Pauvre(s) âme(s) en perdition ~ James

Sam 10 Avr - 14:03

[31 Mars 2021]

Il est semi grognon aujourd'hui. Enfin, il est toujours grognon, c'est sa seconde nature, mais aujourd'hui, il fait quelque chose qui lui plaît, il fait quelque chose pour sa sœur. C'est son anniversaire dans quelques jours et il veut lui offrir un voyage, quelque chose qui lui permettrait de se détacher, de sortir un peu la tête de son boulot et de passer un bon moment avec ses enfants. Voila. Juste ca. Et il pensait à un week end à Disneyland.

Il avait déjà l'autorisation du père, évidemment, c'était primordial, histoire qu'on l'accuse pas de kidnapping...

Parce que, non, Jenny ne sera pas au courant. C'est d'ailleurs tout le sujet d'aujourd'hui. Il doit retrouver James pour discuter des dates. Son vrai mari, le vrai homme de Jenny, celui avec qui elle passe la plupart de son temps depuis... Bien trop longtemps d'après les dires d'Alec, évidemment.

Cette rencontre ne l'enchante qu'à moitié. D'une part parce que c'est avec James et d'autre part... Parce que c'est avec James.

James, il le connaît depuis qu'il a douze ans, il a tout vu, il a tout vécu, il a accès à absolument tout. Il a tout pour comprendre ce qui peut se passer dans sa tête et ca ne lui plaît pas au pyro, ca ne lui plaît pas du tout qu'on puisse avoir comme ca, la possibilité de le comprendre.

Et surtout, il est terrifié par l'idée qu'un jour, James comprenne qu'il a un crush pour lui depuis des années. Ce n'est qu'un crush qu'il vous dira, il vit très bien avec, se trouvant d'autres hommes de temps en temps, l'oubliant dans le boulot ou le sport. Il n'occupe pas toutes ses pensées, il n'est pas amoureux. Et puis, que diront les gens si on le voyait avec un autre homme ?

Non, parce qu'en plus, il assume pas son homosexualité, donc clairement, ce crush, il faut que ca reste « rien ». Et il est bien décidé à ce que ca reste rien.

Ce sentiment qu'il ressent, il le cache dans un placard au coin de son cerveau, il n'y touche pas, il ne veut pas y penser de peur qu'il prenne plus de place, qu'il se développe comme un animal qu'on nourrirait. Ca, il ne veut pas. Il ne doit pas prendre plus de place.

Alors oui, cette rencontre l'enchante juste pour pouvoir profiter de la présence bien trop agréable de James mais être seul avec lui ne lui plaît pas, il n'aura pas moyen de penser à autre chose ou de ce concentrer sur quelqu'un d'autre... Qu'importe ! Haut les cœurs, c'est pour Jenny ! C'est important.

Il lui a donné rendez vous dans le coin forêt de la ville, sur un pont qui surplombe une petite rivière. Fin mars, il fait bon pour lui, mais il a toujours chaud, le feu intérieur qu'il vous dirait. Alors il est en chemise. Une chemise blanche sur une débardeur blanc, chemise un petit peu ouverte sur le cou et un jean noir. Le plus classique possible.

Son sac posé à ses pieds, il est accoudé à une rambarde qui doit être aussi vieille que les arbres du lieu.

Il a déjà retrouvé James ici, dans la même position, contre la même rambarde. C'est un peu leur point de rendez-vous quand ils doivent se voir. Et il a déjà entendu un millier de fois, il n’exagère rien, la voix grave de James et son petit sourire joueur « Un jour, elle va céder, tu devrais pas t'appuyer dessus ». Et à chaque fois qu'il entendait ça, par esprit de provocation, il s'appuyait un petit peu plus dessus.

Et là, en repensant à la scène, en réentendant le lieutenant lui redire une énième phrase, il s'appuie encore un petit peu plus contre cette barrière. On ne change pas ses habitude, surtout pour un garçon aussi provoquant que lui.

Mais la rambarde, elle, elle a choisi de changer ses habitudes. De se faire plaisir et de, finalement, céder sous son poids.

La musique dans les oreilles, il a même pas entendu le craquement caractéristique du bois qui fini par se dire « merde ». Non, c'est sans avertissement qu'il se sent basculer en arrière, qu'il sent la gravité le pousser en arrière. Il a pas un cri, pas un mot, juste une grimace de pure surprise sur le visage.

Bah il est pas dans la mouise le pompier. Alec a cette faculté de couler comme une pierre quand il n'a pas pied.

L'eau claque contre son d'eau avec force quand il l’atteint. Il n'a pas vu le temps de la chute passer. Par contre, il sent clairement le liquide froid le tremper instantanément, recouvrir sa poitrine et son visage. Le choc et la peur l'ont un petit peu sonné, l'empêchant de réagir vraiment et juste, bah, il coule. Il coule comme une pierre en se demandant s'il pouvait pas plutôt avoir la possibilité de respirer sous l'eau à la place de sortir une flammèche qui ne lui servira à rien dans cette situation.

Il prend, ou essaye, une grande inspiration réflexe, se rempli la bouche et les poumon d'eau et se dit que c'est vraiment con pour mourir.

Il aurait peut-être du écouter James

Dim 11 Avr - 0:43

Pauvre(s) âme(s) en perdition

• feat. Alec & James

Demain c'était l'anniversaire de Sigurd et de Jennifer et, si James avait d'ores et déjà acheté un cadeau pour chacun d'eux, il n'avait pas été si surpris que ça que Alec le contact vis-à-vis de celui de sa sœur et à raison : chaque année celui-ci faisait en sorte d'innover selon les besoins du moment et jusqu'à présent la concernée avait toujours été enchantée et ce peu importe les moyens -variables d'une année à l'autre- qui étaient utilisés pour lui permettre d'apprécier ce changement d'âge. Cette fois le pompier avait vu les choses en grand car lorsqu'il l'avait appelé, il avait évoqué un voyage à Disneyland, lui résumant brièvement en quelques mots avoir déjà fait le nécessaire vis-à-vis de l'ex-conjoint de Jennifer qui ne se doutait de rien, et qui allait certainement avoir une bien belle surprise quand, demain, son cadet lui tendrait les réservations pour elle et ses enfants, un moment que le Lieutenant comptait bien immortaliser avec son portable pour pouvoir le leur repasser quand les années se seront écoulées. Rendez-vous avait donc été donné dans "leur" coin préféré, celui où ils se retrouvaient sans cesse chaque fois qu'ils voulaient discuter sans risquer de croiser celle qui comptait tant pour eux deux. Marchant d'un pas plutôt rapide, James aimait avoir un peu d'avance tout en sachant que le jeune homme qui l'attendait avait le don pour arriver lui aussi plus tôt que prévu.

- Trois minutes avant neuf heures... Quel lève-tôt.

Murmura pour lui-même le Lieutenant de police, ne pouvant pourtant s'empêcher de sourire en se rappelant qu'au moment de l'appel deux heures plus tôt, il était lui-même déjà debout depuis un moment et en était déjà à son deuxième café. Le blond accéléra encore un peu le pas, arrivant au croisement du chemin qui menait au pont qui passait au-dessus de la petite rivière qui serpentait à travers la zone verdoyante nichée au cœur de la réserve naturelle. Comme à chaque fois, son regard se porta sur la structure en bois qui n'était plus de première jeunesse et, comme à chaque fois, la silhouette du brun se découpait contre la rambarde, nonchalant et tranquille, fidèle à lui-même. Un sourire étira les lèvres du méta qui entrouvrit la bouche, s'apprêtant à interpeller celui qui l'attendait quand soudain un craquement résonna, léger, diffus, et l'homme compris une fraction de seconde trop tard ce qui se passait alors que la rambarde cédait, entraînant dans sa chute le corps qui s'appuyait contre le bois l'instant d'avant.

