas eu une telle différence d’attitude. C’était tellement… violent. Je me suis pris sa réaction en pleine gueule. “PD” qu’il a dit. Mais ça à la limite, je m’en fous. Ce qui m’a fait mal, vraiment mal, c’est qu’il me traite d’erreur. Qu’il se voile la face en affirmant qu’il n’y avait rien entre nous, à part quelques verres de trop. N’importe quoi. Le simple fait de m’en souvenir me fait grincer des dents. Je crois qu’il m’a même menacé. Ça a été si vite… Il était furieux. Une colère… je sais pas. Terrible. Sombre, aussi. Je ressasse la scène depuis cinq jours et j’en suis venu à la conclusion qu’il assume pas d’avoir couché avec un mec.

Ce souvenir est à la fois révoltant et douloureux. Bien sûr que ça me blesse. Ça blesserait n’importe qui, un tel comportement. Mais je suis hors de moi, aussi. Et déterminé. S’il voulait pas de moi, il fallait pas agir comme ça. Parce que maintenant c’est trop tard. Maintenant je sais, je sais qu’on partage quelque chose, un truc fort, réel. La manière dont il m’a regardé, ses prunelles bouillantes sur moi, ça signifiait un truc. Et c’est pas juste parce que c’est mon âme sœur que je le sens. C’est une évidence, pour moi. Alors il est absolument hors de question que je laisse les choses là où elles sont. Hors de question que je lui permette de fuir. Peut-être que j’aurai encore mal, mais je m’en fous. Ce truc qu’on a tous les deux, je veux le récupérer. Je veux savoir ce qu’il en est. Je dois être timbré pour vouloir d’un con, mais après tout, c’était peut-être juste la surprise qui l’a fait agir comme ça. On n’a pas le numéro de l’autre, si ça se trouve il a voulu me retrouver et il a pas pu. Peut-être qu’il regrette. Ou alors pas du tout, mais même dans ce cas, je veux en avoir le coeur net. On verra pour la suite plus tard. Et puisque lui ne peut pas me contacter, j’ai décidé d’aller carrément chez lui. C’est le seul endroit où je peux le trouver. Il m’a dit qu’il était garagiste, mais je me voyais mal appeler tous les garages de la ville pour leur demander “Salut, vous auriez pas un employé sexy et connard sur les bords qui s'appelle Ace ? Avec un sourire en coin à vous damner, ouais.” Pas moyen.

Plus j’approche de son immeuble, plus mon cœur s’emballe. Est-ce que ce sera plus comme notre soirée ensemble ? Ou plus comme le matin ? Est-ce que je fais pas une grosse erreur ? J’arrive au niveau de l’entrée. J’ai même pas besoin d’appuyer sur l’interphone, la porte est grande ouverte. Tant mieux. Il pourra pas faire le mort, comme ça ! Je m’engouffre dans la cage d’escalier miteuse qu’Hiver monte l’air de rien. Moi, ça me décourage d’avance. Cinq étages… cinq étages d’escaliers pourris et étroits. Enfin, je savais à quoi m’attendre et c’est pas ça qui va me faire reculer ! C’est juste des marches et je suis pas en sucre. Et puis au bout, il y a Ace. Je m’élance à l’assaut de cette épreuve et je ne m’arrête pas, même pas quand ma jambe commence à fatiguer, au quatrième étage. Je ralentis juste un peu l’allure et je rythme bien ma respiration. Je m’aide de la rambarde même si je n’ose pas trop m’y appuyer - vu comment elle bouge, j’ai peur qu’elle pète. Putain, quelle idée d’habiter tout là haut. J’ai l’impression d’être Gusgus dans Cendrillon. La comparaison me fait rire. Ace serait la princesse, alors ? Je manque de pouffer. C’est peut-être pour ça qu’il s’est foutu en rogne, il avait peur de libérer la Cendrillon qui dort en lui.

Sur cette plaisanterie que je trouve hilarante, j’arrive à bout des cinq étages. La porte de son appartement est juste en face de moi. D’abord, reprendre son souffle. Ensuite… me calmer. Ca, c’est plus compliqué. Mon cœur fait un boucan de tous les diables et tambourine comme un fou dans ma poitrine. J’essaie de chasser l’appréhension qui tend légèrement mes muscles. De toute façon, si je fais demi-tour maintenant, alors quoi ? On ne se reverra plus ? C’est juste inconcevable, pour moi. Donc j’ai pas le choix. Si je veux arriver à quelque chose avec Ace, si je ne veux pas ranger cette soirée dans un coin poussiéreux de ma tête, j’ai juste à avancer. Bizarrement, ça m’apporte une bouffée de courage, de penser ça. Ragaillardi et décidé, je frappe à la porte… qui s’ouvre sous l’impulsion de mon premier coup. Un peu hésitant je pousse le battant.

- Ace ?

Pas de réponse. Hiver me prend de court en se glissant dans l’ouverture sans que je puisse la retenir. Pourtant, rien ne se passe. Je m’avance. Le studio est vide. Bizarre. Je jette un coup d'œil dans les toilettes, juste pour vérifier. Toujours personne. Qui se barre en laissant sa porte ouverte ? Surtout dans un quartier pareil ! A moins qu’il soit juste chez un voisin ? Il est presque dix-huit heures. Je suis peut-être venu trop tôt ? Mais il est hors de question de renoncer. Maintenant que je suis là, je reste. S’il n’a pas verrouillé, c’est qu’il n’a pas dû partir bien loin. Je m’assois sur le lit et ma chienne pose aussitôt sa tête sur mes genoux. Avec un sourire, je lui gratouille les oreilles. Elle est tellement douce. Et puis ça m’évite de penser à ce qui se passera quand Ace arrivera. Je préfère pas trop y réfléchir. On verra bien, voilà tout. Ouais. Je me concentre là-dessus. On verra.
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Sigurd Hirtzfelden
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Sigurd Hirtzfelden
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Sigurd Hirtzfelden
Sam 3 Avr - 22:24
Tu peux toujours courir!
Feat Sigurd
Cinq jours. Cinq putains de jour qu'il n'a pas fermé l'oeil. Cinq putain de jours qu'Harry n'arrête pas de jacasser qu'il a fait une connerie. Il le sait bon sang, qu'il a fait une connerie. Non mais qu'elle idée, quelle putain d'idée bien pourrie ! Il a couché avec un mec, un mec ! Et le pire, le pire c'est que c'était le pied. Ace est pas du genre à mentir, là dessus, c'était vraiment le pied absolu parce que ce mec était juste...juste ce qu'il fallait. C’est compliqué à expliquer alors qu’il ne cherchait pas forcément quelqu’un pour la nuit. C’était juste… Ses yeux qui croisent les siens et juste lui qui pète un cable. Il pouvait pas voir autre chose que ces putains d’yeux envoûtants. Il pouvait pas faire autre chose que se lever et aller la voir et oui, OUI il a pensé que ces cheveux et ses hanches à la démarche et à la danse chaloupée appartenaient à une femme. Avec peu ou pas de poitrine, ouais. Et tant mieux parce qu’Ace a jamais aimé ça, quand y en a trop. Et quand il l’a embrassé… il n’a pas pu reculer. Et même si son cerveau hurlait à la débâcle c’était comme trouver quelque chose qui lui avait manqué. Un truc. Un truc qu’il voulait pas lâcher.  

Et ce mec est son âme-soeur. Pas un type lambda, non ça aurait été trop simple et la vie se fait souvent un malin plaisir de le pourrir de la meilleure des façon. C'est fou comme ce soir-là il s'est senti libre, comme jamais en fait et le fait de s'en souvenir le met dans une colère sans nom. Parce qu'il l'a traité comme de la merde après et même s'il regrette pas parce que Sigurd était un mec et qu'il aurait pas dû coucher avec un mec, la situation est complexe à gérer.. C'est pas possible. Baiser avec un mec... Il peut pas prendre du plaisir à ça parce que ça voudrait dire, ça voudrait dire... Le blond souffle, énervé, balance  sur son épaule le torchon dont il se sert pour essuyer le cambouis d'un geste rendu précis par l'habitude et se replonge dans le moteur de la voiture qu'il répare. Et il se perd dans un terrain bien connu qu’est la mécanique. Il ressort en fin d’après-midi, alors qu’il claque presque tendrement le capot de la voiture avant de lui passer un coup de cirage, de se laver les mains et de récupérer ses affaires, Harry venant se glisser dans le col de son t-shirt. Il enfile sa veste en cuir et pose son casque sur sa tête après avoir salué sa patronne. La route se passe et Ace en profite pour penser au programme de demain. Il s’occupe d’une chevrolet demain et s’il se demande encore comment la patronne a fait pour dégoter un client pareil, il sent une énorme satisfaction qu’elle l’ait choisi pour prendre soin de la bête. Rapidement, il range sa moto dans un garage qu’il loue non loin de son studio avant de le fermer à clés, de monter quatre à quatre les marches des cinq étages et de débouler sans douceur dans son appartement, son casque sous le bras, Harry au creux de ses cheveux, sur sa tête.
Au départ, il ne remarque rien d’étrange, pose son portable sur un des seuls meubles de la pièce, dos à son lit. C’est un éclat blanc et une exclamation étonnée d’Harry raisonnant dans son esprit qui font tilter l’élémentaire. Doucement, il pose son casque, glisse sa main dans sa poche et en sort un zippo qu’il se tient prêt à allumer. Il sait que c’est con vu ce qu’il sait faire de son don, mais un élémentaire de feu avec un briquet ça fout toujours la trouille, il en a déjà fait les frais à son insu. Toujours aussi lentement, Ace se tourne et ce qui lui fait face lui fait faire tomber le briquet d’étonnement.

Putain mais c’est pas vrai, c’est un cauchemars?!!

En face de lui se tient la personne qu’Ace a le moins envie de voir au monde actuellement, presque à égalité avec son paternel et ce n’est pas rien. Son âme-soeur, tranquillement installée sur son lit, avec son chien dans un coin. Ace a rien contre les animaux, il s’en fout la plupart du temps et ils le lui rendent bien mais là, là c’est chez lui et il a pas envie de voir ni le cabot ni son propriétaire sur son lit. Il ferme doucement les paupières, inspire alors qu’il sent la colère enfler et gonfler ses muscles, puis les rouvre. Mais non, Sigurd est toujours là. Putain, putain, putain. Ace expire soudainement par le nez, serre les dents et plante son regard dans celui de Sigurd.

-Je peux savoir ce que tu fais là? Que je sache je t’ai pas invité à boire le thé ou quoi que tu fasses avec tes potes quelconque? C’est un truc qui t’arrives souvent de rentrer chez les gens comme si c’était chez toi? T’es malade ou quoi?!