- ALEC !!!

James s'élance et il se sent pousser des ailes, franchissant la distance qui le sépare de la rive dont il saute sans hésiter, se moquant bien d'avoir encore ses chaussures aux pieds et sa veste sur le dos, plongeant dans l'eau glacée sans hésite ni perdre une seule seconde. "Il ne sais pas nager" c'est tout ce que le blond a à l'esprit, cette incapacité du brun à nager malgré les efforts déjà entrepris par le passé, et il se félicite d'être a contrario un excellent nageur, parvenant à rejoindre celui qui a coulé à pic tout en commençant à être entraîné par le courant. Ses mains s'emparent de lui, le tirant par les vêtements pour le ramener contre son corps, passant un bras sous les siens autour de son torse, nageant au mieux pour remonter à la surface qu'il crève en cherchant son souffle en une inspiration bruyante et douloureuse. Quelques secondes de plus et ça aurait été deux cadavres qu'on aurait retrouvés en aval du courant. L'eau est glaciale et paralyse ses membres, et pourtant le Lieutenant nage en direction de la rive en évitant le contre-courant, l'essentiel étant d'atteindre la terre ferme et... ça y est ! Sa main agrippe le mélange de terre et de caillasse, griffant son épiderme alors qu'il se hisse difficilement, son corps raclant douloureusement le sol sans qu'il ne s'en préoccupe, tractant, portant celui du frère de Jennifer qu'il tire jusque hors de l'eau, l'allongeant sur le dos en reprenant son souffle, ses mains prenant le visage du jeune homme alors qu'il le scrute d'un rapide regard, l'angoisse débordant de ses prunelles claires.

- Alec, réveille-toi !

L'ordre claque dans la voix inquiète mais rien n'y fait et le secouriste prend le relai dans son esprit, vérifiant rapidement le pouls, présent, le souffle... absent ou si ténu qu'il ne le sent pas. Non, non, non...

- Non me fait pas ça.

Gestes de premier secours, nez pincé, inspiration, bouche-à-bouche une fois, deux fois, trois fois. Les mains se croisent, doigts entremêlés, s'appliquent avec force sur le thorax pour presser à quinze reprises à un rythme parfaitement régulier, l'eau dégoulinant des deux hommes aux vêtements détrempés.

- Réveille-toi allez ! Alec !

Nouveau bouche-à-bouche, une fois, deux fois, trois f... Une gerbe d'eau est expulsée et immédiatement James porte une main sous l'épaule et fait pivoter le pompier sur le côté, l'autre main retenant sa tête pour l'empêcher de se blesser ou de s'étrangler avec l'eau qu'il expulse et crache sur le côté, un bref son de soulagement noué échappant au blond qui hoche fébrilement la tête, un sourire inquiet et soulagé à la fois sur ses lèvres tremblantes.

- C'est bien... c'est bien... Doucement Alec tout va bien, t'es hors de danger...

La main qui soutenait l'épaule caresse doucement le dos pour apaiser le jeune homme alors que celui qui le voyait déjà mourir sous ses yeux sent ses jambes lui faire défaut, se laissant retomber à genoux à ses côtés, sa main libre tenant toujours son visage alors qu'il lui sourit plus doucement, ses yeux bleus le scrutant à présent avec attention à la recherche d'éventuelles blessures.

- T'es blessé ? Comment tu te sens ?

KoalaVolant
@Alec Jackson

Lun 12 Avr - 3:40

Elle est partout, elle le compresse, ses oreilles se bouchent. Elle s'infiltre par son nez, s'engouffre entre ses lèvres ouverte en un cri silencieux. Elle s'immisce dans ses poumons. Il la sent le brûler de l'intérieur.

Ses membres sont comme du plomb, lui est comme une pierre, tiré vers le fond, attiré par les abysses. Son esprit s'embrume et la douleur devient lancinante, tellement forte qu'il a l'impression que finalement, c'est elle qui le noie. Il a envie de porter les mains à son cou, pour … Pour quoi au final ? Et puis, ca ne sert à rien. Plus rien ne bouge, plus rien n'est actif. C'est lamentable de finir comme ça. Mais être tué par de l'eau, c'est comme dans les roman, l'inverse de son élément qui met fin à sa vie ? Il divague.

Il se sent partir, dériver. Son corps emporté par le courant, son esprit par le manque d'oxygène. Ses yeux se ferment. Plus de pensées parasites. Plus de remords, plus de sentiments enfoui et de secrets inutiles. Le noir et l'eau.

Tiens, il a froid aussi. C'est rare pour lui d'avoir froid.

Etrange dernière pensée.

Il n'y a plus rien, juste le noir, même plus de douleur. Il ne voit pas les courants charrier ses cheveux, il ne sent pas les mouvement de l'eau autour de lui quand on plonge à sa suite. Il ne sent plus rien, n'entend plus rien.

On tire sur ses vêtements, un bras passe au travers de sa poitrine et son visage est caressé par le vent quelques secondes après. Ses cheveux, informent, retombe sur son visage. Le menton contre la poitrine, il se laisse tirer, inconscient de ce qui peut se passer autour. Inconscient tout court.

Son dos rencontre le sol dur et on l'appel avec force, des mains se posent sur son visage et lui ne réagit pas. Il n'a aucune idée de ce qu'il se passe après tout.

Un nouvel appel et des lèvres sur les siennes. Ce n'est pas le baiser qu'il avait espéré si on lui posait la question. Les mains sur son thorax lui auraient fait mal s'il en avait eu conscience, il s'en rendra compte plus tard. Une nouvelle fois, les lèvres sur les siennes.

On le tire de l'eau. Ses paupières s'ouvrent violemment alors qu'un spasme lui expulse l'eau des poumons avec force. On le met en position latérale de sécurité, on le manipule et lui se contente de cracher ses poumons, de vomir des gerbes d'eau à n'en plus finir. Il a mal, sa poitrine le brûle et une larme coule sur sa joue déjà mouillée. Alec vient refermer les doigts sur l'avant bras dont la main tient son visage. Il n'a aucune force à y mettre, il y met sa douleur à la place.

La voix de James lui parvient, il ouvre enfin à demi les paupières pour les poser sur le lieutenant. Il est trempé. C'est lui qui l'a récupéré ?

Son souffle erratique est superficiel, douloureux. Inégal. Il n'arrive pas à reprendre une inspiration conséquente, salvatrice. Il ne lâche pas le bras de James, ses lèvres bleuies par le froid s'ouvrant et se refermant sur le vide comme un poisson hors de l'eau. Alec se recroqueville sur lui même, cherchant dans son esprit embrumé une technique pour calmer cette crise d'angoisse qui bloque clairement toutes les fonctions qui lui seraient utiles et nécessaire à l'instant T.

Il fini par poser sur James un regard suppliant. Il force alors, murmure d'une voix enrouée par la toux.

-Force... moi.

Depuis dix ans qu'il connaît James, il connaît parfaitement son don.
« Je te répondrais après à comment je me sens »

Mar 13 Avr - 13:08

Pauvre(s) âme(s) en perdition

• feat. Alec & James

Personne ne pleurera la mort du pompier aujourd'hui, personne n'aura à dire à James qu'il a fait tout ce qu'il pouvait, mais que parfois la vie est ainsi et qu'on ne peut rien y changer. A la place il scrute d'un regard bleu vif et inquiet le visage d'Alec, percevant cette respiration difficile, cette main qui se pose sur son avant-bras, cette crispation dans le corps du jeune homme... quelque chose cloche, il devrait pouvoir respirer normalement, mais dans la panique il y a un élément qu'il avait momentanément occulté et qui lui revient à l'instant même où la voix échappe douloureusement à la gorge esquintée, nouée, et que les yeux sombres du frère de sa coéquipière brillent d'une angoisse certaine.

-Force... moi.

Sa phobie... sa putain de phobie de l'eau, pour ne pas dire un véritable point faible dont on a jamais su dire si ça venait de sa maîtrise du feu qui provoque une incapacité à affronter cet élément opposé ou bien si un évènement dans son enfance était seul responsable de ce désastre. Plus d'une fois le blond avait proposé de l'entraîner à la nage, mais cela s'était toujours soldé par un refus catégorique et, à l'heure actuelle, chaque fois que Alec tombait dans l'eau sans avoir pied, il se retrouvait paralysé et coulait à pic comme une pierre. Il l'avait déjà vu une fois et cela l'avait négativement impressionné et, à présent, il réalisait à quel point c'était un véritable danger pour le pompier qui n'arrivait plus à respirer et semblait en proie à une peur indicible. Le Lieutenant fronça brièvement les sourcils puis saisit à deux mains le visage du jeune homme, inspirant profondément pour se forcer à rester calme malgré l'angoisse qui menaçait son propre souffle et, plongeant son regard dans le sien, sa voix grave et tranquille résonna dans l'air entre eux.

- Tout va bien Alec, tu n'as pas froid, tu peux respirer normalement et te détendre. Vas-y inspire... et expire... et si tu dois tousser, cracher, peu importe, fais-le.

James l'accompagna dans chaque inspiration et expiration, hochant la tête à chaque fois, un faible sourire encourageant aux lèvres en le voyant reprendre des couleurs, ses yeux bleus scrutant chaque réaction, l'aidant à se tourner de côté pour évacuer l'eau qui resterait à expulser avant de l'entourer de ses bras, le serrant contre lui pour tenter de partager un peu de sa chaleur, même s'ils étaient tous les deux trempés et passablement frigorifiés.

- Je vais t'emmener à l'hôpital faire un checkup, je suis garé pas loin. Tu peux te lever ?

La tension première commençait à redescendre en même temps que l'adrénaline qui s'évacuait progressivement de ses veines et James sentit un tremblement le parcourir alors que le froid et la peur passée reprenaient leurs droits sur son corps. Il frémit pour chasser l'ensemble et aida Alec à se remettre sur ses jambes, le maintenant contre lui en le scrutant encore et toujours, aux aguets du moindre signe de malaise.

- Je t'avais dit de pas t'appuyer sur cette rambarde.

Finit-il par lâcher avec un sourire qui ne monta pourtant pas jusqu'à ses yeux bleus où l'inquiétude demeurait encore perceptible. C'était passé si près cette fois... Le Lieutenant ne se serait jamais pardonné d'être arrivé quelques minutes plus tard.

KoalaVolant
@Alec Jackson

Mer 21 Avr - 3:13

Sinking &
Thinking

You have to realise

Il n'y a plus rien qui rentre, sa poitrine lui fait si mal. Foutue panique irrationnelle. Il sait qu'il est sauf, enfin, à peu de choses prêt. Il sait qu'il peut respirer, qu'il n'y aura plus d'eau dans sa bouche, il n'y aura plus ce noir abyssal tout autour de lui. Il n'y a plus ce vide où rien n'est tangible. Alors pourquoi il n'arrive pas à se le sortir de la tête ? Pourquoi il n'arrive pas à refaire surface ? A respirer tout seul, comme un grand ? Comme un putain d'être humain avec des poumons fonctionnels !

Des étoiles commencent à danser devant ses yeux. Il faut qu'il respire... Bien qu'un petit coin de son esprit lui souffle que, finalement, s'il perd connaissance, sa respiration se régulera toute seule, normalement. La petite voie de la facilité. Il a le droit de faire ça ? Ca l'effraie encore plus mais s'il n'arrive pas à quelque chose de nouveau, c'est tout ce qu'il va avoir. Une belle nouvelle inconscience.

Non, non, non. Pas devant James, pas encore. Il paraît déjà assez faible comme ça, il ne veut pas se ridiculiser plus, ca suffit. Il déteste ca alors non, c'est fini.

Il demande quand même de l'aide du bout des lèvres. C'est toujours mieux que de finir pantin inanimé dans les bras de son crush de toujours. Non, non, non. Il a besoin d'aide et il a fait l'effort de la demander. « Force-moi ». Il connaît beaucoup trop bien le don de James, il ne l'a pas souvent subit mais il l'a déjà vu à l’œuvre et il compte dessus ce matin. Il compte beaucoup dessus même.

Il ne bronche pas quand les mains humides mais chaudes de James viennent se poser sur ses joues gelées pour les relever vers lui. Il ferme les yeux avec force alors qu'un gémissement plaintif, douloureux, lui échappe. Enfin, il entend la voix de James, celle qui pénètre, il la sent jusque dans ses os, ses oreilles font écho bizarrement et sans qu'il ne le demande, le changement opère.

Une inspiration violente lui déchire la poitrine. Ses paupières se rouvrent d'un coup. Il a l'impression qu'on vient de lui donner une pulsion énorme dans la poitrine, comme pour la débloquer. Et ca fonctionne. Il expire et il inspire à nouveau. Ses épaules se détendent sous l'injonction du lieutenant.

Le corps reprend ses fonctions, fait le nécessaire. Il a une nouvelle toux, encore de l'eau à vomir. James le met sur le côté sans qu'il ait un mot à prononcer, sans qu'il ai un mot à dire, comme s'il avait anticipé. Son souffle reste douloureux mais profond et efficace. Bien vite, les étoiles s'envolent pour disparaître., il halète avec force mais il respire et ca, ca le soulage vraiment. Ca le détend une demi seconde, jusqu'à ce que James le prenne contre lui. Ils n'ont jamais été aussi proches. Il inspire son odeur et l'apprécie beaucoup.

Il se sent gelé, frigorifié. Et s'il allumait une flamme, juste comme ca, pour se réchauffer ? Une petite … Toute petite flamme...

Il sent un engourdissement étrange s'emparer de lui. Il est épuisé. Il peut se laisser aller à l’inconscience ici, dans les bras de James ? Il y est bien malgré le froid et les douleurs... Vraiment bien.

Mais non. Le Lieutenant le déplace et le retour à la réalité est difficile. L'hôpital ? Même pas en rêve ! Il se relève, vacillant, avec l'aide de James qui le soutient, le garde contre lui. Un grognement lui échappe sans qu'il n'ai encore réussi à ouvrir la bouche, les mâchoires serrées par le froid, comme verrouillées.

Pourtant, la colère le réchauffe, une nouvelle énergie qui lui vient d'il ne sait où l'envahi. La rage de la rébellion est inépuisable.

Une nouvelle fois, la voix de James se laisse entendre.

Il lui a vraiment dit ca ?

-Elle te...Te démangeait celle là, hein ?

Bien qu'enrouée et faible, sa voix grince dans l'air, la colère transpire dans ses mots. Il lui avait vraiment dit ça ? Il attend quoi ? « T'avais raison » ? Non. Définitivement non. QU'il ravale son sourire.

De toutes ses maigres forces, Alec le repousse, manquant de se vautrer dans l'herbe fraîche de l'environnement.

-Tu m’emmèneras nulle part.

Ses sourcils se froncent quand il pose un regard orageux sur le lieutenant.