Ne pas s’énerver, ne pas s’énerver, ne pas s’énerver, ce crétin reste son âme-soeur. Et ne pas penser au petit sentiment de joie que lui procure de nouveau sa vue parce que ça, c’est encore plus flippant que tout le reste.
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Ace Mitchell
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Ace Mitchell
Mar 6 Avr - 14:38

The Phoenix
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Ace & Sigurd
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Tu peux toujours courir...
Ça a quelque chose d’irréel de me retrouver chez Ace tout seul. J’ai l’impression qu’il va surgir de nulle part – pour le coup, littéralement, parce que je vois pas où il pourrait se planquer vu son appart – pour me dire que j’ai halluciné le réveil de la dernière fois et me prendre dans ses bras. Oui c’est un fantasme, mais on peut toujours rêver… Enfin en vrai, ce serait pas si impossible, si ? Quand on s’est rencontrés, il était tellement passionné et possessif… Lequel des Ace que j’ai vus était le plus proche du Ace au naturel ? Aucune idée. J’ai aucun moyen de le savoir. J’imagine que j’ai plus qu’à le découvrir. J’ai comme le pressentiment que ça va être celui du matin que je vais devoir gérer. Mais je désespère pas. Cette étincelle qu’il y a eu entre nous, je l’ai pas inventée. Ni cette attirance. Et qu’il me dise pas qu’il l’a pas sentie, lui !! Je suis sûr et certain que si. D’abord si j’avais pas été spécial, il aurait pas couché avec moi. Même s’il m’a pris pour une femme. J’essaie de pas trop penser à ce dernier point. C’est trop vexant. J’ai vraiment une allure de femme ? C’est à cause de mes cheveux ? Ouais, je me fais des belles coiffures et je porte des bijoux, mais quand même ! Je fais un mètre quatre-vingt, en plus ! O.K., y’a des femmes grandes, certes. Mais je suis taillé comme un mec ! A cause de lui, je me suis retrouvé à me détailler sous toutes les coutures dans le grand miroir de ma chambre. Je suis sûr que si Hiver avait pu, elle aurait levé les yeux au ciel en me voyant faire. Je secoue la tête pour chasser ces idées de ma tête. Avec tout ça, je commence à devenir un peu nerveux, moi.

Histoire de me changer les idées, je sors mon portable et je commence à jouer à Pocket Camp. Faut toujours satisfaire les campeurs… Je fais rapidement le tour, je pêche et j’arrose mes fleurs, mais toujours pas de Ace à l’horizon. Et je dois avouer que j’ai pas trop la tête à mon jeu. Mon regard vagabonde sur la pièce toutes les trente secondes. J’ai trop envie de fouiller. C’est là où il vit, je pourrai forcément en apprendre plus sur lui si je jette un coup d'œil aux alentours… Mais j’aime pas cette idée, c’est pas correct. Je suis partagé. D’un autre côté, il le saura jamais… Je me lève, ne sachant pas trop par où commencer. C’est qu’il y a pas masse de meubles… Est-ce qu’un vieux casier rouillé, ça compte comme meuble ? D’où il sort ça, d’ailleurs ? On dirait un genre de vestiaire utilisé dans les usines ou les trucs comme ça… A part ça y’a un genre de commode, une table et deux chaises. Je note malgré moi le “deux” chaises. On peut manger à deux, chez lui. En tête-à-tête. Je peux pas m’empêcher de nous imaginer assis là. L’image me fait sourire. Est-ce qu’il cuisine ?

Je me détourne pourtant pour reporter mon attention sur sa kitchenette. Au hasard, j’ouvre le petit placard. Il est tout vide. Deux assiettes, deux verres, des couverts. Bah dis donc. C’est pas le faste… Mais elles sont où ses affaires ? Il a vraiment que ça ? J’hésite à fouiller dans l’espèce de commode, mais j’ose pas trop. C’est que c’est personnel… Puis je me rappelle la façon dont il m’a traité. C’est pas une raison pour faire mon fouineur, mais franchement, ça me fait passer mon sentiment de culpabilité. J’approfondis donc mon exploration, cependant je ne trouve rien de très palpitant. Quelques hauts, deux pantalons et des sous-vêtements… Je souris en remarquant qu’il a une chemise. Bon, pas le genre qui fait super sérieux, mais j’aurais pas cru. Un peu dépité, je furète encore un peu, mais à part un balai et une pelle - je m’amuse d’ailleurs à l’imaginer en train de faire le ménage - je ne trouve toujours rien de concluant. Bon, ce que j’aurais appris sur Ace en explorant chez lui : il est pas très matériel. J’ai l’impression que la seule chose qui sort du cadre du strict minimum, c’est le sac de frappe au milieu de la pièce. C’est un genre de spartiate, ou quoi ? Il suit peut-être un rythme de vie strict et c’est pour ça qu’il a paniqué et m’a foutu dehors…

Je me retrouve debout, les bras ballants. Sans trop savoir quoi faire, je m’approche du petit lavabo sur le coin duquel sont posés un gel douche et un shampoing. J’irai pas jusqu’à sentir leur odeur ou à renifler sa serviette, j’en suis pas encore là, dieu merci. Je préfère ne pas penser que la première option m’a quand même effleuré l’esprit. Je me détourne, m’assois à nouveau sur le lit et mon regard tombe sur la veste en cuir accrochée derrière la porte d’entrée. Celle-là, je la connais. Il la portait, y’a cinq jours. Je le revois parfaitement dedans. Il est tellement sexy… Je ne contrôle pas mon esprit. Je me rappelle du goût de ses baisers. Enfin, pas les premiers, pas ceux qui sentaient l’alcool. Ceux d’après. Je voudrais tellement pouvoir encore passer mes mains sur sa peau… J’ai jamais été attiré par les mecs mais lui, lui… Dès que j’y pense, j’ai envie de me coller à lui et de ne plus jamais sortir de son étreinte. Raaah bordel !! Je dois vraiment avoir un truc qui tourne pas rond dans ma tête.

Je suis coupé net par des pas dans les escaliers. Hiver redresse la tête et mon cœur se met à galoper dans ma poitrine. J’ai à la fois hâte et peur. Je crois que je stresse. Mais en même temps, j’espère tellement…

Ace ouvre la porte et se met directement dos à moi pour poser un truc quand il se fige. Moi, comme un con, je peux pas m’empêcher de sourire. Mon palpitant a décidé de jouer au trampoline, maintenant, et il s’envole pour rebondir avec enthousiasme dans ma cage thoracique. J’arrive pas à détacher mes yeux de la silhouette du blond. Mon blond. Je sais pas pourquoi je pense “mon”. Mais le fait est qu’il fuse dans mon esprit. Le revoir c’est… dingue. J’avais oublié cette sensation. J’ai envie de passer mes bras autour de lui. Je me sens léger. Et lourd à la fois. Ouais je sais, je suis bizarre. Je fronce les sourcils en le voyant sortir lentement un zippo. J’ai envie de rire. Du coup, je me retrouve à sourire de plus belle. Il veut me cramer la tête ? C’est clair que je ferais pas le malin. Pourtant j’arrive pas à avoir peur de lui, y’a pas moyen. Je me sens en sécurité, bien, avec lui. Même quand il a pété son câble, j’ai jamais eu peur qu’il s’en prenne physiquement à moi. J’étais trop occupé à accuser le choc, de toute façon.

Alors que j’avais vaillamment réussi à le retenir jusque là, un rire finit bel et bien par franchir mes lèvres quand il se tourne et que son briquet lui échappe de surprise. Je devrais pas trouver ça drôle, vraiment, parce que c’est vexant de voir à quel point il a l’air horrifié, mais franchement, la situation est juste tellement comique que voilà, sur le coup, impossible de me sentir blessé. J’ai l’impression d’être le Karma en personne. Et sa façon d’inspirer lentement, comme s’il voulait garder son calme… alors que c’est que moi. Je vais pas le manger ! Quoique... Enfin, même si je voulais lui faire du mal, j’en serais bien incapable ! Je pince mes lèvres. Ne pas rire. Trop tard. Je me retrouve encore à pouffer d’un souffle saccadé. Comment il fait pour me rendre heureux tout en agissant en vrai con ? C’est un mystère. Je dois avoir un sérieux souci au ciboulot.

- Euh, si tu veux pas que des gens rentrent chez toi, t’as qu’à pas laisser ta porte ouverte, hein, lui signalé-je avec un regard qui en dit long. Chez moi, c’est considéré comme une invitation !

Je lui sers mon sourire le plus enjôleur et je me lève. Hiver fait de même, comme si elle n’attendait que ça, et se met aussitôt à tourner autour d’Ace en le reniflant avec intérêt. Je suis sûr que ça le soûle. Brave Hiver. Je ressens un doux sentiment de justice à l’idée de le faire chier - juste un peu. Même si bon, soyons honnête, je le préfère en mode amant passionné. Je reprends mon sérieux alors que je pense aux raisons de ma présence ici. Je plante mon regard dans le sien et je m’approche de lui, pas trop près quand même pour éviter la tentation - de quoi, j’en sais rien, mais je veux pas le découvrir.

- Tu demandes sérieusement ce que je fais là ? Je te rappelle que j’ai aucun autre moyen de te voir, j’ai pas ton numéro de téléphone, ou ton lieu de boulot, ou quoi que ce soit d’autre. Et je t’ai promis que tu te débarrasserais pas de moi comme ça. J’étais sérieux, Ace. Je voudrais qu’on discute de l’autre soir.


Et là, je me prends à espérer qu’il s’énerve pas comme la dernière fois. Qu’il râle ou qu’il s’irrite comme il vient de la faire, ça me dérange pas. Les insultes, qu’il les balance, si ça lui fait plaisir. Je suis ici en connaissance de cause, j’ai eu le temps de me blinder. Mais qu’il replonge dans cette espèce de rage mêlée de je-ne-sais-quoi d’autre… Non, ça non. Je veux pas qu’il me vire de sa vie.

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Sigurd Hirtzfelden
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Sigurd Hirtzfelden
Mar 20 Avr - 11:27
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Avant même de se retourner, son zippo dans la main comme un pauvre looser qui a peur de se faire cambrioler (et cambrioler quoi, de toute façon? Y a rien de fantastique chez lui. Si le type veut prendre le peu de caleçons qu’il a, grand bien lui fasse, il s’en sert pas de toute façon), Ace a entendu un bruit. Et alors qu’il grogne d’un ton énervé sa remarque à l’homme qu’il lui fait face, il entend encore son petit rire résonner dans sa tête, vite accompagné du gloussement qu’il lui offre en direct. Et c’est… bizarre, Ace sait pas. Il aime pas ça, oh non, il aime pas ça. Parce que ce son provoque un truc en lui qu’Ace n’est pas sûr de pouvoir assumer. Enfin, il est certain qu’il peut pas l’assumer. C’est bizarre parce que ce rire apaise sa colère et sans elle Ace se sent nu. Il en a besoin, surtout dans cette situation, pour ne pas flancher, pour ne pas se laisser aller et faire la même connerie qu’il y a cinq jours. IL n’a pas l’excuse de l’alcool, cette fois-ci, il ne peut pas se dire qu’il réfléchira demain parce que son demain est déjà passé et il en paie le prix tous les jours depuis. Putain, quelle connerie. Le seul truc qu’il regrette d’avoir fait depuis qu’il a onze ans. La réponse de Sigurd a le don de le faire grogner de mécontentement mais, bizarrement, c’est plus facile de rester calme.