-J'ai pas besoin d'aller à l'hosto, j'vais bien.

Têtu comme une mule. « Les cordonniers sont les plus mal chaussés ». Non, c'est de l'entêtement idiot. Il sait très bien, en tant que pompier, que c'est important, que c'est pas parce qu'il est conscient que tout va bien. Il sait sans soucis se diagnostiquer. Grande hypoxie, stade 3 de la noyade, faut qu'il y passe...

Mais non, Alec est d'une bêtise incommensurable quand ca le concerne, quand il est dans une position de faiblesse devant autrui.

Alors si en plus, autrui est James.

Non, clairement, même pas en rêve il se laissera faire, manipulé, examiné, soigné devant lui.

Ni personne d'autre.

Il se tient aussi droit que possible, les pieds ancrés dans le sol, parfois vacillant, et défie James du regard.

Non, il n'ira pas.

Pando

Mer 21 Avr - 14:10

Pauvre(s) âme(s) en perdition

• feat. Alec & James

-Elle te...Te démangeait celle là, hein ?

Apparemment la plaisanterie ne sembla pas passer au ton qu'utilisa Alec et James porta sur lui un regard étonné. Allons bon, il s'en voulait à ce point d'être tombé à l'eau qu'il le prenait mal ou bien il l'avait prit au sérieux ? Alors même qu'il ouvrait la bouche pour se justifier de sa piètre tentative d'humour, le jeune homme le repoussa, difficilement au vu de son état, levant sur lui un regard chargé d'une colère que le blond ne comprit pas.

-Tu m’emmèneras nulle part.

Mais... comment ça nulle part ?! Il était pompier bordel, il savait qu'il devait aller à l'hôpital pour vérifier qu'il ne risquait pas la noyade dans son sommeil, sans parler du fait qu'il avait cessé de respirer un temps et...

-J'ai pas besoin d'aller à l'hosto, j'vais bien.

Tête de mule... buté et borné qu'il était ! Les yeux du Lieutenant parcourent rapidement la silhouette du jeune homme devant lui qui peine à tenir sur ses jambes, le corps tremblant, pâle, les lèvres bleuies par le froid et le choc de la noyade, mais le regard... le regard qui le fixe est défiant au possible, comme une provocation violente qu'il lui jetterait en pleine face. Alors le Méta soupire et pivote pour faire face à son ami, à celui qui est plus qu'un ami, tellement plus... Ses poings se serrent et son expression s'assombrit tandis que ses yeux bleus se voilent d'une détermination qui lui déplaît lui-même.

- Ne m'oblige pas, Alec... Je sais que tu as parfaitement conscience de l'énormité que tu viens de dire. Tu t'es noyé bordel...

Sa voix avait vacillé sur ce mot, noyé, et il serra un peu plus les poings pour garder contenance, ses jointures blanchissant d'autant plus facilement que lui aussi commençait à éprouver plus durement le froid en étant trempé de la tête aux pieds.

- J'ai cru que tu étais mort, j'ai du te ranimer... Tu dois aller à l'hôpital pour vérifier que tu ne risques plus rien, ne joue pas avec ta vie.

Tout ça n'avait rien d'un jeu, ils le savaient tous les deux, alors pourquoi est-ce qu'il réagissait comme ça ? James frissonna puis desserra les poings, s'avançant de nouveau, ouvrant une main qu'il tendit vers le pompier, le fixant avec un mélange de détermination et de supplication silencieuse. Ne m'oblige pas, s'il te plaît...

- Viens avec moi Alec... Je serais là ne t'en fait pas, je veux bien même ne rien dire à Jennifer si tu veux, mais il faut qu'on y aille.

Et de son regard bleu inquiet il l'implore, entre inquiétude et détermination, résistant à l'envie de le prendre une fois de plus dans ses bras, parce que tel n'était pas son rôle à cet instant, même s'il aurait aimé pouvoir le tenir, réalisait-il. Viens Alec, je t'en prie... je ne veux pas recommencer, pas avec toi.

KoalaVolant
@Alec Jackson

Sam 24 Avr - 20:41

Sinking &
Thinking

You have to realise

Il est là, débout, tremblant de froid et d'autre chose qu'il n'arrive pas à définir. De l’appréhension peut-être. Cette peur étrange de le décevoir. Mais il n'y peut rien, il est comme ca, il ne se rend pas compte. La fierté est si forte quand il s'agit de James.

Mais il est debout, à bout de souffle. Sa poitrine lui fait mal, sa gorge est toute irritée mais il a besoin de faire bonne figure. Il a besoin d'être sur ses pieds, sans l'aide du policier. Tout seul. Comme s'il pouvait se passer de lui.

Pourquoi est ce qu'il avait fallu que ce soit James ? Ca aurait pu être n'importe qui mais il fallait que ce soit lui.

Le seul, le seul sur cette terre devant qui Alec ne voulait pas être vue en état de faiblesse. Savoir que James l'a vu inconscient le rend malade. Il a du le ranimer. Le ranimer bordel. C'est intolérable, il ne le supporte pas.

Alors aller à l'hôpital avec lui ? Hors de question.

Oh il sait qu'il a une batterie d’examens à passer, qu'il a des trucs à prendre et qu'on doit le piquer... Il sait tout ca. Mais il préfère appeler un ami qui le conduira sur place. Pas James... Définitivement pas James.

Il l'observe se tourner vers lui et le regard que James a pour lui le transperce. Une lance en plein cœur. Il se sent faire un petit pas en arrière et vaciller. C'est douloureux. Pourquoi est ce qu'il faut que ce soit aussi difficile de lui faire face. Il sait qu'il le trahit. Que son comportement est puéril. Et il ne compte pas changer d'avis. Malgré ce regard bleu chargé de nuages, malgré ses mots, malgré sa voix qui craque. Non. Il tiendra.

Il se renfrogne encore en l'entendant. Il voit des reproches, il les sent grandir dans sa poitrine. Il ne répond rien.

Mais le coup de grâce arrive : « Je serais là ne t'en fait pas ». Non. C'est tout le soucis qu'il soit présent, que ce soit lui.

Il sait qu'on devrait lui faire passer un scanner. Il ne veut pas que James le voit allongé comme ca pour cette opération. Il sait qu'il va avoir droit à quelques prises de sang. Il ne veut pas que James soit présent quant il se fera manipuler comme ca, comme un être faible.

Mais le pire, il la redoute au plus haut point ! L’oxygénothérapie. Il ne veut pas qu'on lui mette ce masque sur le visage. Pas devant James, c'est humiliant, c'est dur. Ca l'empêcherait de parler, de s'exprimer. On verrait bien à ce moment là qu'on s'occupe de lui, comme s'il n'était pas capable de le faire lui même... Comme un enfant. Il ne veut pas que James retienne cette image, définitivement pas. C'est déjà assez difficile de se tenir là, devant lui, pas bien du tout dans ses basquettes trempées. C'est encore pire de savoir qu'il l'a vu inconscient, qu'il a du le réanimer. Il ne veut pas en ajouter d'autre, il ne veut pas qu'on puisse … Que James puisse se souvenir de lui comme ça.

Non.

Même si le lieutenant lui tend la main, que son regard se fait presque suppliant, il n'ira pas. Pas avec lui, pas non plus avec sa sœur. Il appellera peut-être un collègue... Bien que « Hey Arty, je me suis noyé, je suis incapable de conduire actuellement et je sais pas si je vais rester conscient longtemps, tu peux me déposer aux urgences ? », il est loin d'être sûr de l'assumer.

Non, en fait, il ne l'assumera pas. S'il s'écroule chez lui, admettons qu'il arrive jusque chez lui, peut-être que Perceval ou Ellie le trouveront pour l'emmener à l'hôpital. Voila. C'est sa seule solution. Celle proposée par James ne lui plaît pas, cette phrase pour le rassurer lui plaît encore moins. Ce n'est pas grave si c'est Ellie, ca l'est si c'est le méta.

Il a un pas en arrière, comme si cette main salvatrice qu'il aurait rêvé d'attraper dans une autre situation, était empoissonnée. Il secoue doucement la tête, ca tourne un peu.

-Non...

Ses poings se serrent faiblement, comme pour marquer sa détermination vacillante.

-Non, James.

Il déteste lui refuser quelque chose comme ça, c'est douloureux, ca ne lui plaît pas. Il déteste ce qu'il imagine, il le déteste encore plus.

Pando

Jeu 29 Avr - 9:30

Pauvre(s) âme(s) en perdition

• feat. Alec & James

Il ne voulait pas que demain matin Jennifer l'appelle en larmes en lui disant qu'Alec était mort noyé dans son sommeil, il ne voulait pas avoir à la réconforter et, pire que tout, il ne voulait pas éprouver la disparition du pompier qui lui faisait face à cet instant avec un air aussi renfrogné, comme s'il l'avait insulté, comme si ce qu'il disait lui déplaisait au plus haut point alors que, merde, il s'agissait de sa vie quand même ! Et lorsque le jeune homme fit un pas en arrière, James sentit son sang se glacer dans ses veines et il se figea, la mâchoire crispée, le regardant secouer la tête et...

-Non...

Les sourcils du Méta se froncent légèrement alors que ses lèvres s'entrouvrent, cherchant un souffle qui se bloque dans sa cage thoracique. Ne fait pas ça Alec...

-Non, James.

Le blond abaisse lentement sa main en déglutissant, prenant une inspiration difficile alors que ses yeux bleus s'assombrissent autant que le reste de son expression. Ses propres poings se serrent de nouveau alors qu'il se redresse, portant sur le frère de sa meilleure amie un regard désolé et déterminé à la fois.

- ... A partir de maintenant tu vas m'obéir jusqu'à-ce que je te dise d'arrêter de le faire.

L'ordre a résonné avec un calme trompeur, teinté d'une amertume qui lui déchire déjà le coeur. Il voit l'effet immédiat chez Alec qui s'est figé malgré lui.

- Suis-moi, on va à ma voiture.

Le Lieutenant le regarde se mettre à bouger contre sa volonté, il voit son expression, comprend parfaitement la sensation de détresse et de fureur que cela peut provoquer : avoir son corps qui ne nous appartient plus est horrible, on le lui a décrit maintes et maintes fois, et même si chacun l'appréhende d'une façon qui lui est propre, il sait combien c'est terrifiant et détestable.

- Tu ne m'as pas laissé le choix, Alec... Pourtant tu sais que j'ai horreur de faire ça, mais ta vie est plus importante que tout.

James le guida jusqu'à son véhicule, lui ordonnant de monter, de s'attacher et de rester sagement assis, à l'image d'un enfant forcé d'obéir... ou d'un prisonnier. Les mains du blond sont crispées sur le volant, tout comme sa mâchoire et il déglutit, tentant de chasser l'idée qu'il n'est qu'un enfoiré en songeant que c'est pour protéger le jeune homme de lui-même, un peu comme lorsqu'on empêche quelqu'un de sauter du haut d'un pont... Oui, voilà, c'est ça qu'il fait. Le véhicule démarre et il roule en respectant la limitation de vitesse, passant un appel à l'hôpital, indiquant qu'il amène une personne qui s'est noyée et qu'il lui faudra quelqu'un pour s'occuper de la victime, donnant son identité en tant que Lieutenant avant de raccrocher une fois ses coordonnées prises. Il jette un bref regard à Alec puis reporte son attention sur la route, concentré.

- Déteste-moi si tu veux, mais c'est pour ton bien.

KoalaVolant
@Alec Jackson

Lun 3 Mai - 23:54

Sinking &
Thinking

Save me from myself

Il le savait. Il savait très très bien que ca ne plairait pas, que ses mots blesseraient. Mais il le fallait. Il devait se protéger. Il devait cacher ce faible petit truc blessé qui respire mal, qui veut se pelotonner sous une couette chaude et s'endormir. C'est ca, il veut dormir. Là, maintenant, il veut dormir, se réchauffer et respirer correctement. Il commence doucement à craindre les complications. Mais il se pencher dessus quand il sera seul, il est persuadé que ses idées seront plus claires, que tout se calmera et qu'il arrivera à prendre une décision qui lui permettra de passer la nuit. Il faut juste qu'il passe la nuit...

Il est neuf heure sept. Du matin.

Il n'y arrivera jamais. Jamais seul. Et il vient de repousser celui qui lui propose de l'aide avec une telle bienveillance que la repousser serait criminel. Et lui, il la refuse catégoriquement.

Idiot.

Il voit bien James s'assombrir, il voit gronder quelque chose en lui, quelque chose qu'il déteste déjà. Pourquoi est ce qu'il a cru qu'un « non » suffirait ? Surtout face à un homme aussi droit que James. Il n'y arrivera jamais.

Une angoisse sourde s'attarde dans sa poitrine quand il le voit baisser la main qu'il lui avait offerte. Elle est différente de celle qui l'a paralysé à la sortie de l'eau, elle ne le bloque pas, elle traduit cette peur de l'avoir déçu. Cette peur irrationnelle de lui avoir fait mal. C'est douloureux. Il se hait.

Et tout ce transforme. Tout change. A nouveau, il sent, il entend la voix de James dans ses os, au plus profond de lui-même. Les mots coulent dans ses veines, envahissent tout et prennent le contrôle. Il n'a plus sa place dans son propre corps et sa fierté étouffe une boule de larmes de honte dans sa gorge. Celle qui obstrue et grossi encore. Il dégluti difficilement alors que James lui somme de le suivre. Cette sensation est affreuse, horrible et humiliante au possible. Oh qu'il regrette son « non » d'il y a quelques secondes.

Il se met en mouvement, suit James docilement. Son corps avance alors qu'il a envie de s'effondrer, la douleur est partout et bien que le rythme de marche soit lent et la distance courte, il se sent à bout. Il se force, ou alors son corps l'oblige sous l'injonction du lieutenant, à garder un souffle pas plus haletant que tout à l'heure. Ses poumons le brûlent, l'envie de tousser est si forte. Mais non. Non, non, non, il ne le montrera pas.

Il espère au moins que cette marche le réchauffera un peu, il a si froid. Mais rien y fait, hormis peut-être cette légère sueur que perle à son front. En fait, il en sait rien. James lui avait dit qu'il n'avait plus froid. Mais il sait aussi, dans son coin de cerveau de pompier, que l'eau était beaucoup trop froide pour son corps chaud de base, humain et pyro, il est légèrement au dessus de la moyenne. Un radiateur ambulant en hiver, un cauchemar en été... Tout du moins pour autrui puisque ca ne change pas pour lui. Mais il sait qu'il risque une hypothermie du tonnerre actuellement, bien que son corps ne sente finalement rien à l'instant T.

La voix de James lui arrache un frisson, lui colle la nausée... Ou alors c'est autre chose mais son « Tu ne m'as pas laissé le choix » le débecte. Non, il ne lui a pas laissé et il le sait, il sait tout ca, mais l'admettre est trop compliqué pour l'instant.

Il s'installe sur le siège passager et boucle sa ceinture, comme on lui a demandé de le faire. Docilement, sagement.