L’élémentaire se baisse, ramasse le briquet au sol et le pose sur le meuble alors qu’Harry lui murmure dans la tête de rester calme, ce qui l’irrite plus qu’autre chose. Il murmure un “la ferme” habituel, ne faisait même pas attention à son interlocuteur. La colère crépite sous sa peau comme une bûche dans la cheminée. C’est une sensation ronde et entière mais pas oppressante comme elle peut l’être parfois. Ici, c’est maîtrisé et Ace sent bien qu’il peut en faire ce qu’il veut. Il ne sait pas trop si l’euphorie déterminée qu’il ressent dans le lointain en est la raison, et franchement, il en a rien à foutre. C’est juste… confortable d’être en colère mais de garder la tête froide. Alors qu’il ne quitte pas le type du regard, il sent bien qu’il peut pas, même s’il le voulait, c’est magnétique; il sent quelque chose se frotter à sa jambe. Con de chien! Il se renfrogne alors que l’autre connard est goguenard que son clebs vienne se frotter à ses jambes et ne peut pas s’empêcher de secouer l’une d’elle comme pour dire au cabot de se barrer de là. Franchement, il hésitera pas à lui écraser la queue si la chienne est dans son passage. Sérieux, un peu d’instinct de survie l’étoufferait pas. Harry lui fait remarquer qu’il a l’air d’un enfant qui boude, comme ça, juste pour qu’il se reprenne mais Ace se tend alors que sa colère a un accès de puissance. Mais de quoi il se mêle ce connard d’eidolon de mes deux?! Et puis de toute façon pourquoi est-ce qu’il garde son calme comme ça, hein? Il ne garde jamais son calme, il se laisse toujours couler dans la rage alors pourquoi, pourquoi c’est différent avec son âme soeur? Ace n’est pas connu pour avoir peur et il ne veut pas de ce type dans sa vie mais… MAIS RIEN!!

Le blond se met enfin en mouvement, contourne Sigurd qui s’est approché de lui et ouvre le frigo pour en sortir une petite bouteille d’eau. Le geste lui renvoie des images de l’après leur petite sauterie, le silence confortable alors que Sigurd buvait de l’eau, tranquille, assis sur son lit. Le sommeil tranquille qu’Ace n’a jamais connu avant, quelque chose de sans rêves, sans soucis, sans besoin de rester alerte. Il a dormi comme une pierre, ce soir là, mais il était léger comme un nuage. Il écarte l’image de son esprit alors qu’il boit à grands goulots avant de jeter la bouteille vide dans son evier puis de retourner chercher une clope sur le petit meuble et son zippo qu’il allume, cette fois, pour consumer le bâtonnet de nicotine. Il tire une taffe, une seconde et laisse les paroles de Sigurd glisser en lui, le fait patienter avec un plaisir non feint, laisse aussi couler la tension de la journée. Putain de merde, ça fait du bien, cette petite clope, mine de rien. Harry descend de sa tête, passe derrière son oreille et disparait dans ses vêtements avant de clapoter sur le parquet miteux de l’appartement et de rejoindre son spot préféré, sur la fenêtre. Ace en profite pour passer la main dans ses cheveux, agacé et s'asseoir sur son lit, indiquant la chaise à son “invité” auto proclamé. Il réfléchit un instant à ce que vient de lui dire Sigurd et l’idée qu’il sache où il travaille lui provoque un frisson de dégoût, enfin il pense. Merde il sont pas en couple, c’est juste un coup d’un soir....qui s’avère être son âme-soeur, d’accord, mais un coup d’un soir quand même. Et son numéro de téléphone? Un coup d’oeil vers l’engin à clapet sur le meuble et Ace soupire. Même pas en rêve.

- De quoi tu veux parler? On a… un silence avant de reprendre. Ace, fais-toi pousser des cojones t’es pas un gosse qui avoue qu’il a fait une connerie! On a couché ensemble. Et c’est tout. Et comme c’est ta première fois, t’en fait tout un foin mais mec, tu pars de ton côté, moi du mien et on se revoit jamais, c’est comme ça que ça marche. Même avec cette connerie d’âmes soeurs ou quoi. Tu retournes à ta petite vie trop cool avec tous tes petits potes de l’autre soir et tu me fous la paix. On se croisera peut-être de temps en temps et on fera comme si l’autre existe pas. Et voilà. C’est comme ça que ça fonctionne, un coup d’un soir.

Ace est abonné aux coups d’un soir. C’est plus pratique. C’est plus sûr, c’est plus facile. Parce que s’impliquer émotionnellement, c’est pas possible. C’est trop dangereux, vraiment trop et Ace est quelqu’un de prudent. Enfin parfois. Enfin en ce qui concerne ce point-là. Il préfère se faire tabasser que d’emprunter cette voie. Faire confiance à quelqu’un, se donner à lui tout entier sans jamais pouvoir s’en défaire, il l’a fait à contre-coeur une fois, parce qu’un enfant est obligé de faire ce pari là avec ses géniteurs, mais plus jamais. Non, plus jamais.
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Ace Mitchell
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Mar 27 Avr - 20:15

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Tu peux toujours courir...
O.K., je sais que je devrais pas, mais l’entendre grogner… Je trouve ça mignon. Dans les faits, ça l’est pas, parce que bon, ça veut juste dire que je le soûle - quelle surprise - mais quand on y pense… C’est assez enfantin comme manière de réagir, non ? Et puis, j’aime bien cette façon de pas articuler de mots et de juste faire passer ses émotions brutes. Je trouve que ça a un côté… sexy. Bon, c’est peut-être aussi parce que la dernière fois que je l’ai entendu faire ça, il me regardait comme s’il allait me dévorer sur place. Ce souvenir me ferait presque monter le rouge aux joues… J’essaie de pas me focaliser sur tout ça pour le moment. Quelque chose me dit que la douche froide qui suivrait serait pas super agréable. Je préfère me garder ça pour le soir, quand je suis bien calé au fond de mon lit et que je pense à lui. Je soutiens son regard alors qu’il me dévisage et je lutte contre l’envie de réduire la distance entre nous. C’est comme si j’en avais besoin. Besoin de son contact, de la sensation chaude de nos corps qui se touchent, de ses bras autour de moi. C’est plus fort que moi, j’arrive pas à me sortir tout ça de la tête. ça reste collé dans mon esprit, comme une image qui s’accroche à la rétine. J’ai envie de l’embrasser. Ma gorge se serre un peu. J’ose pas trop. Pas tout de suite. Mais je me promets que je le ferai dès que je le pourrai et ça me réconforte un peu.

Je n’ai pas le temps de m’attarder là-dessus de toute façon, parce qu’Hiver vient mettre son grain de sel entre nous et me fait rire. Si elle voulait des caresses, c’est raté ! Si elle avait décidé de le faire chier, en revanche… Je rigole en le voyant remuer sa jambe comme si ça pouvait la faire partir. Un chien de cette taille, tu le dégages pas comme ça ! Surtout ma chienne. Elle est têtue, ma belle, quand elle a pris une décision… Je ressens un élan de fierté et de gratitude pour Hiver, qui, sans le savoir - ou peut-être que si - va toujours dans mon sens. Loin de s’éloigner d’Ace, elle lui donne un petit coup de museau dans la main, collant sa truffe humide contre ses doigts avant de revenir vers moi, l’air satisfaite. Je la gratouille des deux mains, un grand sourire aux lèvres. Bon boulot, ma vieille. Ragaillardi, je prends mon courage à deux mains et je me lance, en priant pour que la scène de la dernière fois ne se reproduise pas. D’un air que j’espère le plus assuré possible, je plante mon regard dans le sien et je lui parle, ignorant mon cœur qui bat fort dans ma poitrine.

Un silence s’installe entre nous. Une seconde passe, puis deux, et rien ne se produit. Bon… S’il avait dû s’énerver, il l’aurait déjà fait, non ? Je cherche dans ses yeux un indice qui pourrait m’aiguiller, ou quelque chose dans son attitude qui indiquerait qu’il va craquer. Il y a toujours ce feu logé de ses prunelles, comme un incendie qui brûle et dévore tout, mais je n’y retrouve pas la même lueur que la fois où il m’a mis dehors. J’ai l’impression de respirer à nouveau. Bon, c’est passé, même s’il est clairement tendu. Je recule d’un pas pour le laisser accéder à son frigo quand enfin il bouge. Il va dire un truc ? Non ? Il a choisi de m’ignorer ? Ou il réfléchit ? Je décide d’attendre un peu. Si ça se trouve, il cherche juste ses mots, il faut pas que je le brusque. Et s’il se mure volontairement dans le silence… Là, je le laisserai pas faire. Voilà. Je redresse un peu ma tête pendant qu’il boit, histoire qu’il constate que je suis prêt à en découdre et pas découragé pour deux sous. Je suis des yeux le cafard, Harry si je me souviens bien, qui fait son chemin jusqu’au bord de la fenêtre. Si seulement il pouvait me dire ce qui se passe dans la tête de Ace…

Ce dernier jette la bouteille d’eau dans son évier et s'assoit sur son lit en me désignant la chaise. Il est sérieux, là ? Pas moyen. J’avance pour m’installer sur son matelas à côté de lui alors qu’il ouvre enfin la bouche. J’ai pas le temps de stresser : il dit qu’on a couché ensemble et je ne retiens pas mon sourire. Pas “baisé”, “couché”. C’est plutôt positif, ça, non ? Puis… Forcément, à me dire ça, comment il veut que j’y repense pas ? Evidemment que je nous revois tous les deux, sur ce même lit, à nous embrasser. Alors oui, ça me fait sourire. Parce que ça m’a rendu heureux. D’ailleurs, ça me rend toujours heureux.