D'abord raide sur le siège, il fini par se relâcher. Une toux, de temps en temps, se laisse entendre. Il ne veut pas se faire remarquer, il veut que James l'oublie. Il déteste l'entendre au téléphone le définir comme une « victime ». Ca fait si faible. C'est affreux. Tout ce qu'il ne voulait pas.

Une nouvelle toux qu'il réprimande avec force alors que ses yeux remontent sur le policier dont les jointures blanchissent sur le volant. Sa nouvelle phrase lui arrache un rire creux, faux et douloureux, il râpe sur sa gorge meurtrie.

-Tu peux pas m'obliger à ne pas te détester au pire ?

Il aurait aimé mieux tenir ses mots, ils tremblent malgré toute l'ironie qu'il essaye d'y mettre. C'est trop faible pour que ca s'entende. Sa voix s'apparente plus à un souffle roque qu'à autre chose.

Il est déçu.

Il se laisse aller contre la fenêtre, boudeur. Il a du mal a respirer malgré le rythme imposé par l'ordre précèdent, ca siffle. Il a l'impression de souffler dans une passoire. Trop d'effort pour si peu d'air.

Il dodeline un petit peu de la tête, ca tourne. Il pose le front contre la vitre, la fraîcheur du verre lui fait un petit peu de bien. Il a froid ou pas finalement ?

Nouvelle quinte de toux, douloureuse.

Il ferme les yeux, juste un petit instant, pour se calmer. Il ne peut plus rien faire de plus après tout. Il n'aurait pas dû finalement, il glisse dans l'inconscience aussi facilement qu'il se glisserait sous sa couette après une longue journée... Presque avec plaisir.

Pando

Lun 10 Mai - 19:46

Pauvre(s) âme(s) en perdition

• feat. Alec & James

Alec tousse à côté de lui, légèrement d'abord, de manière espacée, mais à force de l'entendre ainsi, James fronce davantage encore les sourcils avec une inquiétude qui va croissante. Ils sont gelés et trempés tous les deux, l'eau dégouline de leurs corps, la voiture va avoir besoin d'un grand nettoyage mais ça il s'en fout. Il allume le chauffage, le pousse au maximum pour pouvoir gagner rapidement en température, et pourtant il frissonne malgré cela. Le rire du jeune homme est aussi amer que les mots qu'il lâche à son intention en guise de réponse sont ironiques.

-Tu peux pas m'obliger à ne pas te détester au pire ?

- Jamais je ne ferais ça.

Il y avait cette limite à ne pas franchir, cette ligne invisible que beaucoup ne voyaient pas, mais que le Lieutenant avait à l'esprit en permanence, tel un fil rouge brûlant sur lequel il brûlerait son âme s'il avait le malheur de marcher dessus. Le blond jette un bref regard au brun qui appui sa tête contre la vitre, une moue boudeuse sur son visage aux traits tirés et, si en temps normal il aurait pu sourire de cette tête qu'il fait, la respiration désormais sifflante l'inquiète un peu plus à chaque seconde qui passe. La circulation est plutôt fluide heureusement, mais ça ne va pas assez vite, et pourtant il ne peut pas se permettre de... La nouvelle toux qui secoue soudain le pompier alors que le véhicule s'arrête à un stop pousse James à tourner son regard bleu sur celui-ci, ses yeux accrochant la silhouette qui semble un peu plus avachie, la tête posée presque trop fortement contre la vitre et...

- ... Alec ?

La main du Méta vient saisir doucement son bras, le secouant avec précautions.

- Alec ?!

Pas de réponse, pas de réaction non plus, et la respiration sifflante est plus faible que précédemment, difficile, rauque au début avant de finir dans un son étranglé. Le coeur de James rate plusieurs battements et une terreur sans nom le prend à la gorge. Il se penche soudain vers la boîte à gants alors que derrière sa voiture on klaxonne, il ouvre l'emplacement et attrape son gyrophare qu'il branche, ouvre précipitamment la fenêtre et sort son bras pour claquer la lampe sur le toit et... Le bruit explose dans l'habitacle alors que le Lieutenant démarre en trombe, prenant garde à ne pas percuter de véhicule qui passerait au croisement pile à ce moment-là. La sirène résonne et les autres voitures en amont se rangent sur la droite tandis qu'il roule soudain à tombeau ouvert en direction de l'hôpital qui n'est plus qu'à deux pâtés de maison. Il relance l'appel pour les urgences et les avertit de la situation, leur affirmant arriver immédiatement avec le gyrophare. De sa main libre, délaissant le boîtier de vitesse, il cherche nerveusement le pouls d'Alec mais il n'arrive qu'à sentir le sien qui pulse dans son propre corps. Il décrit son état, la respiration, la teinte de ses lèvres et de sa peau, cette toux qu'il a eu avant de sombrer... "Je vous en prie pas ça !" Pense-t-il alors qu'il arrive enfin dans l'enceinte de la zone hospitalière, filant à l'entrée des urgences qu'il connaît bien autant en tant que policier qu'en tant que victime, se garant au plus près de la porte, immobilisant le véhicule avec moteur coupé avant de sortir en trombe pour accompagner le personnel médical qui extrait déjà Alec du côté passager. On l'embarque sur une civière en même temps qu'on bombarde James de questions : les circonstances de la noyade, le temps passé sous l'eau, combien de perte de connaissance, a-t-il fallu un massage cardiaque, etc, etc... Et lui, lui aussi on le questionne à son propos, il secoue la tête, proteste, il veut rester avec le jeune homme mais les urgentistes sont intraitables et ils connaissent bien ce genre de situation. Alors, contre sa volonté, mais de bonne grâce, le Méta se laisse entraîner dans une autre pièce, donnant toutes les informations concernant Alec : date de naissance, adresse, métier, personne à prévenir en cas d'urgence... Juste lui, c'est lui qui doit être prévenu et personne d'autre. Il ne donnera aucun nom pour son propre cas non plus, des fois qu'ils voudraient faire le lien entre Jennifer et Alec. Et dire qu'ils étaient censés organiser l'anniversaire de sa coéquipière et meilleure amie...

KoalaVolant
@Alec Jackson

Ven 14 Mai - 1:29

Sinking &
Thinking

Save me from myself

Ses épaules se sont détendues, sa main, inerte, est tombée sur sa cuisse. Il n'a plus mal. Il n'a plus rien non plus. Il est … Bien ? Peut-être. Dans son noir, dans sa tête, oui il est bien. Il est si loin de la douleur de son corps, des difficultés que son enveloppe charnelle rencontre.

Il est sourd à l'angoisse de James, à la panique qu'on peut entendre dans son prénom qu'il prononce. Il l'appelle une fois, puis deux. Et à aucun moment Alec ne l'entend. Il n'entend plus rien, il ne sent pas les doigts chauds qui cherche son pouls, il ne sent pas non plus le verre de la fenêtre qui se réchauffe à son contact ou les vêtements trempés qui lui colle à la peau.

Heureusement que le policier est là. Qu'il est là pour lui, pour le pas l'avoir laissé faire, pour ne pas l'avoir laisser tomber dans un coin a s'étouffer seul. Il devrait le remercier de lui avoir tenu tête même s'il ne le fera finalement jamais.

Il n'y pense pas, il est loin de tout ca. Lui qui a le sommeil relativement léger habituellement ne bronche pas quand la sirène explose dans ses tympans. Il ne grogne pas non plus quand James relance son appel aux urgences. Non, définitivement, il n'y a plus personne.

Il n'a plus froid, il n'est plus humide.