Mon sourire disparait vite, cela dit. Ah, oui. Je l’attendais, ça. “Coup d’un soir.” Oui, ça fait mal, mais pas autant que ce que j’aurais cru. Enfin, ça m’empêche pas de pas apprécier. C’est quoi cette histoire pourrie ? Parce que c’était ma première fois, je m’accroche à lui ?! Mais ça a rien à voir !! C’est parce que c’était lui que je lui ai donné ma première fois. La différence est énorme. Pour moi, en tout cas. Je me renfrogne, fronçant les sourcils tandis que mon visage se ferme. Repartir de notre côté et faire semblant de pas se connaitre ? No way. J’en suis incapable et j’ai même pas envie d’essayer. Merde, c’est mon âme soeur ! Bon, ça me parait encore un peu flou comme concept, j’ai toujours du mal à le réaliser, mais c’est mon âme sœur. Et puis c’est l’homme que j’ai choisi. Point. Je vrille sur lui un regard rempli de détermination. Je suis décidé depuis la seconde où nos yeux se sont rencontrés. Décidé à ne pas le laisser filer. Décidé à l’aimer. Si je renonçais maintenant, si facilement, je le regretterais toute ma vie. J’en suis sûr. Je relève le menton comme pour le défier de m'empêcher de répondre.

- Je t’arrête tout de suite, j’ai jamais eu l’intention de m’arrêter à un coup d’un soir, commencé-je avec fougue. C’est ma première fois et c’est pour ça que je m’accroche ? Je crois pas, non ! T’as pas l’air de comprendre alors laisse-moi t’éclairer : j’ai couché avec toi parce que c’était toi. Pas parce que j’avais envie d’un coup d’un soir et que t’étais dans les parages.

J’ai envie de lui faire face complètement, mais avec mes chaussures, je peux seulement être assis comme sur une chaise alors je me penche rapidement pour défaire mes lacets et retirer mes boots. Ensuite, je ramène ma jambe sur le matelas pour me tourner franchement vers lui et je continue :

- Tu veux que je t’ignore et que je fasse comme si je te connaissais pas ? Désolé, mais c’est pas ce que je veux. Et je vais être sympa, je vais pas utiliser l’argument “t’es mon âme sœur, le Karma a décidé qu’on serait ensemble”. Je vais faire plus court et plus simple.

D’une poussée vers l’avant, je lui attrape les épaules et je le renverse sur le lit, les mains rivées sur lui, mes yeux plantés dans les siens alors que je le surplombe, mes cheveux encadrant mon visage dans une cascade de tresses et de mèches blondes.

- Tu. Me. Plais.

Je fais tout pour ne pas me focaliser sur le fait que je suis presque à califourchon sur lui et qu’on est tellement proches que j’aurais qu’à baisser la tête de quelques centimètres pour l’embrasser, mais ma respiration se bloque dans ma gorge. Il est tellement, tellement beau…


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Sigurd Hirtzfelden
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Sigurd Hirtzfelden
Mer 28 Avr - 21:26
Tu peux toujours courir!
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OK alors soit le mec est con, soit il a perdu un bout de cervelle avec sa jambe parce qu’il ne semble pas comprendre les gestes simples, comme son signe du menton qui lui ordonnait de s’asseoir sur la chaise en face de lui. Les yeux perdus un instant dans le vide, Ace sent le matelas pourri s’affaisser à côté de lui et une chaleur douce, presque invisible, venir lui lécher les côtes. IL se demande un instant si Sigurd s’est installé dans le trou de son sommier, là où Ace a un jour pété trois lattes sous le coup de la colère, mais non, c’est juste son lit qui est… approximatif. Tout son corps est tendu vers le côté et le blond sait pertinemment que, s’il pouvait se voir de l’extérieur, il verrait une légère inclinaison de ses épaules vers l’homme à ses côtés. Pas parce qu’il est attiré comme un aimant par son amant d’un soir, non. Parce qu’il veut parler. Et le fait de voir Sigurd qui refuse de s’asseoir face à lui fait gronder ses pensées. Alors ouais, la chaise est bancale, elle a l’air aussi solide qu’un château de cartes et pourrait probablement s’effondrer sous le seul poids d’Harry,  et ouais peut-être que ce serait inconfortable pour le mage mais franchement, Ace s’en fout. Ce qu’il veut, là, tout de suite, c’est parler sérieusement. Mettre les choses au point une bonne fois pour toute et oublier ce qu’il pourrait toucher du doigt. Trop dangereux, bien bien trop dangereux,hors de question même. L’espoir… L’espoir est mort avec sa mère et il est hors de question de le faire revivre. A chaque fois qu’il a failli espérer de nouveau, Ace a fait comme ce soir là, quand il a compris le fardeau qu’était réellement un eidolon: il a tapé et tapé et tapé contre le sol, à s’en faire craquer les os et ensuite, ensuite il a tout brûlé dans son esprit, dans son coeur. L’espoir n’a pas de place dans sa vie. C’est aussi inutile que de croire au père noël ou aux âmes-soeur…

Le blond tire une taffe de sa clope sans même utiliser ses mains. Et si la cendre tombe sur ladite main, il s’en fout bien pas mal et la secoue vers le sol, l’air de rien. Il sent le poison entrer dans ses poumons qui hurlent à la libération, ferme les yeux pour réarranger ses idées alors qu’il expire la fumée par le nez. On lui a dit un jour qu’il avait l’air d’un diable, quand il faisait ça, avec ses cheveux en feu, son regard trop intense et la fumée s’élevant des nasaux. L’idée lui plait, qu’on le craigne. Il préfère ça plutôt qu’on le prenne pour une bonne poire, ce qu’il n’est de toute façon pas. Au moins on lui fout la paix. N’empêche que, ça fiche grave les boules à Ace que Sigurd ait décidé de s’asseoir à côté de lui. Parce qu’il voulait voir son visage quand il aurait compris qu’eux deux, ça existait pas. Que ça existera jamais parce que ce type est...Ace a pas de vocabulaire pour le décrire. C’est un bon coup. Et il est déterminé et si ça avait été une femme peut-être que les choses auraient été différentes. Surement même. Mais c’est un gars et c’est… compliqué? Impossible? Ace souffle et se passe la main dans les cheveux avant de parler. Il sait déjà que l’autre homme ne va pas prendre bien la nouvelle mais le type a deux sous de jugeote, il comprendra qu’Ace a raison. Sa clope est presque finie et Ace la garde au bec, la laissant se consumer au coin de ses lèvres. Parlant, presque tranquille, calmement de sa voix grave légèrement énervée.

Et puis Sigurd ne réagit pas comme il le faudrait. On dirait que c’est une habitude chez lui et ça surprend Ace qui pensait qu’il comprendrait. Mais non parce que ce type est un putain d’âne batté et qu’il est plus borné que lui, on dirait. Mais merde, il comprend rien, vraiment putain de rien. Il a couché avec lui parce qu’il était lui-même? Parce que Ace, Ace lui a plu? Un ricanement grave échappe de sa bouche en même temps qu’un petit nuage de fumée, le dernier avant qu’Ace ne saisisse le mégot de sa main droit et ne l’écrase au creux de sa paume, sans cérémonie, en serrant le poing de dégout. Dégout pour qui? Il ne sait pas trop. Probablement pour Sigurd. Il lui a plu, la bonne blague. Sur toute la population de Chesscross, Sigurd a choisi le pire coup d’un soir pour perdre sa virginité. Pour peu Ace aurait pitié de lui,mais il fait pas dans la pitié. Là, il a envie de rire. Il sait pas trop pourquoi ou si, au contraire. Il couche avec un mec, première connerie. Mais le fait qu’il lui plaise… Ah...AHAHAHAHAHA. Mais quelle bonne blague. Un sourire faux et étrange étire ses lèvres, quelque chose dont Ace n’a pas l’habitude et qui lui ferait froid dans le dos s’il se voyait comme ça. Les sentiments qui tourbillonnent en lui le rendent un peu...incertain, si bien que quand Sigurd retire ses chaussures à côté de lui et qu’il se tourne face à lui pour le regarder - ce que Ace voulait mais n’est plus très sûr de vouloir - l’élémentaire le laisse faire, trop choqué pour vraiment comprendre ce qu’il se passe. Et puis sa vision se renverse et quand l’élémentaire reprend ses esprits, c’est pour se retrouver dans un cocon fait de cheveux de soie. Il papillonne des yeux alors que son regard plonge dans celui de Sigurd et il ne peut s’empêcher d’être ébloui par la beauté qui le surplombe. Par la détermination qui brille dans ses yeux. Il pourrait presque y croire. Une part de lui voudrait y croire. Sa main se lève bien malgré lui, se débarrasse du mégot sans cérémonie et vient se poser sur la joue de l’homme qui le surplombe.  Et s’il met de la cendre froide sur sa joue, quelle importance? Sa peau est douce, accueillante et Ace sait qu’il ne devrait vraiment pas mais c’est plus fort que lui. Il brûle de le toucher depuis qu’il l’a vu sur son lit. Et quelque chose au fond de lui ronronne, quelque chose d’autre que l’habituelle colère. Quelque chose de plus doux. Ace grogne, sans vraiment que ça ait de sens, cette fois, sans vraiment savoir pourquoi, juste peut-être pour phraser sa propre désapprobation à haute voix avant d’y aller. Aller où? Cueillir les lèvres de Sigurd, évidemment. Et c’est...fantastique. Il rentre à la maison. Une maison qu’il n’a jamais connue et qui est lumineuse et chaleureuse et putain que c’est bon, de juste embrasser ce type. Il pensait l’avoir rêvé. C’était plus facile parce que maintenant, maintenant il sait. Et son autre bras vient se glisser dans le dos de son amant d’un soir, possessif et conquérant.
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Ace Mitchell
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Ace Mitchell
Mar 4 Mai - 12:46

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Tu peux toujours courir...
L’odeur de la cigarette me pique le nez mais je dis rien. Je suis pas chez moi, après tout. N’empêche, c’est pas parce que c’est un élémentaire de feu qu’il doit se sentir obligé de fumer… Je profite d’être à côté de lui pour l’étudier du coin de l'œil. Il a l’air beaucoup moins détendu que lors de notre première rencontre, mais bon, ça m’étonne pas. J’ai l’impression de percevoir comme… je saurais pas vraiment mettre de mot dessus. De l’irritation ? C'est un écho. Un écho de ce qui se passe en lui juste maintenant. Si j’en doutais, j’en suis sûr, à présent, que c’est mon âme sœur. Le fait d’être près de lui… ça efface toutes mes incertitudes. C’est lui et personne d’autre. Mais quand je tente de le lui expliquer…

Une vague d’un sentiment poisseux et noiratre vient chatouiller ma poitrine avant de submerger le reste. Je fixe le regard de Ace qui s’est soudainement assombri mais le pire, le pire… c’est l’expression qui filtre à travers les traits de son visage. Une expression horrible, affreuse. Je suis incapable de dire pourquoi, mais ça me glace le sang. ça me retourne. Mon cœur se met à hurler devant cette marée sombre et amère que je ne parviens toujours pas à identifier. C’est juste écoeurant et visqueux et je déteste cette sensation de tout mon être. J’ai l'impression que tous les poils de mon corps se hérissent. Ace semble tellement… tellement… Quoi ? Tellement quoi ? Aucune idée mais… cette vision pourrait me faire crier. De colère ou de chagrin, je ne sais pas. De révolte, je crois. Je ne veux pas. Je ne veux pas de cette expression, de ce sentiment, je n’en veux pas. C’est mes paroles qui le font se sentir comme ça ? C’est parce que je lui cours après ? Parce que je l’ai choisi ? Mais pourquoi ? Je ne comprends pas. Tout ce que je réalise, c’est que c’est juste insoutenable.

Non. Non, ça ne se passera pas comme ça. Les ténèbres qui engloutissent tout, elles n’ont pas leur place ici, ni maintenant, ni jamais. J’ai déjà donné. J’ai déjà sombré. Je connais le piège et je ne retomberai pas dedans. Et si je dois dégager Ace de là pour l’avoir alors je le ferai, c’est tout. Cette putain de marée noire, ce putain de sourire glaçant et cette lueur dans son regard, qu’ils se barrent loin de MON Ace, qu’ils dégagent, qu’ils reviennent plus. Une colère indignée, résolue, remplace cette sensation glauque. Pas contre le manque de réaction de mon blond, mais contre la source de ce mal-être que je ne cerne pas. Merde, personne me prendra ça, personne. Si ça doit pas se faire parce qu’il m’aime pas, alors ce sera juste parce que lui l’aura décidé, pas parce que des démons se seront mis entre nous. Mais j’accepterai pas, non, je ne peux pas accepter qu’il me repousse pour ça.

Je le plaque sur le matelas, le cœur gonflé à bloc de cette volonté ferme et brûlante. C’est comme si ma résolution se changeait en feu dans mes veines pour chasser tout le reste. Je me mets à califourchon sur lui et je m’en fous que ce soit pas confortable. Ma prothèse est mal calée mais tant pis, à cet instant, rien ne pourrait m’arracher à lui. Je plonge mes yeux dans les siens et je l’observe. Je sais que ça ne peut pas suffire pour arracher toute cette noirceur de lui, mais je le mets au défi, oui, au défi d’ouvrir la porte à ses démons devant moi. Au défi de me repousser. Au défi de me virer de sa vie. Et il ne le fait pas.

Au lieu de me rejeter, il pose doucement sa main sur ma joue après s’être débarrassé de son mégot et c’est comme si le monde éclatait. Peut-être bien que mon coeur vient de le faire. Éclater comme une bulle de savon. Sauf que non, il est bel et bien là, toujours logé dans ma poitrine, en train de battre comme un fou. Je me perds dans le regard de Ace. Je me perds à contempler son visage qui s’est adouci. Quand il est comme ça, on lui retirerait bien plusieurs années. Il a l’air juste… lui. Et pas cet homme en colère qui le suit de près. Je colle davantage ma joue contre sa paume juste pour profiter de la sensation de ses doigts contre ma peau. Ils sont fermes et un peu rêches et c’est tellement lui… Ses lèvres se posent sur les miennes à l’exact instant où j’allais céder et je l’embrasse comme si ma vie en dépendait. Son baiser a le goût de cigarette, mais c’est à peine si je m’en rends compte. Je ne sens que son souffle contre moi, son cœur qui s’emballe, ou le mien, ses mains sur moi. Alors que je chavire sous ses baisers, mon corps se souvient de son contact, me renvoie des souvenirs qui me font perdre la tête. Je glisse mes mains sous son haut pour lui enlever et je retourne l’embrasser en le balançant quelque part.

Et puis je lâche prise. Et je l’aime, je l’aime, et je l’aime encore. Je me fonds contre lui et c’est toujours aussi incroyable, aussi merveilleux, aussi parfait. C’est lui. C’est mon homme et putain que je le veux. Je le veux dans ma vie.

A bout de souffle, je prends quelques instants pour retrouver ma respiration et un rythme cardiaque plus naturel. Je me sens tellement bien que je pourrais en pleurer de bonheur. Je tourne la tête vers Ace, le regard rempli d’amour et de joie, et j’en profite pour me caler contre lui, la tête sur son épaule, la main posée sur son ventre, m’amusant à retracer ses abdos du bout du doigt.

- Sors avec moi,
soufflé-je, un sourire bienheureux aux lèvres.

Il peut pas me dire non. Il peut pas accuser une deuxième erreur. Et même s’il le fait je m’en fous. J’irai le chercher.

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Sigurd Hirtzfelden
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Sigurd Hirtzfelden
Mar 15 Juin - 14:52
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Merde, merde, merde, merde. C’est trop bon. Juste embrasser Sigurd c’est...comme respirer pour la première fois depuis tant de temps. Comme s’il avait retenu sa respiration pendant toutes ces années. Qu’il avait juste respiré assez pour avancer encore et encore, juste pour survivre mais là...là c’est juste...trop, tellement trop. Tellement juste aussi, tellement réel. Et pourtant c’est juste deux putains de paires de lèvres qui se touchent. S’il devait compter le nombre de baiser qu’il a donné, Ace n’aurait pas assez de doigts alors pourquoi, pourquoi putain? Pourquoi c’est si différent?! Et pourquoi est-ce que c’est aussi simple de mettre son esprit en veille à partir du moment où la peau de Sigurd rencontre la sienne? C’est pas normal, c’est pas bon, c’est dangereux. Et pourtant… pourtant c’est magnifique. Et Ace se sent submergé par une vague de confort qui le laisse pantois. Il a jamais su nager, Ace, peu importe que ce soit dans son esprit ou en vrai. Lui est plus accoutumé au feu. A l’ardeur, la chaleur insoutenable, la passion et c’est ce qu’il donne sans retenu à Sigurd dans leur étreinte mais ce qu’il reçoit en échange… il ne sait pas comment le gérer. Il a du mal avec tant de...de... tant de détermination marinée dans il-ne-sait-quoi de doux et bizarre. Et les yeux que l’autre pose sur lui à la fin de leurs ébats le met aussi mal à l’aise qu’ils lui plaisent. C’est compliqué. Tout est compliqué alors que l’élémentaire est un être simple. Il aime quand c’est simple, quand il doit choisir entre colère, énervement, calme et c’est tout parce qu’il a renoncé au reste il y a bien longtemps. Alors ça..ça c’est trop lointain, trop étrange pour lui. C’est trop complexe et Ace n’en veut pas. Le sexe, oui. Parce que c’est formidable, en général: il tire son coup, toujours protégé (il s’agirait pas de faire des marmots, l’horreur) et il se casse. Un vrai coup d’un soir. Mais maintenant, maintenant ils l’ont refait avec Sigurd et le coup d’un soir se transforme en plan cul et c’est un problème. UN vrai problème. Pourtant la main sur son torse se balade et le rassure contre sa volonté et Ace est bien en peine à être en colère. Il manque de détermination. Ses yeux se ferment et l’élémentaire sait qu’il pourrait s’endormir,là, sous les caresses de cette main tendre et cette attitude lui ressemble si peu. Mais c’est paisible, presque agréable. Et puis comme d’habitude l’autre con ouvre la bouche et gâche tout.

Ace sent son corps se tendre vers le bout de son lit, comme si ses muscles s’étaient tous mis d’accord en même temps pour dire qu’il était temps de s’éloigner et l’élémentaire est bien déterminé à les écouter. Le tumulte de sentiments différents s’est tu remplacé par l’urgence de s’éloigner de Sigurd. Cet homme...cet homme est dangereux. L’élémentaire enlève doucement la main de son torse et s’assoit sur le bord du lit avant de soupirer et de se lever pour attraper une nouvelle cigarette. Et le début de cette scène étrange se superpose dans son esprit avec l’instant présent. Rien n’a changé si ce n’est qu’il est nu, maintenant. Rien n’a changé. Son corps crie toujours pour retourner auprès de l’homme et sa tête hurle encore plus fort que c’est mauvais. C’est MAUVAIS. Et sa tête gagne, encore, comme ce matin là. Ace se retourne, donne un coup presque mécanique dans son sac de frappe, récupère une autre cigarette qu’il allume avec son zippo et prend une longue taffe, les yeux fermés, la tête penchée vers le plafond, avant de répondre à Sigurd. Mais la réponse est évidente, que ce soit dans son attitude ou l’atmosphère humide de la pièce.

-T’as rien pigé, pas vrai? Je fais pas ce genre de truc, sortir avec les gens. T’obtiendras rien de moi, tu comprends? Rien d’autre que ma bite dans ton cul et c’est tout. Tu peux pas t’accrocher à moi comme ça. Tu vas souffrir si tu le fais. Et merde. Tout ce que je peux t’offrir, c’est ça. Mon numéro et un plan cul régulier mais t’auras jamais rien d’autre de moi.

Dans sa tête, la partie qui hurle que Sigurd est un homme et que ce n’est pas naturel s’est tue. Il y pensera plus tard, dans ses prochaines nuits sans sommeil. Il sait d’avance qu’il y en aura plein.

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Ace Mitchell
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Ace Mitchell
Jeu 1 Juil - 13:08

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Ace & Sigurd
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Dans les bras d’Ace, je me sens bien. Entouré et… comme s’ils créaient une bulle autour de moi qui nous coupait de tout. C’est pas désagréable… Il est chaud et sous mes doigts, je sens son torse qui remonte et qui redescend lentement au rythme de sa respiration. Et je suis tellement serein, comme ça… Je pourrais y passer ma vie. Et je crois que lui aussi, est bien. Je saurais pas l’expliquer mais… je ressens un genre d’écho, au loin, qui vibre doucement et calmement. Bon, c’est peut-être juste les battements de son cœur et je me fais des idées… Cela dit c’est vraiment de cette manière que j’imaginais un lien d’âme sœur, alors j’ai envie de croire que je me plante pas.