La voiture crisse sur le bitume quand ils arrivent aux urgences. La porte qui le soutenait s'ouvre, il glisse comme une poupée de chiffon, sa tête finissant contre sa poitrine le temps qu'on l'allonge. Elle est si inutile comme ca, sans savoir se tenir par elle-même. Ses lèvres bleues entrouvertes ressortent sur sa peau pale. Si on omet tout ca, il paraît si détendu. Pour la première fois depuis longtemps, même ses sourcils ne sont plus froncés.

On pose une main sur son cou, une sur son front. On cherche son pouls, son souffle. Ce sont des gestes qu'il fait si souvent pour autrui, c'est mécanique. Mais cette fois, c'est sur lui. Ce n'est pas censé être sur lui.

Des pressions violentes sont à nouveau exécutées sur sa poitrine. Un masque vient couvrir la moitié de son visage. Voila tout ce qu'il redoutait. Le bruit détestable de la couverture de survie dont on l'enrobe resonne dans ses ténèbres.

Il n'y a plus James. On l'a séparé de James...

Une demi seconde, juste un instant, il papillonne des paupières et tourne la tête à la recherche du meilleur ami de sa sœur. Il voulait juste savoir s'il n'était pas loin. Il voulait juste accrocher ce regard bleu qui lui fait voir le monde quand il se permet parfois de rêver qu'il se noie dedans. Il n'arrive qu'à entrapercevoir sa nuque avant de sombrer à nouveau avec un pincement au cœur.

Il ne voulait pas être seul.

On le débarrasse de ses vêtements mouillés et les remplace par d'autres, blancs mais secs. Une radio, quelques manipulations désagréables. Une aiguille au creux du bras et un capuchon sur son index offrant sa fréquence cardiaque qui le relie à un moniteur.

Sa peau reprend des couleurs sans que sa conscience ne reprenne le dessus. Proche mais toujours absente. On le laisse dans une chambre.

Chester à une vilaine moue en finissant d'installer Alec, ils se connaissent bien et leurs shifts sont souvent coordonnés. Ils fonctionnent bien ensemble. Mais Chester préfère travailler avec Alec, pas sur Alec...

Il lui jette un dernier regard avant de rejoindre James.

-Bonjour lieutenant, on vous a donné une couverture? Une seule hypothermie suffit pour une aussi belle matinée.

Il a un sourire. Il n'est jamais trop tôt.

-C'est vous qui avez accompagné Alec, non ? Vous voulez le voir ?

Il pointe du pouce le couloir qui s'étale dans son dos.

-Je vous y emmène.

Il n'attend pas vraiment la réponse, il sait par expérience qu'on le suivra dans tout les cas. Il prend même les devants.

-Il est pas conscient pour l'instant mais il ira bien. Rassurez vous.

Il se tourne à demi vers James, un nouveau sourire aux lèvres.

-Il nous a foutu les jetons mais il est plus têtu qu'une mule, il partira pas comme ça.

Pando

Mar 18 Mai - 9:07

Biiiiiiiiiiiiiiiiiip...

C'est une matinée comme une autre dans l'hôpital de Chesscross, même si le service des urgences est déjà en ébullition. Entre le pompier qui a failli y passer à cause d'une noyade et la petite fille qui est tombée de sa balançoire et s'est méchamment ouvert le bras, il y a du travail. En théorie, rien de bien compliqué pour la petite, mais étant donné que la panique lui fait perdre la maîtrise de ses pouvoirs, c'est difficile de l'approcher. Résultat des courses, on est obligé de faire appel en urgences à un méta pour la calmer. Ce dernier l'isole du reste du monde qui semble la stresser grâce à une bulle invisible. Sauf que c'est plus compliqué qu'il ne l'aurait pensé puisque la petite ne cesse d'interférer avec son don, ce qui complique grandement son travail. La fatigue prend rapidement le pas et il ne se rend pas compte que sa bulle s'étend à la chambre voisine, dans laquelle le pompier inconscient a été installé. Rien de grave a priori, sauf que d'un seul coup, son moniteur cardiaque cesse d'émettre des petits "bips" réguliers et signifie que le cœur du jeune homme s'est arrêté de battre. Bien sûr, ce n'est pas le cas, c'est juste dû à une petite fille capricieuse et à un méta épuisé, mais ça, qui peut s'en douter ?

Sam 12 Juin - 8:45

Pauvre(s) âme(s) en perdition

• feat. Alec & James

On veut le faire changer de vêtements mais il refuse, le Lieutenant, il ne s'est pas noyé et n'a qu'à peine ingurgité quelques gouttes d'eau immonde de la rivière, pas de quoi s'alarmer, pas de quoi lui faire passer une batterie d'examens, mais on insiste, il ne faudrait pas qu'il attrape du mal et James fini par rendre les armes en soupirant fortement pour maquer son mécontentement. Il se change dans les toilettes en s'essuyant avec la serviette sèche qu'on lui a donné, ressortant avec ses affaires dans un sac plastique, un pantalon et un t-shirt en coton à peu près à sa taille, peut-être un peu trop ajustés, mais qu'importe, il est sec et c'est tout ce que voulait le personnel médical qui ne peut s'empêcher de lui passer une couverture de survie sur les épaules, lui tirant cette fois un grognement de mauvaise foi. Le blond a froid, mais il n'est pas gelé, il s'inquiète surtout et, en voyant arriver Chester il se relève d'un bond de la chaise où on l'a installé, délaissant ladite couverture pour scruter avec attention l'expression du soignant : sourire aux lèvres, air avenant, pas spécialement inquiet... soit il donne bien le change, soit Alec est tiré d'affaire.

-C'est vous qui avez accompagné Alec, non ? Vous voulez le voir ?

La tête se hoche vivement alors que les lèvres se pincent, oui, il veut le voir et tout de suite et, comme si l'homme avait lu dans ses pensées, il lâche alors les mots tant espérés.

-Je vous y emmène.

Et déjà il se détourne, le Lieutenant lui emboîtant le pas sans s'occuper de quoi que ce soit d'autre, si ce n'est du sac contenant ses affaires qu'il embarque avec lui, le suivant d'un pas rapide pour se placer à sa hauteur, le cœur battant à tout rompre dans sa cage thoracique, remontant dans sa gorge sous le coup de l'impatience.

-Il est pas conscient pour l'instant mais il ira bien. Rassurez vous.

Oui, cela le rassure et le blond soutient le regard de l'homme, son apaisement se faisant contagieux, son expression commençant enfin à se détendre un peu. Il ira bien, il a dit qu'il ira bien, oh bordel heureusement qu'il ne l'a pas laissé rentrer tout seul, qu'il l'a obligé à le suivre... Sa culpabilité s'évapore progressivement, lentement mais sûrement, à l'idée qu'il lui a certainement sauvé la vie. Jennifer n'aura pas à pleurer ni enterrer son frère le jour de son anniversaire.

-Il nous a foutu les jetons mais il est plus têtu qu'une mule, il partira pas comme ça.

- M'en parlez pas, j'ai du l'obliger à monter en voiture, il voulait rentrer chez lui cet imbécile.

Il n'y a pas de hargne dans ses mots, mais une tendre inquiétude doublée d'un léger soulagement alors qu'un faible sourire éclaire finalement son visage et ses yeux bleus. Il ne se serait jamais pardonné de l'avoir laissé partir avec ce qui serait arrivé derrière, ils avaient eu la chance d'être déjà sur le chemin pour l'hôpital et c'était certainement grâce à ça que le jeune homme ne garderait pas de séquelles, tout du moins pouvait-on l'espérer.