J’aurais pu me contenter de ça et rester immobile, mais c’est pas trop mon genre. J’ai envie de parler. De le connaitre. De me rapprocher de lui. Je veux de lui dans ma vie et je veux qu’il le sache. Et je pense vraiment que, même s’il a pas réfléchi sur le long terme, je dois être un minimum spécial pour lui. Sinon il aurait pas fait ça. Et sinon… pourquoi il serait aussi paisible, là ? Evidemment, la dernière fois aussi, ça c’était bien passé, au début… C’est après que ça a coincé. Et bien sûr qu’une part de moi redoute que ça se déroule de la même façon aujourd’hui, seulement… je refuse de partir défaitiste ou de baisser les bras avant d’avoir tenté le coup. Alors je me lance. Ça sort tout seul, naturellement. Normal, je demande que ça, moi. Mais j’ai à peine fini ma question que je sais déjà la réponse. Les muscles d’Ace viennent de se tendre sous mes doigts. Cette tension, je la reconnaitrais toujours. Je suis pas prêt de l’oublier. C’est celle qui a envahie la pièce ce fameux matin, il y a quelques jours…

Brusquement, j’ai la gorge si sèche que déglutir me fait presque mal. Il repousse ma main et même si son geste n’est pas sec, contrairement à son attitude de la dernière fois, ça me fait un sacré coup. Ebranlé, je fais au mieux pour garder la face. Pour ne rien laisser paraitre. Il m’a pas répondu. Je peux me faire des fausses idées, non ? Ou alors il peut changer d’avis. Peut-être qu’il réfléchit. Je peux pas croire qu’il va me rejeter. Je veux pas le croire. Je me redresse sur le lit, le suivant du regard. En voyant qu’on bouge, Hiver relève le bout de son museau et trottine vers moi avant de sauter sur le lit pour me rejoindre. Je passe distraitement ma main dans son pelage, le cœur battant à tout rompre. J’ai peur de ce qu’il va dire. Mais j’ai hâte en même temps. Cette attente, c’est… horrible. Le silence s’éternise alors qu’il se sort une cigarette. Je voudrais la lui arracher des mains et lui demander « alors ??? » sauf que ça servirait à rien de le presser. Je sais que je dois lui laisser le temps de trouver ses mots et d’y penser… Mais c’est tellement dur. Ce que je ressens là, c’est exactement la même chose que le jour où j’ai commencé à réapprendre à marcher. La sensation de devoir mettre un pied devant l’autre sans trouver son équilibre, sans savoir si je me casserais la gueule ou si j’avancerais. Mes doigts s’enfoncent dans les poils de ma chienne comme pour se raccrocher compulsivement à quelque chose. L’odeur de cigarette recouvre celle de la sueur. Le coup de poing que donne Ace dans son sac de frappe résonne comme un coup de canon, dans le silence. Et moins, je suis au supplice. Peut-être parce que quelque part, malgré tout, je sais déjà que je vais finir blessé. Et ça ne manque pas.

Ses mots s’enfoncent en moi avec la violence de balles. J’aurais préféré qu’il s’énerve. C’est dur. C’est méchant. C’est cru et cruel. Je le déteste. Je me déteste. Je l’aime. Pourquoi je l’aime, putain ?! Pourquoi ? Pourquoi ??? Pourquoi est-ce que c’est lui, mon âme-sœur ? Pourquoi est-ce que je sais que je l’aurais aimé quoi qu’il en soit ? Pourquoi je peux pas l’avoir ? Et c’est moi qui pige rien ? J’ai le cœur qui explose. La douleur est si forte, ça en devient physique. J’ai la poitrine compressée. Hachée menu. Et la tête en morceaux. Je le déteste. A quoi ça l’avance de me dire ça ? Il pouvait juste répondre non ! ça m’énerve. Ça m’énerve. J’arrive pas à le détester vraiment. J’essaie. Je lui en veux. Connard. Qu’il me joue pas la carte du « je t’éloigne de moi parce que sinon tu vas souffrir. » Je souffre déjà, merde !! Qu’est-ce qu’il veut ? Que j’agonise ?! Qu’est-ce qu’il lui faut ?! Je voudrais répondre. Je sais pas quoi dire. Les mots se bousculent. Gros con. Je t’aime, moi. Alors pourquoi tu me traites comme ça ? Je le veux. Je suis incapable de bouger d’un millimètre ou même d’ouvrir la bouche. Je suis cloué sur place par la violence du choc. Si je fais un mouvement, je sais pas ce qui se passera. La tempête qui se déchaine sous mon crâne et dans mon cœur va déborder. Chagrin. Impuissance. Frustration. Douleur. Colère. Horreur. Révolte.

Oui, révolte. Parce que c’est pas juste. C’est pas juste de me parler comme ça. C’est pas juste de m’imposer sa vision des choses. De figer les règles. De sous-entendre que rien ne change jamais et que j’ai pas ma chance, dans l’histoire. C’est pas juste de me voler la possibilité de choisir. Mais je sais que je l’ai, le choix. On a toujours cette liberté. Personne pourra me l’enlever. Mes choix. Ils regardent que moi. Ils regardent que moi, putain !! Pour qui il se prend à décider à ma place que je dois arrêter de m’accrocher à lui ?! Je fais ce que je veux ! J’ai toujours eu pour principe d’écouter mes envies pour pas avoir de regrets tant que ça causait de mal à personne. Est-ce que ça va lui faire du tort que je lui courre après ? Non, je crois pas ! Monsieur y trouve bien son compte quand il me fout « sa bite dans mon cul » comme il dit ! Et il pense que ça va me suffire ? Que le seul truc que je désire c’est du sexe ? Qu’il aille se faire foutre !!

Comme si j’avais eu un déclic, tout mon corps se remet en mouvement. J’inspire une grande bouffée d’air en lâchant Hiver et en me tournant d’un même mouvement pour attraper le premier truc qui me passe sous la main. Ace a de la chance. C’est un oreiller. Je lui balance à la gueule de toutes mes forces sans le lâcher pour autant. Et je recommence. Encore. Et encore. Et encore. Dans la foulée, je me lève, le frappant avec le gros coussin moelleux qui, probablement, ne lui sûrement pas plus mal que des plumes. Je m’en fous. Gros con. Ce geste que je répète inlassablement libère les mots qui étaient restés prisonniers dans ma bouche et je me mets à crier, oscillant entre la colère et la douleur :

- « Ta bite dans mon cul » ?? Tu crois que c’est ce qui m’intéresse, « ta bite dans mon cul » ??? Va te faire voir, Ace ! T’es qui pour dire ce que j’aurai et ce que j’aurai pas ? Et t’es qui pour me dire ce que je dois faire ?! Tu penses sérieusement que je vais gentiment accepter d’être ton plan cul ? J’en ai rien à foutre, moi, du cul ! C’est toi que je veux, au cas où c’était pas assez clair ! Et t’as peut-être le droit de refuser de sortir avec moi, t’as peut-être le droit de pas vouloir de moi aussi, mais t’as pas celui de me traiter comme ça, O.K. ?! Tu veux pas de moi ? O.K. ! Mais moi si. Et tu peux pas m’empêcher d’essayer ! C’est mon droit, putain, c’est MON CHOIX ! Et mes choix, ils te regardent pas, c’est pas à toi de les juger ou de décider à ma place ! Si je regrette, ce sera MON problème, pas le tien ! Alors maintenant rentre-toi ça dans le crâne : que tu me files ton numéro ou pas, que tu déménages, que tu te barres, que tu m’évites ou que tu me fasses souffrir, ça changera rien. JE-TE-VEUX. Et je m’arrêterai pas avant d’avoir tout tenté. Tout !

Je m’arrête, essoufflé, furibond, et je réalise que j’ai cessé de le frapper quelque part au milieu de ma tirade. On se retrouve tous les deux nus, dans son petit studio, avec une chienne et un cafard qui nous regardent. Super tableau. Ça pourrait presque être drôle. Sur ma lancée, je précise d’un ton un peu plus calme mais toujours énervé :

- Oh et laisse-moi te dire que ça sert à rien d’essayer de me blesser pour m’éloigner, alors tes paroles dégueulasses, tu te les gardes. Non parce que le seul effet que ça aura, à part me foutre en rogne, c’est que je me relèverai juste cinq fois plus fort et cinq fois plus déterminé.

Inconsciemment, pour étayer mes propos, je serre les poings, l’oreiller toujours dans une main et je redresse fièrement le menton pour soutenir son regard. Il veut me foutre à terre ? Grand bien lui fasse. J’ai pas peur de tomber.


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Sigurd Hirtzfelden
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Sigurd Hirtzfelden
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Sigurd Hirtzfelden
Mar 6 Juil - 16:02
Tu peux toujours courir!
Feat Sigurd


Ace tire une taff et se rend compte, un peu déçu, qu’il en a pas vraiment envie, de cette clope. Pourtant, après la baise, il aime bien fumer,après être rentré chez lui, ou même dans la rue, alors qu’il quitte “les lieux du crime”. C’est une des rares habitudes qui rythment sa vie et c’est confortable, comme un petit rituel. Et pourtant, pourtant, là il n’a pas envie. Sa gorge est serrée après avoir dit ce qu’il a dit et il comprend qu’il ressent un peu du malaise qu’il a provoqué en Sigurd. Dire qu’il ne voulait pas que ses mots aient ce genre de portée serait un mensonge et Ace est pas du genre à mentir. Il veut que Sigurd s’en aille. Il veut que le mage comprenne qu’eux deux, c’est pas possible. Que ça lui apportera rien de bien. Enfin si, le sexe est bien. Et même si Ace est pas une pédale, il est étrangement paisible quant à l’idée de coucher de nouveau avec Sigurd...enfin pour l’instant. Surtout qu’il vient de le faire et ce serait vraiment con qu’il se prenne la tête pour ça, là tout de suite. Le blond éteint le baton de nicotine alors qu’il termine de parler et qu’il observe Sigurd qui semble figé, les mains dans le pelage de son sac à puces, sur son lit. Faudrait pas que ça devienne une habitude, mais comme Sigurd ne remettra pas les pieds ici, Ace peut bien faire l’effort de ne rien dire pour ça. Et puis, il a pas vraiment envie d’accorder de l’attention au cabot.

Et puis, et puis le type se lève comme une furie et Ace a pas vraiment le temps de le voir venir qu’il se prend un truc tout mou et flasque dans la tronche. Et voilà que ça revient. Et alors que l’infirme lui crie dessus, l’élémentaire réalise qu’il est en train de se faire frapper par ce qui ressemble aux restes d’un oreiller fatigué. Et le plus bizarre, le plus insolite dans tout ça, c’est qu’Ace ne ressent pas la moindre colère. Ou alors si, mais c’est lointain comme la braise d’un feu presque éteint, comme si c’était pas la sienne et il préfère pas se concentrer dessus parce que ça le met mal à l’aise. Non, il trouve la scène absolument ridicule, tellement il étouffe un petit rire dans une série grognements, tentant d’écouter ce que crie Sigurd en même temps. S’il en avait quelque chose à foutre, il  se demanderait ce que pensent les voisins mais il s’en fout absolument. Par contre ils doivent penser que quelqu’un squatte son studio et l’idée le fait rire un peu plus alors que les coups se calment.

Le “je te veux” a pour don de calmer Ace qui reprend ses esprits, assimile tout ou presque de ce que Sigurd lui a balancé au visage - sauf peut-être le coussin- et le laisse terminer sa tirade. Et ce petit air combatif, les poings serrés font quelque chose à Ace qu’il pourrait rapprocher du désir mais pas physique. Et si ça fait aucun sens, il s’en fout, c’est ce qu’il ressent, point. Un petit sourire en coin attendri s’affiche bien malgré lui sur son visage avant qu’il avance sa main sur le bras de Sigurd, la faisant glisser pour attraper l’oreiller et le balancer sans ménagement sur son lit.  Puis il souffle, se gratte l’arrière du crâne, réfléchit avant de prendre la parole.

-Je te prive pas de tes choix, j’ai pas ce pouvoir. Je fais le choix de te voir que comme un plan cul. Toi et moi on est pas pareil. Rien qu’au bar, déjà, t’étais là-bas pour voir des amis, t’étais avec des amis mais moi j’étais juste seul. J’aime pas les groupes, j’aime pas l’idée d’être deux, je suis bien tout seul alors que toi t’as l’air de toujours avoir besoin d’une présence.

Il fait un signe de tête vers la chienne avant de reprendre.

- Je choisis d’éviter de nous faire perdre notre temps à tous les deux. Et si t’es pas content avec ça alors dis-toi que je choisis de pas perdre mon temps moi. T’es un coup fabuleux, je vais pas te mentir, sûrement le meilleur de ma vie, même si t’es un mec mais t’es qu’un gosse. Et ta façon de voir les choses, d’en parler, ne font que prouver que t’es un gamin. Quand j’étais plus jeune y avait un gamin dans mon quartier qui voulait absolument un jouet, un skate ou un vélo je sais plus, ça a pas d’importance. Il avait décidé de faire une grève de la faim jusqu’à ce qu’il l’ait. C’est marrant parce que son pater il s’en foutait tellement, il a balancé les thunes a sa gouvernante et le gosse il l’a eu, son machin. Au bout d’une semaine il en avait plus rien à foutre. Tu me fais penser à lui, avec tes “je te veux”. Mais je suis pas le dernier jouet à la mode, ni le bad boy qu’on présente aux parents pour leur faire péter un cable et qu’on jette après. Et je sais pas ce qui t’a fait pensé que moi je te voulais autrement que comme ça. Et si tu crois que parce qu’on est âmes soeurs je te veux dans ma vie, tu te gourres. Et ouais, le karma t’as fait un coup de pute, bienvenue au club.

Sans raison apparente ses propres paroles font du mal à Ace. Peut-être parce qu’au détour d’un coup de reins, il y a cru, à tout ça. Peut-être qu’il s’est fantasmé, l’espace d’un instant, avec quelqu’un pour lui -pas Sigurd, surtout pas Sigurd- quelqu’un pour aimer son caractère de con et sa vie pourrie. Il n’a jamais rien eu à offrir et si Sigurd a bien observé son appartement, il le sait alors Ace ne comprend toujours pas pourquoi il insiste à part ce caprice de gosse.

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Ace Mitchell
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Ace Mitchell
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Ace Mitchell
Ven 24 Sep - 12:03

The Phoenix
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Ace & Sigurd
le 3 Avril
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Tu peux toujours courir...
Il m’énerve. Ace m’énerve à rire comme ça alors que je suis juste furax. Alors quoi, ça lui plait d’être attaqué à coups d’oreillers ? Je devrais peut-être demander à Hiver de lui mordre les fesses, tiens, ça lui ferait pas de mal !! Je vois vraiment pas ce qu’il y a de drôle et qu’il me prenne pas au sérieux, ça m’agace encore plus. Je me retrouve à le frapper de plus belle alors que je lui expose un à un tous mes arguments et mon point de vue sur notre relation - ou plutôt notre non-relation, si on veut être exact. Je m’irrite pas facilement, mais là, je suis complètement sur les nerfs. Je vais lui en foutre, moi, des plans cul !! Je regrette d’avoir couché avec lui. Enfin non, même pas, en vrai. C’était bien et je vais pas me mettre à avoir envie d’effacer un moment agréable juste pour faire les pieds à un con. N’empêche que son rire me tape sur le système, là, maintenant. Je suis hors de moi et révolté, et ça le fait rire. Alors, je sais que je suis plus facilement irritable quand j’ai faim et là, je commence à avoir la dalle, mais avec ou sans ça, je pense que n’importe qui se serait offusqué de son comportement.

Je finis par stopper mon petit discours, le souffle court, alors qu’il se calme. Je le fixe, un air de défi collé au visage. Qu’est-ce qu’il va me sortir, encore ? Je peux presque parier qu’il va répéter que ça change rien et que lui veut toujours pas de moi. Comme si je l’avais pas compris… Mais c’est bon, je me suis fait à l’idée. Même si ça fait mal, je le sais. On peut pas avoir forcément ce qu’on souhaite, c’est comme ça, c’est pas pour autant qu’il faut juste se laisser abattre. Si j’avais baissé les bras, je serais encore en fauteuil roulant, et certes, là, ça dépend pas que de moi, mais n’empêche. Abandonner, c’est faire tomber toutes les chances à zéro. Alors que si je m’acharne… peu importe qu’il y en ait qu’une sur un million que j’obtienne gain de cause, ce sera toujours mieux que rien du tout.

Alors que j’en suis là, à l’observer d’un regard incandescent, sa main effleure mon bras. C’est fugace, mais ça suffit à m’électriser tout entier comme si ses doigts étaient chargés de courant. Je retiens mon souffle, mes yeux rivés sur le léger sourire en coin qu’il esquisse. Je rêve ou… ? L’espace d’un instant, j’ai l’impression qu’il y a comme une expression plus douce sur son visage, mais le temps que je cligne des yeux, elle n’y est plus, me laissant un peu perdu, ma colère complètement redescendue bien que pas très loin. J’ai halluciné ? J’arrive pas à en être sûr. La simple idée que j’aie pu ne pas me tromper suffit à ce que mon coeur s’emballe. Je sais pas si j’ai envie de continuer à être furieux ou si je préfère passer à autre chose. J’ai de toute façon pas le temps de me décider, parce qu’il ouvre la bouche.

Bon. Jusque là, ça va. Ouais, encore son histoire de plan cul, mais une fois le choc passé… c’est bon, je commence à digérer. Je dis pas que je l’accepte, ça, certainement pas ! Mais d’accord, il voit pas les choses comme moi. C’était assez évident. C’est blessant d’être juste réduit à du sexe, mais tant pis, ce sera à moi de changer ça, de modifier sa vision des choses pour qu’il ait plus le choix de me voir autrement qu’en tant que Sigurd, en entier, pour moi-même et pas juste pour une paire de fesses. Et il enchaîne en affirmant qu’il aime être seul. Logique, encore une fois… vu la façon dont il me rejette purement et simplement, ça se voit que le social c’est pas trop son truc, et je l’avais deviné à moitié. Je suis son regard vers Hiver tandis qu’il affirme que je suis tout l’inverse. Bah oui et je m’en cache pas. Depuis que je suis arrivé à Chesscross à six ans, j’ai toujours été entouré. J’ai grandi dans une meute, j’étais jamais vraiment seul. Y’avait Dana et Parker, évidemment, mais aussi leurs parents, mon père, les autres membres et même les adultes du commissariat où je trainais. Le seul moment de ma vie où j’ai appris ce que ça signifiait, la solitude, c’était dans mon lit d’hôpital, et c’est uniquement de ma faute, parce que c’est moi qui me suis isolé des autres. Parce que j’étais mal, blessé, jaloux et amer. D’ailleurs, je suis persuadé qu’on reste pas seul sans raison. Ace, s’il a choisi de l’être, c’est sûrement pour quelque chose. C’est pas juste qu’il aime ça. J’en suis sûr. C’est simplement ce qu’il pense être la solution “la moins pire”.

La suite, en revanche… douche froide. Encore. Un gosse ? Cette remarque, je me la prends en pleine figure. C’est aussi inattendu que douloureux. C’est même pas que c’est vexant, juste que… c’est comme ça qu’il me voit ? Comme un gamin ? Alors qu’il vient de dire que je suis un bon coup ? Comment il peut trouver que je fais un bon plan cul en ayant cette image de moi ?! J’ai l’impression qu’il me reproche mon âge. Je peux pourtant pas y changer grand-chose, et mon irritation revient. C’est plus trop de la colère, plutôt de la frustration. Parce que moi, je me considère pas comme un gosse. Je dis pas que je suis le mec le plus mature de la ville, non. J’ai conscience que c’est pas le cas, mais je trime dur depuis un moment, je fais de mon mieux pour être indépendant et c’est vrai que je compte sur Danaë, sauf que je me serais débrouillé autrement si elle m’avait pas proposé de vivre avec elle, et je tiens quand même à lui payer un petit loyer. Et puis… et puis… la suite me fait encore plus mal. Ah d’accord. Donc pour lui, je suis comme un de ces mômes qui réclame des bonbons ? Alors c’est ça, il a peur que je me barre s’il prend ma main parce que ça aurait été qu’un caprice de ma part ? Je me sens tellement… tellement… Je saurais pas dire. J’ai la gorge serrée. Évidemment qu’il me connait pas, on s’est vus deux fois. Seulement là, c’est… c’est carrément pas moi, ce qu’il décrit.

Je déglutis un peu amèrement alors que les paroles de Danaë, le soir où je lui ai annoncé pour Ace, résonnent dans ma tête. Comme quoi mes sentiments ne sont peut-être pas de l’amour. Qu’il est trop tôt pour le dire. Que lui ne veut pas de relation et que les choses ne deviendront possiblement jamais concrètes entre nous. Je le sais. Je le sais bien. En revanche, je suis vraiment sûr de moi. Pourquoi est-ce que tout le monde en doute ? On n’aurait pas le droit d’être profondément amoureux à vingt-et-un ans ? Est-ce que je me trompe vraiment ? Je suis tellement, tellement persuadé de ce que je ressens. ça me semble impossible d’avoir tort. Mais… si c’est le cas ? Je me mords la lèvre. Non, c’est pas juste l’attrait de la nouveauté. C’est sincère. Réellement. ça a rien à voir avec notre lien, avec ma première fois, avec tout le reste. Cela dit, ça me fait quand même mal qu’il minimise mes sentiments et qu’il les réduise à un simple caprice. Quel mal y’a à dire que je le veux ? Y’a une différence entre réclamer quelque chose et se battre pour l’obtenir.

Je le fixe sans rien dire. Alors quoi ? Je suis sympa, je lui fais pas perdre son temps - notons qu’il a l’air très occupé - et je m’en vais ? Je baisse les bras ? Y penser, simplement y penser, ça me broie le cœur. Littéralement. J’ai l’impression de passer au broyeur à l’idée de plus le voir.  Je suis pas capable d’abandonner. Peut-être qu’un jour, oui, mais pas pour l’instant. Je peux juste pas. Je peux pas m’y résoudre. Sans le quitter des yeux, ma main se lève doucement pour effleurer sa hanche et courir le long de son flanc. J’adore le toucher. C’est plus fort que moi. Je fais un pas de plus vers lui, me retrouvant à quelques centimètres de lui. Je peux sentir la chaleur que dégage sa peau nue de là où je suis.