- Je suppose que vous allez le garder en observation quelques jours au cas où ? Il va vouloir essayer de se faire la malle le connaissant, c'est l'anniversaire de sa soeur demain et je sais qu'il tient à le lui fêter, alors si besoin je pourrais venir pour l'empêcher d...

Alors qu'ils arrivent devant la porte de la chambre de réveil, le bruit d'un monitoring plat résonne dans l'air et Chester autant que James se tendent, se lançant un regard avant de se précipiter à l'intérieur comme un seul homme, tandis que derrière eux ce sont les pas d'une cavalcade de plusieurs soignants qui résonnent, ayant reçu l'alerte au niveau de leur poste de surveillance médicale. Etendu dans le lit, moins pâle et pourtant toujours immobile, Alec semble endormi et pourtant l'appareil à côté de lui émet un bip continu que le blond ne connaît que trop bien. Il se fige, tétanisé d'une terreur sans nom alors que Chester s'affaire déjà auprès du pompier, vérifiant ses constantes avec sa respiration et son pouls et... Alors que les autres infirmiers et un médecin déboulent en trombe dans la pièce, écartant le Lieutenant avec autorité, Chester se redresse et leur adresse des mots qui peinent à se frayer un chemin jusqu'au cerveau de James.

- C'est le monitoring ! Il respire et son coeur bat, mais le monitoring dit que non, je ne comprends pas !

Aussitôt on s'affaire, deux s'occupent d'éteindre l'appareil et de le vérifier tandis que les autres s'occupent de vérifier les constantes d'Alec, James reculant pour sa part afin de leur laisser la place pour faire leur travail, le souffle court et difficile, les oreilles bourdonnant et la tête dans un étau soudain étouffant. Est-ce qu...

- Est-ce qu'il va bien ?

Sa voix est blanche et basse, elle manque de force et personne ne lui prête attention, trop occupés qu'ils sont à vérifier justement si tout va bien, stéthoscope, palpation, vérification du souffle, comptage de la respiration, et même les réponses aux réflexes nerveux... Ça s'agite, ça parle à plusieurs, ça devient brouhaha et le blond voit soudain des points noirs danser devant ses yeux et se laisse tomber sur la chaise des visiteurs dans le coin de la pièce, le regard bleu humide d'une angoisse qui revient à la charge.

- Pouls à 72.

- 14 en respiration.

- Température 36,7°C.

- ...

Les mains du Lieutenant agrippent les accoudoirs de la chaise alors qu'il sent une envie de hurler remonter dans sa gorge, sa mâchoire se crispant pour retenir le son qui devient grondement rauque et inspiration difficile par le nez pour tenter de juguler le mélange de colère, de peur et de soulagement mêlés qui s'agitent sous son crâne.

- Je vous le dis, c'est le monitoring, bordel c'est pas possible d'avoir du matériel de merde comme ça ! Imaginez si on l'avait choqué sans vérifier d'abord !

Les dents de James se serrent alors que la colère se dissipe pour de bon, ne laissant qu'une envie de pleurer qu'il parvient à retenir non sans soupirer fortement, baissant la tête en se pliant en deux, son visage plongeant entre ses mains, coudes en appuis sur ses genoux alors qu'il se met à trembler, encaissant le contre-coup de l'enchaînement des évènements. Merde, il en a vu d'autres pourtant, il a vu des trucs bien plus horribles, des blessures sales, des gens mourir dans ses bras et pourtant... Mais ce n'était pas Alec, et c'est ça qui le retourne complètement et qui lui fait lâcher un sanglot étranglé, ses mains crispées sur son visage, les épaules et son dos tremblant malgré lui. On a pas pensé à le faire sortir sur le coup, il était si calme à côté qu'il s'est fait oublier, et même là le bref sanglot était si bas que c'est à peine si on pourrait l'entendre au milieu du flot de paroles du personnel médical à côté. Oh bordel, Alec allait tellement l'entendre quand il se réveillerait ! ... Ou pas.

KoalaVolant
@Alec Jackson

Jeu 1 Juil - 21:09

Sinking &
Thinking

Save me from myself

La surface, il sent qu'il va bientôt crever la surface, il va bientôt sortir la tête de l'eau. Il le sent. Il va respirer par lui-même. Se relever, partir et reprenne où il s'était arrêter. Sur le pont en train d'attendre James pour discuter, échanger … Passer du temps avec lui sous prétexte de parler de l'anniversaire de sa frangine. C'est parfait ! Cette journée, il a le droit de la recommencer. Il se l'offre.

Il ne s'est pas adossé contre cette barrière, il n'est pas tomer dans cette eau si froide, elle n'a pas envahi son espace, elle ne l'a pas menacé. James n'est pas venu le sauver. Non, il ne l'a pas vu aussi faible. Il n'a pas usé de son pouvoir sur lui.

Alec ne l'a pas déçu.

Loin, il commence à entendre. Les gens autour de lui, le bip rythmé du monitoring, les machines. Mais non, il est encore trop loin pour ouvrir les yeux.

Il se sent un petit peu mieux quand même. Il respire mieux bien qu'il sent un poids sur son nez. Qu'importe, il s'en souciera plus tard. Pour l'instant, il doit juste essayer de revenir.

Puis vient un souffle. Il balaye ses cheveux, comme une onde dont il ne connaît pas l'origine. Et dont, actuellement, il se fout. Parce que tout change.

Le rythme du monitoring devient monotone et ont dirait bien qu'une tempête vient d'être déclarée. Il sent l'effervescence stressante autour de lui. On le manipule, on retire le masque. « Tant mieux ». On le touche, on parle et il se sent vraiment revenir. Cette activité l'angoisse. Il se sent oppressé.

Il est temps de revenir.

Des rires nerveux, qu'il entend vraiment. Des rires nerveux qui finissent par s'éloigner. Il sent qu'on dégage le capuchon de son doigt. Il entend Chester dire que « c'est inutile si le mono fonctionne pas. » et ajouter « On va faire ca à l'ancienne. ».

Il reprend totalement conscience de son corps, il sent que la pièce se vide. Il se sent lourd. Il a du mal à se mouvoir. Non, il n'y arrive pas du tout plutôt. Il a l'impression d'être coincé dans de la gelée. Il se bat pour ouvrir les yeux, il se bat pour revenir, pour ouvrir les yeux. Il doit le faire. Il le faut. Il en a besoin.

Sa colère contre lui même lui donne des ailes. Difficilement, comme si elles pesaient une tonne chacune, ses paupières papillonnent, tremblent.

Une fois, deux fois. Elles finissent pas lui offrir une vision floue d'un monde blanc. Il a une inspiration lourde et inaudible. Elle lui fait si mal à la poitrine. Il n'a pas envie de tousser. Il n'a pas envie de grand chose. Il sent l'aiguille de la perfusion dans son bras. Il y jette un coup d'oeil et fronce les sourcils. Il aura un bleu. Il cherche ensuite les autres équipements. Le monitoring est éteint, le masque à oxygène repose pas loin de la tête de lit. Il détourne le regard, bien heureux de ne pas l'avoir sur le nez. Il sait qu'il sera peut-être mieux avec, les douleurs et les difficultés auraient été moins importants. Mais quand son regard embrumé fini par se poser sur cette silhouette plié sur le siege dans sa chambre, Alec croasse :

-James... ?

Ca lui brûle la gorge, comme s'il avait hurlé pendant des heures et des heures. Ca grince, c'est faible, un murmure.

Alec fronce les sourcils, étouffe une grimace et ferme les yeux avec force avant de les rouvrir, l'espoir de voir mieux le submerge.

C'est un échec. Le flou s'accroche.

Pando