- Alors quoi ? soufflé-je sérieusement, mon regard intense planté dans le sien.

Mes doigts glissent dans son dos, ma paume épousant les reliefs de ses muscles.

- ça te dérange pas que je sois un gamin quand tu me baises.

Je fais exprès d’utiliser des termes crus parce que lui le fait et que si c’est ça, pour lui, qu’on fait, autant utiliser les bons termes. Même si pour moi, c’est différent. C’est pas de la baise.

- Mais O.K., mettons que j’en sois un. Un gamin qui te veut. Alors quoi ? Je me barre ? Non, ça marche pas comme ça. Tu peux penser que tu es pour moi le dernier jouet cool ou le bad boy à exhiber si ça te fait plaisir. Tu me connais pas et tu veux pas me connaitre, c’est tes affaires. Pense ce que tu veux. Fais ce que tu veux.

Je lui lance un regard provocateur et je colle mon bassin au sien. Et c’est grisant, enivrant. Et j’en veux plus. Mais c’est pas ça qui m’importe. Ma peau qui s’embrase, c’est rien. Le soupir presque lascif que je pousse malgré moi, je m’en fous. J’approche mes lèvres de son oreille et je mordille son lobe avant d’y passer la langue. Je lui susurre au passage :

- Tu sais ce qu’est dangereux, avec la solitude ?

Je passe une main légèrement sur l’arrière de sa cuisse et j’enchaine avant de lui laisser le temps de continuer.

- C’est qu’on l’oublie vite. Et qu’on s’en rend même pas compte. Le temps qu’on cligne des yeux, c’est trop tard, Ace. C’est trop tard.

Pour moi, ça l’est. C’est beaucoup, beaucoup trop tard. Je suis déjà bien trop profondément amoureux, bien trop plongé dans cet océan pour reculer. Et j’ai envie de pleurer. Parce que peut-être que j’en sortirai jamais. Peut-être que je finirai par m’y noyer. Mais si j’arrête de nager, je coule, et c’est pas dans ma nature. Non. Alors mes larmes, je les ravale et j’avance. Aller de l’avant, toujours. C’est ça, la personne que je suis, gamin ou non, capricieux ou pas, amoureux ou aveugle. J’ai pas besoin qu’il le sache, tant que moi, je l’oublie pas. Je continue dans ma lancée en traçant un chemin de baisers dans son cou en murmurant.

- Et tu peux fuir tant que tu veux pour que personne te rattrape. Sauf que tu vois, le problème, c’est qu’on peut pas gagner une course contre ses problèmes. Ils finissent toujours par te rattraper. Donc vas-y, cours.

Je décale mon visage pour à nouveau le regarder droit dans les yeux, déterminé et ferme.

- Moi, je t’attends.

Je recule d’un pas. Je lui dirai pas qu’il a peur. J’en suis persuadé. Je lui dirai pas que c’est pas son temps qu’il perd, avec moi, c’est l’invulnérabilité du mur dont il s’est entouré et qui risquait peut-être, juste peut-être d’être ébranlé s’il restait pas tout seul. Je lui dirai, parce que j’ai pas envie de le faire flipper et que j’en ai pas besoin. Je m’en fous. Son mur, je vais le pulvériser.



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Sigurd Hirtzfelden
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Sigurd Hirtzfelden
Mar 26 Oct - 20:33
Tu peux toujours courir!
Feat Sigurd


Ace serre les dents, le regard défiant. Il ne reculera pas, ce n’est pas dans ses habitudes et il sait qu’il a raison. Que s’il laisse Sigurd entrer, ce sera pour de bon et c’est absolument et vraiment putain d’effrayant. Et si Ace n’a pas peur d’avouer qu’il a la trouille, il se refuse à essayer parce que… parce qu’il sent qu’il pourrait perdre tout ce qu’il reste de lui. Tout ce qu’il a reconstruit, petit bout par petit bout après que ce connard de Mitchell père ne se soit appliqué à tout casser. Il a dit non et ce n’est pas dans ses habitudes de faire marche arrière mais… RAAAAh encore ce mais! Mais c’est Sigurd. Et il n’a fallu que cinq petits jours… non, cinq petites minutes, pour que son être envahisse les pensées du blond, les pollue, jusqu’à ce qu’il ait du mal à penser à autre chose, jusqu’à ce qu’il en perde le sommeil. Et sincèrement, sincèrement Ace est perdu. Il se sent comme le petit gosse paumé qui est arrivé aux Camelines, le premier soir de sa fugue. Et il déteste chaque seconde de cet état. Parce qu’il ne peut pas se permettre d’accepter Sigurd en potentiel...potentiel quoi, d’abord? Ace n’a pas de mot. C’est son âme-soeur, lui murmure Harry au creux de l’esprit, dans un ton tendre et bizarre...comme cette façon qu’il avait de lui parler, avant. Compréhensif? Mouais.

Le silence s’étend doucement entre les deux corps nus et l’élémentaire ne sait pas s’il attend vraiment une réponse de Sigurd. Il croit sentir son agacement lointain, et pas si lointain en fait. Comme un sentiment qu’il aurait mis au second plan. Il sait que s’il s’autorise à y réfléchir, s’il lui laisse la place, l’agacement de Sigurd la prendra, comme si c’était le sien et cette idée est étrangement satisfaisante. Peut-être… peut-être qu’il y pensera plus tard, dans les prochaines nuits blanches que le mage fougueux et son souvenir vont forcément lui provoquer.

Et puis, et puis le silence se casse, enfin pas vraiment parce qu’aucun des deux n’a encore ouvert la bouche mais Ace voit Sigurd faire un pas déterminé presque contre lui et sent ses doigts allumer des étincelles contre son flanc. Et, une fois encore, il se sent vivant. L’élémentaire lâche un petit souffle, discret et laisse un instant la sensation presque fantôme des doigts de son amant prendre toute la place. C’est putain de délicieux. Et ça éloigne toutes ces pensées qui ne faisaient qu’assombrir son jugement. Etrangement, ça le ramène sur terre, à lui, Sigurd. Son appartement. Et le fait qu’eux deux, c’est pas possible… mais c’est pas impossible non plus. Et puis le mage ouvre ses lèvres charnues et Ace, déjà déconcentré par les doigts sur ses côtes se concentre parce que le sérieux est absolument écrit partout sur le visage de Sigurd et c’est...putain de sexy.

La phrase qu’il prononce ensuite, Ace la déteste, voudrait la vomir et tirer la chasse pour ne plus penser à ce que ça fait ressortir. Putain mais c’est de sa faute aussi et il a conscience que Sigurd utilise ses propres mots pour l’atteindre. Et ça marche bien. Merde ça marche plus que bien. Un homme qui aime baiser les gamins. La bile monte dans sa bouche alors que les doigts de son amant lui provoquent des frissons d’excitation et le blond a dû mal à choisir vraiment ce sur quoi il doit se concentrer. Alors il remet à plus tard. Il pensera à ce que veut dire la phrase de Sigurd, ce que lui à voulu dire en le traitant de gamin, plus tard parce que le fruit de toutes ses pensées est en train de l’aguicher et il a mieux à faire que de penser à son pater pendant ce temps-là. N’importe quoi est mieux que de penser à cette enflure.

Il n’a pas le temps de penser plus loin, de toute façon, que Sigurd allume un brasier en connectant leurs bassins. Et Ace sait que son désir est visible, il est nu, après tout. Pourtant il ne quitte pas Sigurd du regard. Il serre les poings, un peu plus fort, bandant légèrement les muscles de ses bras, sans vraiment comprendre pourquoi il ne cède pas à l’appel de ce corps. Et même s’il veut encore le posséder, c’est juste ce besoin de le prendre dans ses bras qui est presque...presque comme une suffocation. Mais Ace ne bouge pas et écoute, et regarde, droit dans ses pompes.

Mais Sigurd détourne le regard et Ace se retrouve à écouter une vérité fondamentale, le genre de vérité qui fait basculer l’être tout entier et qui lui donne une impression de vertige. Ce truc sur la solitude, c’est peut-être vrai, peut-être pas. Ace en sait rien. Et il a du mal à réfléchir alors que le mage dessine une traînée de baisers contre son cou qui le font grogner d'approbation bien malgré lui. Et puis… et puis plus rien. Sigurd est parti, enfin, pas totalement. Même pas du tout, il est là, face à lui, et il a l’air mieux? Ses yeux brillent de détermination joyeuse et Ace veut bien s’avouer, pour quelques secondes, que pour cette expression là il est tombé. D’abord ça et aussi le fait qu’il a l’impression que sa peau le picote, comme si elle allait prendre feu dans peu de temps. Ses poings se desserrent et Ace pousse un nouveau grognement, plus audible cette fois-ci, de frustration, avant de passer sa main dans ses cheveux, les mettant en désordre par la même occasion. Il ne sait pas quoi faire…Vraiment pas quoi faire. Et puis, après une courte réflexion, Ace laisse agir son instinct. Il ne peut pas promettre quoi que ce soit à Sigurd, c’est au delà de ses forces. Il a des choses à penser et Sigurd vient de lui dire qu’il l’attendrait mais… Mais Ace n’est pas une femmelette alors il va faire la moitié du chemin.

L’élémentaire se détourne du mage pour atteindre son meuble, attrape son portable puis en deux enjambées rejoint son amant. Sans cérémonie, il lui saisit la main, la retourne et pose le portable en son creux, avant de soupirer.

-T’arrêteras jamais, pas vrai?

Il secoue la tête, un sourire en coin presque tendre, plutôt canaille qui s’étend sur les lèvres. Parce que s’il a compris un truc de Sigurd, c’est que le type est encore plus buté que lui, si possible.

- J’te promets rien. Y aura peut-être jamais rien d’autre que ça entre nous. Mais je suis pas assez con pour rejeter complètement mon âme-soeur. Ou alors je suis trop con de pas y arriver. Je crois pas à tous ces machins mais je suis obligé de constater que ces trucs que je ressens sont pas tous à moi. Et ils sont pas à Harry non plus. Et si c’est pareil pour toi alors y a forcément un truc pas net. Le karma est un connard alors ouais, c’est logique. Maintenant rentre ton numéro là-dedans, rhabille-toi et rentre chez toi avant que je te saute encore dessus. Je t’enverrai un message.

Sa tête lui hurle qu’il fait une énorme connerie et pourtant, pourtant Ace est calme. Presque apaisé. Et il sent une vague de fierté venir de son eidolon ce qui le rassure étrangement.

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Ace Mitchell
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